Un jeune homme a été tué

Mayotte sous tension : les barrages se multiplient et se durcissent

  • Publié le 5 février 2024 à 18:04

À Mayotte, la situation est de plus en plus tendue. Les violences urbaines ont d'ailleurs mené à la mort d'un jeune homme d'une vingtaine d'années. Des violences, une montée de l'insécurité qui ne cesse de faire monter la colère chez les habitants. Un collectif intitulé "Congrès de Tsingoni" appelle d'ailleurs au blocage et "un appel urgent à la médiation gouvernementale pour éviter une escalade dangereuse" (Photo : AFP)

Ce dimanche 4 février 2024, le "congrès de Tsingoni" a rassemblé plus de 2.000 personnes.

Décision a été prise de relancer les barrages, et d'intensifier ainsi le mouvement de contestation.

Le Collectif les Forces vives de Mayotte se réunira ce lundi pour finaliser les détails d’une grande manifestation prévue à Mamoudzou mardi.

Certains appellent à organiser des barrages ne laissant passer aucun piéton ni véhicule, pas même les services d'urgences, comme cela a été évoqué lors d'interventions durant le congrès. Une information démentie par l'un des porte-paroles du mouvement. S'il confirme que d'autres points de barrage seront mis en place, la charte de bonne conduite décidée ce jeudi reste en vigueur. Outre les véhicules de secours, les camions de ramassage de déchets seront désormais autorisés à franchir les barrages.

Tous réclament la nomination d’un médiateur pour sortir de la crise et expriment leur frustration face au silence du gouvernement, qu’ils considèrent comme une forme de mépris envers les Mahorais.

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- Pour la création d'une "Commission de la sécurité et de la défense de Mayotte" -

Après déjà plusieurs réunions cette semaine, les élus et les forces vives ont acté plusieurs revendications communes.

Un manifeste qui sera soumis au gouvernement et officiellement signé ce lundi lors d'une réunion à l'hémicycle Younoussa Bamana entre élus, forces vives et responsables politiques.

Ils actent notamment la création d'une "Commission de la sécurité et de la défense de Mayotte", chargée de "veiller au renforcement de l’expertise locale et au développement des actions de sensibilisation des élus et des corps constitués en matière de sécurité et de défense."

Parmi les mesures demandées au gouvernement :

• La fin de régime juridique d’exception, "qui fait de Mayotte un département et une région entièrement à part."
• Accompagner les entreprises, les structures de l’économie sociale et solidaire et d’alléger les procédures d’accompagnement qui leur sont dédiées.
• La diminution de la surpopulation scolaire
• Le lancement d’une campagne de lutte contre les violences, "notamment en milieu scolaire."
• La déclaration de l’état d’urgence sécuritaire à Mayotte.
• Une enquête du parquet national antiterroriste (PNAT) "permettant l’identification, l’arrestation et le jugement pour « acte de terrorisme » de tous les individus impliqués, de près ou de loin, aux actes de terreur perpétrés à Mayotte."
• Un changement de doctrine dans l’emploi des forces de l’ordre
• Le doublement de la présence policière permanente, le déploiement des Forces d’Actions Républicaines et la mise en œuvre des opérations place nette à Mayotte pour endiguer le trafic de stupéfiants.
• L’abrogation du titre de séjour territorialisé, l’accueil des primo-demandeurs et la délivrance des titres de séjour dans les ambassades françaises.
• Modifier le code de la nationalité pour adapter le droit du sol applicable à Mayotte
• Adapter le code de l’entrée du séjour et de l’asile applicable à Mayotte, "notamment pour rétablir le délit de séjour irrégulier et rendre impossible la régularisation d’un étranger arrivé en situation irrégulière à Mayotte.

Retrouvez l'ensemble du manifeste ici.

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- Les établissements scolaires pourraient fermer -

Tous les maires de Mayotte sont invités à fermer leurs établissements ; les pontons qui servent à prendre les bateaux ainsi que les plages seront bloqués.

Un appel à l'immobilisation ce mardi prochain sur le chef-lieu pour fermer toutes les administrations de l'État et les associations d'aides aux étrangers est lancé.

Le recteur "envisage de fermer les établissements scolaires si les conditions de sécurité ne sont pas présentes".

"Il ajoute, en référence à l'annonce du durcissement des barrages :"car nous risquons d'être en incapacité d'assurer la sécurité de nos personnels et de nos élèves, puisque les secours pas autorisés à passer."

- Un mort lors des violences urbaines -

Entre les villages de Boyouni et de Longoni, les violences n'ont de cesse d'éclater entre bandes rivales des deux villages et les forces de l'ordre.

Ce vendredi 2 février, un jeune homme de 28 ans est décédé après avoir été blessé à l'arme blanche. Plusieurs autres personnes ont été blessées.

Au lendemain de ces scènes "de guérilla", les individus des deux villages se sont retrouvés, mettant le feu aux poudres.

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1 Commentaires
Romuald
Romuald
5 mois

Et alors ?