Les partisans de la nouvelle route du littoral vantent la NRL comme une route " moderne, gratuite et sécurisée ", créatrice d'emplois, une " route écologique " au service de tous les Réunionnais et qui mettrait fin aux embouteillages. Autant d'affirmations, autant de contrevérités.
1 • Le mensonge de la modernité
Dès novembre 2010, la Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports qualifiait ce projet de " choix rétrograde ". La NRL sera au mieux opérationnelle en 2020 : qu’en sera-t-il alors du prix des carburants d’origine fossile et de la dépendance énergétique de La Réunion ? En matière de politiques d’adaptation au changement climatique, le critère de la " vulnérabilité " est décisif pour déterminer si un grand projet d’infrastructure constitue un investissement viable ou non, il doit être jugé sur sa capacité pendant sa durée de vie, à relever les défis climatiques. La NRL, véritable autoroute sur la mer en milieu tropical, ne répond pas à ce critère, elle est à peu près aussi " moderne " que l’était la ligne Maginot en 1939.
2 • Le mensonge de la gratuité
3 • Le mensonge de la sécurité
C’est l’argument essentiel ressassé par la Région qui utilise cyniquement la légitime émotion suscitée par des éboulements dont le dernier en 2006. Pourtant, grâce aux travaux entrepris, c’est aujourd’hui l’axe le moins meurtrier de La Réunion, les chiffres sont incontestables. Les risques liés aux éboulis seront peut-être moindres mais persisteront néanmoins sur la section de l’entrée de Saint-Denis sous la falaise. Quant au viaduc, plus long que celui de Millau, en quoi sera-t-il " sécurisé " ? Les véhicules ainsi que le futur TCSP guidé passeront à 30 m au dessus de l’océan, ils seront donc souvent exposés aux pluies tropicales et à des vents moyens allant de 15 à 30 nœuds, voire plus. Comment dans ces conditions peut-on promettre la sécurité aux usagers ? Le passage en mer n’est pas sécurisable.
4 • Le mensonge de la création des emplois locaux
5 • Le mensonge de la " route écologique "
Toutes les instances environnementales, réunionnaises ou métropolitaines, ont donné un avis défavorable au projet actuel du fait de l’impact destructeur des deux digues monumentales. D’une longueur cumulée de 6,9 km, elles vont accroître l’artificialisation du littoral réunionnais, le plus bétonné de l’outremer et provoquer des dommages environnementaux irréversibles, notamment la perte de l’écosystème d’une " falaise unique au monde ". Le Conseil National de la Protection de la Nature estime que les impacts du projet restent " forts pour le Grand Dauphin et la Baleine à Bosse " et que l’exploitation des carrières fait peser une menace sur des espèces végétales dont " certaines sont endémiques et considérées comme étant en danger critique d’extinction ". Ce projet va en outre défigurer irrémédiablement le paysage unique de la falaise basaltique et le site historique et patrimonial de la Grande Chaloupe. La NRL est une monstruosité sur le plan écologique.
6 • Le mensonge de la route pour tous les Réunionnais
7 • Le mensonge de la solution aux embouteillages
L’entrée en service de la route des Tamarins a provoqué l’arrivée de 10 000 véhicules supplémentaires chaque jour sur l’actuelle route du littoral, la NRL devrait provoquer elle aussi un afflux d’automobiles. D’autre part, le projet est revu à la baisse : sur le viaduc plus étroit que la digue, dans le sens Saint-Denis La Possession, sur les trois voies, une sera réservée aux vélos, une autre au TCSP et une seule aux automobiles, ce rétrécissement devrait générer inévitablement des bouchons à 30 m au-dessus de l’océan. Enfin, le projet ne traite pas la question pourtant essentielle de l’entrée de Saint-Denis où les embouteillages sont récurrents. Le Président de Région se comporte comme un plombier amateur qui croit qu’il suffit d’ouvrir les robinets pour déboucher la canalisation.
Jean-Pierre Marchau
Collectif Non à la NRL
Jean-Pierre Marchau Collectif Non à la NRL , c'est qui ?
Ou quand M'sieur Marchau prône le retour à la chaise à porteurs et aux bourricots… Quant à préserver une falaise déjà corsetée de ferraille, il suffit de demander aux zoizos qui nichent supposément dans les boîtes à lettres qu'on leur a gentiment installées sur les filets anti-sous-marins, ce qu'ils en pensent. Sans doute des espèces kamikaze qui regagnent le nid en de fulgurantes et définitives finales en piqué… M'sieur Marchau qui est passé du syndicalisme plus ou moins chrétien (SPELC-Levav) à la politique ferait bien de consulter les archives des faits-divers relatives à la fameuses route en corniche ou plus simplement écouter une chanson bien créole pleine de bon sens et de vérités populaires, bref, aux antipodes des camarades pastèques :
"Dans mon l’auto la marque Tonis
Un cap la tombe côté d’moin
Mon volant la chap’ dans mon main
Moin la passe la route en cornisse
Dans mon l’auto la marque Tonis
Un cap la tombe côté d’moin
Mon volant la chap’ dans mon main
Moin la peur, mi di aou
Moin la peur, mi di aou
Passe la route en cornisse
Moin la peur, mi di aou
Moin la peur, mi di aou
Passe la route en cornisse
Moin la peur, mi di aou
Moin la peur, mi di aou
Passe la route en cornisse
Moin la peur mort sous cap
Dessus la route en cornisse…"