La Cirest pointée du doigts

Saint-André: Joé Bédier dénonce un abandon structurel face à la sécheresse et à la flambée du prix de l’eau

  • Publié le 3 mai 2025 à 09:02
  • Actualisé le 3 mai 2025 à 14:59
voeux de Joé Bédier

Dans un interview dévoilée ce samedi 3 mai 2025, Joé Bédier, le maire de Saint-André tire la sonnette d’alarme sur la situation de l'eau de sa commune. En première ligne face aux pénuries et aux factures, il dénonce un manque d’anticipation historique et une gouvernance communautaire défaillante, qui pénalise gravement les habitants. (Photo : rb/www.imazpress.com)

Pour Joé Bédier, il ne fait aucun doute que les sécheresses de plus en plus précoces, comme celles de 2020 et 2024, traduisent les effets du changement climatique. 

Mais il refuse de s’en contenter comme seule explication. "Il ne faut pas tout mettre sur le dos du réchauffement climatique", insiste-t-il.

Si Saint-André souffre plus que d’autres communes des coupures d’eau, c’est avant tout, selon lui, à cause d’un retard structurel : "Il faut se poser la question : qu’a-t-on fait dans la micro-région est pendant ces décennies ? Il fallait prévoir des investissements pour les réseaux, les lieux de stockage, les forages."

Depuis la loi NOTRe, la gestion de l’eau n’est plus de la compétence des maires mais de la communauté d’agglomération, la CIREST, et de son délégataire la CISE. 

Pour autant, la colère populaire se dirige, selon lui, toujours vers les élus municipaux. "Le maire reste l’élu de proximité, celui qui encaisse tout", déplore Joé Bédier, qui se dit contraint de gérer "dans l’urgence ce qui aurait dû être anticipé depuis de nombreuses années".

"La CIREST a relégué l’eau et l’assainissement au second plan" -

Le maire de Saint-André pointe du doigt l’insuffisance criante des infrastructures. "Ici, on a trop peu de forages, alors que c’est pour moi le stockage naturel." 

Le volume de stockage disponible à Saint-André serait équivalent à celui de La Possession, malgré une population deux fois plus nombreuse. "Ce déséquilibre est inacceptable", juge-t-il. 

La situation actuelle, marquée par la raréfaction de la ressource, aurait pu être atténuée, toujours selon lui, si des investissements avaient été réalisés plus tôt. 

Or, selon Joé Bédier, aucune demande de subvention européenne n’a été déposée par la CIREST alors que 120 millions d’euros étaient disponibles pour financer les réseaux, les forages et le stockage.

Il accuse la collectivité de prioriser d’autres enjeux. "La CIREST a relégué l’eau et l’assainissement au second plan, au profit de la SPL Estival, en crise."

- Un contrat contesté et des hausses de tarifs dénoncées -

Autre point de friction : le contrat de délégation de service public, attribué à la CISE pour un montant de 210 millions d’euros. 

Joé Bédier a saisi le procureur sur les conditions de passation de ce marché, qu’il juge opaques et nuisibles pour les usagers. 

"Ce contrat prévoit une hausse automatique du prix de l’eau, alors même que le service reste insatisfaisant. C’est la double peine pour les Saint-Andréens", s’indigne-t-il. Il regrette que certains élus de l’opposition se soient abstenus, permettant à la majorité communautaire de faire passer cette mesure.

Pour le maire, l’accès à une eau potable, en quantité suffisante et à un coût maîtrisé, relève d’un impératif fondamental. "L’eau, c’est la vie. Et c’est aussi une question de santé publique et de justice sociale. Trop de familles modestes doivent aujourd’hui acheter de l’eau en bouteille." Écoutez:

- Joé Bédier souhaite "corriger les déséquilibres territoriaux" -

Face à ces constats, Joé Bédier plaide pour une politique d’investissements structurants, notamment sur le site du bras des Lianes, afin d’accroître les capacités de production, de forage et de stockage. 

Il appelle également à corriger les déséquilibres territoriaux en orientant les financements vers l’est de l’île. Il insiste également sur la nécessité de développer des solutions alternatives, comme la distribution de citernes ou la sensibilisation à la gestion responsable de l’eau.

"Lors des périodes de privation d’eau, nous avons distribué plus de 100.000 bouteilles", rappelle le maire. Il attend désormais des engagements clairs lors de la prochaine conférence régionale sur l’eau : "Les six prochaines années seront décisives", conclut Joé Bédier.

www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

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3 Commentaires
Payet
Payet
5 mois

Monsieur si vous aviez pris vos responsabilités en assistant en votre qualité de vice-président de la CIREST aux différents conseils communautaires….alors peut être vous auriez pesé pour faire changer les choses… mais hélas vous n’avez pas la capacité…et maintenant vous criez dans les médias l’augmentation de l’eau… c’est un peu fort du café..n’est ce pas ???
Le peuple vous avait élu pour défendre leurs intérêts…qu’avez vous fait…la politique de la chaise vide…cela ne se paie pas monsieur…aujourd’hui vous sortez de votre mutisme…allons du balai en 2026…vous êtes décevant !!!

Non croyant du système
Non croyant du système
5 mois

Jusqu'à présent c est le seul maire de l est qui s oppose au petit dictateur de la cirest ( vira 2 ) pas possible qu on a que des bénis oui oui dans cette région . Il a mis un incapable aux commandes d estival et après pour renflouer les caisses de la cirest , il augmente le prix de l eau que la cise et compagnie injectent de la poison pour nous détruire ( chlore égal poison ) tous les maires de l est sont vice président et c est le seul qui dit non aux fantasmes de votre protégé .

Aline
Aline
5 mois

La politique communiste a la veille de périodes d'élections municipales début 2026, ressort