Cinéma

Garanti 100% Kréol : Laurent Pantaleon sélectionné au festival international du film documentaire

  • Publié le 27 novembre 2024 à 10:31
  • Actualisé le 28 novembre 2024 à 15:17

Le réalisateur réunionnais Laurent Pantaleon a été sélectionné pour présenter son dernier documentaire, Garanti 100% Kréol, dans la prestigieuse catégorie Envision de l’IDFA (festival international du film documentaire), le plus grand festival international de films documentaires, qui s’est tenu du 14 au 24 novembre 2024 à Amsterdam. Une consécration pour ce cinéaste dont le travail cherche à explorer les "profondeurs culturelles de La Réunion" (Photo : DR)

"Quand j’ai reçu la confirmation de ma sélection le 16 octobre, je n’y croyais pas. J’ai fondu en larmes", confie Laurent Pantaleon, encore ému en évoquant cette étape importante de sa carrière. Intégrer la catégorie Envision de l'IDFA, vitrine des films qui repoussent les limites du cinéma documentaire, c’est une "grande fierté" pour ce réalisateur réunionnais.

Garanti 100% Kréol, son dernier film projeté en avant-première lors du festival, explore une pratique culturelle singulière : celle des garanties, ces talismans qui protègent du mauvais œil et accompagnent les Réunionnais dans les moments clés de leur vie.

Bande annonce :

Tourné en noir et blanc, avec une alternance entre photos fixes et vidéos, le documentaire de 63 minutes cherche à "bousculer les codes traditionnels", selon les mots de son réalisateur.

- L'IDFA, un choix risqué mais payant -

Lauréat d’une sélection pour le BFI de Londres, Laurent Pantaleon a pris la décision de retirer son film de ce prestigieux festival pour répondre aux critères d’une avant-première mondiale imposée par l’IDFA. « On a fait le bon choix », affirme-t-il.

Le réalisateur, qui a déjà réalisé 6 films projetés dans des festivals de première catégorie, attribue cette sélection inattendue à deux facteurs clés : l’intervention d’un monteur de cinéma, qui a épuré le film de ses aspérités pour en faire une œuvre plus aboutie, et le soutien de la société de distribution SUDU.

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« Cette boîte, spécialisée dans les films africains, a permis une visibilité rare pour un film réunionnais. C’est aussi grâce à eux que Garanti 100% Kréol a pu entrer dans un festival aussi prestigieux. » L'IDFA a également mis en avant La Réunion comme pays d’origine, une fierté pour Laurent Pantaleon.

"Voir La Réunion et non simplement France comme pays associé à mon film, c’est un plaisir personnel et un message pour les frères réunionnais qui revendiquent de faire leurs films par eux-mêmes."

- Une expérience marquante -

Pour le réalisateur, participer à l’IDFA est une récompense en soi. "Les salles sont pleines, le public connaît et comprend le travail documentaire, les discussions portent davantage sur le fond et la forme que sur la technique pure", explique-t-il.

Plus qu’une reconnaissance, c’est aussi un tremplin. "Après l’IDFA, d’autres festivals s’intéresseront sûrement au film. Mon objectif est de montrer notre île, ce petit bout du monde, à un public plus large".

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Au-delà de la fierté d’avoir été sélectionné, le réalisateur retient l’échange et le partage. "Participer à ces projections, à ces discussions et ces masterclasses, c'était juste improbable dans ma tête", raconte-t-il, admiratif des autres films en compétition.

- Une vision artistique "singulière" -

Selon le festival, Garanti 100% Kréol se démarque par son approche "esthétique et narrative". Tourné en noir et blanc, le film refuse les "clichés d’une île tropicalisée" explique Laurent Pantaleon.

"Quelqu’un venu d’ailleurs aurait sans doute mis des couleurs, mais j’ai choisi le noir et blanc pour aller au-delà du décor, poursuit-il. Une grande partie du film est construite sur un enchaînement de photos, avec des moments clés où je reviens à la vidéo, là où on ne s’y attend pas", détaille le réalisateur.

Ce choix esthétique reflète aussi une volonté de s’éloigner du voyeurisme souvent associé au documentaire. "Je voulais un film plus épuré, fidèle à ma ligne éditoriale, qui explore ce qui se cache derrière le rideau de canne".

- Une ouverture vers l’avenir -

Même s’il n’a pas remporté de prix à l’IDFA, Laurent Pantaleon se réjouit de l’élan que cette sélection donne à son travail. "Être là-bas avec des réalisateurs de très haut niveau, c’était une récompense incroyable".

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Pour la suite, le réalisateur réunionnais espère que son film ouvrira des portes dans d’autres festivals internationaux et permettra de mettre en lumière la richesse culturelle de La Réunion.

Une ambition portée par une œuvre qui, comme ses précédents films, fait écho à un univers qui se veut "singulier et profondément enraciné".

pb/www.imazpress.com / redaction@ipreunion.com

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