Anniversaire

Météo France : 30 ans de prévisions cycloniques à La Reunion

  • Publié le 30 juin 2023 à 11:36

Ce samedi 1er juillet 2023 marquera la trentième année du centre météorologique régional spécialisé cyclones tropicaux pour le bassin du Sud-Ouest de l'Océan Indien. Cet anniversaire tombe au même moment que le départ de Philippe Caroff, une figure historique de la prévision cyclonique à La Réunion. L'occasion pour Imaz Press de revenir sur les phénomènes cycloniques qui ont marqué les trois dernières décennies (Photos : www.imazpress.com)

Depuis 30 ans, Météo France s'est vu confier la responsabilité du centre météorologique régional spécialisé cyclones au bénéfice de 15 pays exposés de la zone océan Indien. Ces années de veille, prévisions et recherches ont été rythmées par de nombreux phénomènes.

• Clotilda (1987)

Quelques années avant le début du centre météorologique régional spécialisé cyclones tropicaux pour le bassin du Sud-Ouest de l'Océan Indien, Clotilda a traversé La Réunion entre le 13 et le 14 février 1987. À Gillot, les vents atteignaient 173 km/h et les pluies ont été très importantes en particulier dans le Nord de l'île. Neuf personnes ont perdu la vie et d'importants dégâts étaient constatés après son passage.

• Firinga (1989)

Deux ans après Clotilda, Firinga, 6ème système de la saison 1988-1989, touche l'île un 29 janvier. De nouveau des records de précipitations sont enregistrés plus violents encore que Clotilda. Les dégâts sont nombreux après le passage des rafales à 180 km/h dans le nord et l'est. Le phénomène marquera les esprits de par son intensité.

• Ando (2001)

Le 6 janvier 2001, alors que les experts du centre météorologique régional spécialisé dans les cyclones tropicaux ont pris leur fonction depuis 8 ans, le cyclone Ando passe au plus près des côtes réunionnaises. Le Sud est marqué par les précipitations avec plusieurs ravines en crue. L'un des moments marquant de ce passage, le sauvetage de deux surfeurs au large de la plage des Roches Noires qui avaient pris le risque de se mettre à l'eau. Ils avaient été secourus par des maîtres-nageurs sauveteurs à la nage. La mer déchaînée n'avait pas permis la mise à l'eau du zodiac.

• Dina (2002)

Il y a plus de 20 ans, Dina a marqué l'île un 22 janvier en la frappant de plein fouet. Le mur de l'œil était passé à seulement 25 kilomètres de La Réunion provoquant des dégâts considérables avec des rafales de vent à 250 km/h qui avaient provoqué des toits arrachés, des arbres déracinés et des plantations dévastées. Les réseaux routiers, téléphonique et électrique avaient été gravement endommagés. La Réunion n'avait plus connu de cyclone de cette violence depuis 1989 lors du passage de Firinga. Les dégâts étaient estimés à des millions d'euros.

Pour Météo France, Dina fut le cyclone "le plus marquant des trois dernières décennies sur le département". Aujourd'hui encore, "il reste le dernier épisode cyclonique majeur qu’ait connu La Réunion, bien au-dessus des épisodes qui lui ont succédé depuis plus de 20 ans".

• Gamède (2007)

Quelques années plus tard, le 25 février de l'année 2007, Gamède est entré en jeu. Rafales à plus de 150 km/h, mer agitée avec des creux de 10 mètres et pluies torrentielles, La Réunion subit son passage. Le pont au-dessus de la rivière Saint-Etienne du côté de Saint-Louis ne résistera pas. Vers 8 heures du matin, il s'effondre dans un grand fracas dans le sens Saint-Louis Saint-Pierre. Le côté réservé à la circulation dans l'autre sens tiendra le choc.

Ce n'est que six ans plus tard, en 2013 que le nouveau pont sera inauguré. Si l'effondrement du pont de la rivière Saint-Etienne est l'une des plus spectaculaires conséquences du cyclone Gamède, d'autres dégâts importants sont recensés. Plusieurs maisons et routes sont inondées, des radiers sont emportés. Les vents et les pluies ayant fortement endommagé les réseaux, 100 000 abonnés, notamment dans le sud et l'ouest, sont privés d'électricité alors que 100 000 usagers ne sont plus alimentés en eau. Les réseaux de téléphonie fixe et mobile sont fortement perturbés comme au passage de Dina.

• Bejisa (2014)

Au lendemain du nouvel an, le 2 janvier 2014, Bejisa frappait La Réunion à moins de 80 km de ses côtes. Le lendemain, c'est une île ravagée que les Réunionnais trouvent en se réveillant. Un octogénaire a perdu la vie et les réseaux électriques ont énormément souffert. Nombreuses ont été les habitations inondées et sans toiture, après le passage du cyclone. Du Port jusqu'à Saint-Pierre, de nombreux dégâts ont été constatés : pylônes électriques et poteaux abattus, rues et maisons inondées, routes coupées, bateaux coulés...

Frappée en pleine saison fruitière, l'agriculture locale a énormément souffert. Letchis et mangues n'ont pas survécu aux vents allant jusqu'à plus de 200km/h. La perte estimée à l'époque avoisinait 60 millions d'euros. L'état de catastrophe naturelle a d'ailleurs été déclaré, après le passage de ce cyclone intense, qualifié de "destructeur" par les professionnels de Météo France.

• Fakir (2018)

Son passage éclair n'a pas moins marqué La Réunion. En plein mois d'avril, Fakir s'abat sur l'île. Un phénomène exceptionnel qui n'avait pas été vu depuis longtemps selon les experts de Météo France. L'agriculture a de nouveau souffert avec ce phénomène. Selon les derniers chiffres, sur les 24 communes, la perte s'élève à plus de sept millions d'euros, une somme colossale. La tempête aura été d'autant plus tragique qu'un jeune couple a perdu la vie, enseveli dans leur maison touchée par une importante coulée de boue dans le sud de l'île.

• Batsirai (2020)

La tempête a battu des records de précipitations à La Réunion. Dès le 2 février, les pluies s'abattent sur l'île. En juin de la même année, une reconnaissance de l'État de catastrophe naturelle sera obtenue pour les communes de Sainte-Marie, Salazie et Cilaos pour les phénomènes de mouvements de terrain, d'inondations et coulées de boues. A Madagascar, Batsirai a été le cyclone le plus violent en 25 ans, selon Météo France.

• Emnati (2022)

Ce système s'est tenu plus éloigné que Batsirai en passant à environ 300 km au nord de La Réunion. Des fortes pluies étaient constatées et de fortes rafales de vent soufflaient avec des pointes à 120 km/h sur le littoral et 140 km/h dans les hauts. La houle était quant à elle très importante, notamment dans le nord-ouest, avec des pics à 10 mètres.

• Freddy (2023)

Freddy, dernier phénomène en date pour La Réunion a été particulièrement tenace. Formé le 5 février 2023, il a refusé de se désagréger pendant plus d'une trentaine de jours. Si La Réunion n'est pas passée loin de lourds dégâts, Madagascar et le Mozambique ont été sévèrement touchés par le système d'une forte intensité avec des dégâts considérables et de nombreuses victimes.

www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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