Contre les discriminations

Saint-Pierre : une marche pour clôturer le mois des visibilités LGBTQIA+

  • Publié le 24 juin 2023 à 13:00
  • Actualisé le 25 juin 2023 à 00:56

C'est ce samedi 24 juin 2023 que se clôture le mois des visibilités LGBTQIA+. Une marche a rassemblé près de 800 personnes à Saint-Pierre, un mois après la marche de Saint-Denis. C'est la deuxième fois que la commune du sud accueille l'événement. Le départ était donné depuis le Jardin de la plage, pour célébrer la diversité, l'égalité et l’inclusion.

"La Marche des Visibilités est un événement phare de l'agenda LGBTQIA+ de l’île, visant à promouvoir l'acceptation, la compréhension et l'amour pour tout·e·s. Elle a pour objectif de mettre en lumière les défis auxquels la communauté LGBTQIA+ est confrontée que ce soit à la Réunion ou dans l’Océan Indien" rappelle l'association requeer.

Les mois de mai et juin ont été rythmés par de nombreux évémenents, ateliers, conférence et rencontres pour discuter des problématiques rencontrées par les personnes LGBTQIA+ de l'île.

Lire aussi : Elles, ils, iels marchent pour les visibilités LGBTQIA+

Cette année, le slogan retenu pour la marche est "Pou kwir zordi, iyèr é domin" (Pour les kwirs d’aujourd'hui, hier et demain), qui représente l'essence même de l'événement. "En honorant les luttes passées de nos aîné·e·s, nous souhaitons mettre en valeur les droits fondamentaux que nous avons aujourd'hui et offrir une émancipation certaine et sans marche arrière aux générations futures" écrit requeer.

La marche a débuté au Jardin de la plage, emprunté la rue des Bons Enfants et la rue Suffren, avant de revenir à son point de départ pour des discours inspirants. "Ce parcours symbolique représente la progression vers une société plus inclusive et égalitaire pour tous et toutes" souligne l'association.

Cette année marque aussi le dixième anniversaire du mariage pour tous. "C'est l'occasion de souligner la nécessité de défendre le droits que nous avons acquis, en dépit des tentatives de certaines personnalités publiques et politiques de les remettre en question. Nous affirmerons avec force que ce qui a été conquis doit être préservé" rappelle requeer.

"La visibilité revêt une importance capitale. Affirmer notre existence est un acte puissant qui permet de consolider nos avancées. Nous dirons haut et fort que nous sommes là, que nous existons et que nous exigeons que nos droits soient respectés. Nous voulons aussi exprimer notre solidarité envers nos voisins de la région qui ne peuvent pas manifester pour leurs droits. Nous marcherons en leur nom, pour faire entendre leurs voix et pour rappeler que l'égalité et la justice doivent être des valeurs universelles."

Requeer rappelle par ailleurs que la lutte pour l'égalité est loin d'être gagnée pour nos voisins. Si l'Afrique du Sud est l'un des premiers pays à reconnaître le mariage pour tous en 2006 - bien avant la France, ce n'est pas le cas pour la majorité des pays de la zone. Aux Seychelles, la dépénalisation de l'homosexualité ne date que de 2016, l'homosexualité reste mal perçue et les couples LGBTQ+ ne sont pas reconnus et n'ont pas de droits. Au Mozambique, la dépénalisation de l’homosexualité date de 2015, l'homosexualité reste mal perçue et les couples LGBTQ+ ne sont pas reconnus et n'ont pas de droits.

A Madagascar, l'homosexualité reste mal perçue, avec des peines de prison pour des actes "indécents ou contre nature". A Maurice, l'acte de sodomie est un crime, il peut être punie pénalement jusqu’à 5 ans de prison. "Dans les faits les peines de prison ne sont plus appliquées. La lois coloniale (britannique) reste cependant inscrite" note requeer.

Aux Comores, l'homosexualité est punie pénalement - jusqu’à 5 ans de prison. En Tanzanie, cela peut entraîner une peine de prison à vie. Enfin, en Ouganda, les personnes homosexuelles risquent la peine de mort.

- Ce pourquoi Requeer milite -

Depuis sa création, l’association Requeer a pour objet de développer et archiver la création artistique, les recherches et les actions plastiques, scientifiques ou sociales, autour des luttes LGBTQIA+.Elle se pose contre l’ensemble des dynamiques de domination qui entourent les identités de genre, sexuelle, de race et de classe, à La Réunion et sur tout autre territoire.

L'association Requeer s'engage pleinement en lançant un appel pressant pour plusieurs initiatives cruciales. Tout d'abord, elle plaide en faveur d'une simplification des démarches d'asile pour les individus vivant dans des pays où leur sécurité est menacée en raison de leur identité LGBTQIA+.

Elle insiste également sur la nécessité d'une diplomatie réellement axée sur les droits de la communauté LGBTQIA+, où les questions relatives aux droits humains seraient traitées avant les intérêts économiques ou géostratégiques. Requeer met en avant l'importance de prendre en compte nos préoccupations, d'écouter nos plaintes et de garantir des procès équitables et impartiaux.

De plus, elle exige avec détermination la cessation des mutilations infligées aux enfants intersexes, afin de respecter leur intégrité corporelle et de préserver leur droit à une identité sans contraintes. Enfin, Requeer revendique la reconnaissance du genre neutre, afin de permettre aux individus qui ne s'identifient pas strictement comme homme ou femme d'être pleinement reconnus et validés dans leur identité.

www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

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