Les prix s'envolent

Malgré la reprise du tourisme, de nombreux Réunionnais restent sur le carreau

  • Publié le 26 juin 2023 à 09:26
  • Actualisé le 26 juin 2023 à 12:59

Le secteur de l'aérien semble avoir retrouvé toute sa vitalité, alors que le trafic a regagné son niveau de 2019, avant la crise Covid-19. Mais si les avions sont pleins et si les liaisons entre La Réunion et l'Hexagone se portent bien, le prix des billets atteint des sommets. Conséquences : des milliers de Réunionnais ayant de faibles revenus en situation trop précaires pour avoir le luxe de voyager (Photo : rb/www.imazpress.com)

"Les tarifs aériens sont désormais significativement supérieurs à ceux constatés pré-crise Covid et de l’ordre de 10% supérieurs à ce qu’ils étaient en 2017" note en effet Corsair. En cause : "les tensions géopolitiques, l’inflation, l’augmentation substantielle du prix du kérosène avec un pic observé au cours de l’été 2022, la hausse des redevances, la dépréciation de l’euro face au dollar et les tensions sur le marché de l’emploi qui contribuent à une augmentation des tarifs aériens" ajoute la compagnie aérienne.

Dans ce contexte, les prix deviennent chaque jour un peu plus inaccessibles à nombre de Réunionnais, alors que 37% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Et si des aides à la continuité territoriale existent, elles sont loin de couvrir l'entièreté des billets.

En 2022, ce sont 28.212 Réunionnais qui ont bénéficié d’une aide au voyage dans le cadre du dispositif "grand public", d'après les chiffres de LADOM. Et l'aide régionale, accordée aux foyers dont le revenu annuel est inférieur à 65.000 euros, n'est désormais disponible qu'une fois tous les trois ans – sauf pour les étudiants en mobilité. Une minorité de foyer ont donc pu bénéficier d'aides aux voyages, et ce malgré des prix toujours plus délirants.

Pour les familles les plus modestes, difficile donc de prévoir des vacances dans l'Hexagone, et encore moins à l'étranger - la continuité territoriale ne s'appliquant pas dans ce cas-là. En imaginant une famille composée de deux enfants, impossible pour nombre de Réunionnais d'envisager un voyage où il faudrait prévoir quatre billets d'avion, en plus de toutes les dépenses secondaires à prévoir.

On pourrait arguer que voyager n'est pas une nécessité. Mais le décalage entre les opportunités de déplacement entre les plus précaires et les plus aisés a tout de même de quoi faire hausser les sourcils.

- Une proposition de loi pour un "droit aux vacances" -

Pour pallier cette réalité, le député réunionnais Frédéric Maillot et ses collègues de la NUPES ont présenté une proposition de loi pour un "droit aux vacances". Ils proposent notamment un plafonnement des prix des billets d’avion entre la métropole et les territoires dits d’Outre-mer du 1er juillet au 31 août 2023, sous conditions de ressources.

"De plus, nous proposons d’encourager les départs touristiques des habitants des territoires dits d’Outre-mer vers des destinations régionales proches avec des tarifs préférentiels" ajoutent les députés.

"Pour les plus modestes et les plus éloignés de l’emploi, le droit aux vacances est une réalité lointaine. Il existe des aides aux vacances pour les enfants ou les familles via les caisses d’allocation familiale (CAF) ou les mutualités sociales agricoles (MSA). Mais le non-recours à ces aides est très important en raison d’aides multiples et peu lisibles (d’autant plus si on y ajoute les aides des collectivités locales)" dénoncent-ils.

Il faut aussi rappeler que les Outre-mer sont largement sous-dotés en matière de continuité territoriale. Un rapport sénatorial, publié en mars dernier, pointe d’ailleurs les différences colossales entre les moyens mis à disposition de la Corse et ceux des outre-mer. "En moyenne l’aide à la continuité territoriale s’élève à 257 euros par an et par habitant contre 16 euros pour les outre-mer", avait rappelé la sénatrice Catherine Conconne.

Si près des trois quarts des Français ont "l'intention de partir en vacances entre juin et septembre" selon Olivia Grégoire, ministre déléguée au Tourisme, "73%, privilégient des destinations locales (en France) et 60% prévoient un long séjour". Pour La Réunion, voyager local, c'est rester dans l'île.

S'il est vrai qu'en ces temps de crise climatique, la logique est à la sobriété, on note tout de même un large décallage entre les opportunités données aux Français hexagonaux, et aux Ultra-marins. Car s'il est possible de partir loin de chez soi lorsqu'on habite la France continentale, difficile d'en dire autant pour les Outre-mer. La sobriété va de soi, mais il faudrait aussi qu'elle ne soit pas forcée.

Lire aussi : Discontinuité territoriale : nou lé pa plis, nou lé pa moin, respekt anou

www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

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5 Commentaires
moi
moi
1 an

Classe moyenne, je ne pars pas en vacances alors que je travaille tte l'année. Alors, merci d'arrêter DE GASPILLER l'argent de mes impôts pr des gens qui n'ont soit disant pas les moyens. Ils en ont bien plus que moi. MARRE DE CETTE ILE D'ASSISTES

delphine
delphine
1 an

Il est faux de dire une fois tous les 3 ans car, pour réclamer un bon de continuité il faut attendre trois années "blanches". Du coup c'est une fois tous les 4 ans.

ben
ben
1 an

il faut la continuité territoriale chaque année et non tt les 3 ans mais avec la route de didier robert on a des dettes et des bouchons,plus assez pour les transports plus assez pour les hopitaux santé education...bref voila ceux qui ont votés didier robert sont responsables mais ils s en foutent maintenant ils roulent en porches ils ont bien mangé le gateau grace aux electeurs qui reflechissent pas et pire maintenant ils veulent essayer le pen qui est comme poutine.....

Lucien
Lucien
1 an

LA NUPES n'en a pas marre de créé des assistés ? La NUPES tient la REGION non ????? L'article ne précise pas la hauteur des taxes aeroportuaires qui pèsent très lourds sur les billets d'avion. La NUPES de BELLO n'a t'elle pas emputé LADOM ???? LA NUPES de BELLO n'a t'elle pas voter une énième plan de sauvegarde de plusieurs millions pour AIR AUSTRAL ? Cette même NUPES n'a t'elle pas placé ses membres au conseil d'administration de cette compagnie ????? Arrête prend kréol pou d'couillon ..... NOS POLITIQUES NOUS ENC..... LES COMPAGNIES nous BAI.... et tout le monde s'en satisfait

jean
jean
1 an

IL N'EXISTE PAS D'INFLATION A LA REUNION
L'AVION LE PLEIN
FERMEZ VOS GUEULES (BONNE JOURNÉE À VOUS AUSSI JEAN ET MILLE MERCI POUR CETTE TONITRUANTE LEÇON D'ÉCONOMIE - Modérateur)