Discours de politique générale

Michel Barnier présidera "un comité interministériel des outre-mer" pour "lutter contre la vie chère"

  • Publié le 1 octobre 2024 à 19:48
  • Actualisé le 9 octobre 2024 à 12:40

Michel Barnier est ce mardi 1er octobre 2024 devant les députés de l'Assemblée nationale, où, sans majorité, il demande un "effort" pour réduire les dépenses publiques et augmenter les impôts de manière "ciblée" dans le contexte d'un dérapage du déficit. Le Premier ministre qui promet de dire "la vérité" sur la dette française, veut "ramener le déficit de notre pays à 5% en 2025". Le chef de l'exécutif a annoncé qu'il demandera une contribution aux grandes et très grandes entreprises, ainsi qu'aux plus fortunés. Concernant les Outre-mer, le Premier ministre a annoncé qu’il présidera "durant le premier trimestre 2025 un comité interministériel des outre-mer" pour "lutter contre la vie chère et le report du projet de réforme du corps électoral en Nouvelle-Calédonie "jusque fin 2025". Nous sommes en direct.

  • C'est la fin de ce direct, merci de nous avoir suivis

  • "Une austérité confirmée, mais une avancée en Nouvelle-Calédonie" réagit le PLR

    Huguette Bello, présidente de Région et du PLR, écrit que "sans grande surprise, ce discours s’inscrit dans la continuité des politiques économiques austéritaires que nous avons dénoncées à plusieurs reprises".

    "Le cap est maintenu sur la réduction des dépenses publiques, alors que la majorité des Français attendent des investissements massifs dans les services publics essentiels tels que la santé, l'éducation ou encore la justice. Cette approche, qui sacrifie les besoins immédiats de la population sur l'autel de l'austérité, ne répond pas aux attentes des citoyens" ajoute-t-elle.

    "Cependant, le PLR salue une avancée notable dans ce discours : la décision de ne pas soumettre au Congrès le projet de dégel du corps électoral en Nouvelle- Calédonie. Cette mesure, qui aurait pu raviver des tensions sur ce territoire, représente une opportunité d’apaisement et de dialogue. Nous espérons que cette décision permettra de poursuivre la recherche d'une solution sereine et concertée pour l'avenir de la Nouvelle-Calédonie" précise le PLR.

    Concernant les baisses des dépenses, le PLR "demeure vigilant quant aux annonces budgétaires concernant les Outre-mer". "Il est impératif que les dispositifs économiques actuels, qui soutiennent l'investissement et le développement de nos territoires ultramarins, soient préservés et renforcés."

    Lire la tribune en entier

     

  • Perceval Gaillard fustige une "dérive du pouvoir vers l'extrême-droite"

    "Comme prévu le discours de politique générale du nouveau Premier ministre a acté la dérive du pouvoir vers l'extrême-droite. Dans un discours fleuve, le Premier ministre a egréné ses mesures, déclinées en 5 chantiers prioritaires, dans un "inventaire à la Prévert" sans aucune annonces réelles capables de changer les conditions de vie des Réunionnaises et des Réunionnais" écrit le député réunionnais.

    "Par exemple la hausse annoncée du SMIC de 2% n'est qu'une anticipation de la hausse prévue au 1er janvier. Effet d'annonce. Par exemple la volonté affichée d'amélioration des services publics (écoles et hôpitaux) se heurte à la réalité d'un budget de la santé et de l'Education nationale en forte baisse. Effet d'annonce. Par exemple concernant les Outre-mer, le discours paternaliste habituel ne masque pas la baisse affichée de 9% du budget Outre-mer. Là encore effet d'annonce" liste-t-il.

    Lire la tribune complète ici

  • Michel Barnier appelle au cessez-le-feu à Gaza et défend la "solution à deux Etats"

    A quelques jours des un an de l'attaque du 7 octobre 2023 en Israël, le Premier ministre rend hommage aux victimes et hotages, mais aussi aux victimes palestiniennes. "La clé de la paix et de la stabilité durable dans cette région repose sur une solution à deux Etats" affirme-t-il.

    Concernant le Liban, Michel Barnier souhaite "faire cesser au plus vite les hostilités qui menacent gravement la stabilité de toute cette région" alors qu'environ 20.000 Français habitent dans ce pays.

     

  • "La France restera aux côtés du peuple ukrainien" assure Michel Barnier

    "La France restera aux côtés du peuple ukrainien qui, deux ans et demi après l’agression russe, continue avec courage de se battre pour défendre sa souveraineté et sa liberté », a déclaré le Premier ministre Michel Barnier à l'Assemblée nationale, mais aussi « pour faire respecter l’intégrité territoriale de son pays mais aussi pour défendre les valeurs européennes que nous avons en partage" déclare-t-il.

  • Le "dialogue" sur le projet de loi sur la fin de vie, interrompu par la dissolution, reprendra "en début d'année prochaine"

    "Nous reprendrons le dialogue avec vous, avec le Sénat, les soignants et les associations, en début d’année prochaine sur le projet de loi (…) Et, sans attendre, nos efforts en faveur du développement des soins palliatifs seront renforcés dès 2025" annonce Michel Barnier.

  • "Nous ne maîtrisons plus de manière satisfaisante la question migratoire" estime Michel Barnier

    "Plus de 100 000 obligations de quitter le territoire sont prononcées, mais des dizaines de milliers de migrants en situation irrégulière se maintiennent indument sur notre territoire" déplore le Premier ministre.

    Michel Barnier annonce que son gouvernement "travaillera à un traitement plus efficace et en proximité des demandes d’asile pour que les demandeurs obtiennent rapidement une décision".

    Il souhaite aussi "faciliter la prolongation exceptionnelle de la rétention des étrangers en situation irrégulière pour mieux exécuter les obligations de quitter le territoire français".

  • "Le troisième chantier, c'est la sécurité au quotidien"

    "Nous allons généraliser la méthode expérimentée pendant la période olympique. Un plan d'action sera déployé dans chaque département. Les résultats doivent être rapides et concrets, visibles. Les Français ont besoin d'être rassurés par la présence de nos forces, qui seront encore plus présentes dans nos villes" assure Michel Barnier.

    "Dans les gendarmeries, dans les commissariats, il y a trop d'entraves administratives. La lutte implacable contre le trafic de drogue, contre l'économie souterraine, sera aussi une priorité du gouvernement" affirme-t-il.

    "Nous poursuivrons les réflexions sur l'excuse de minorité. Les Français demandent enfin à ce que les peines soient réellement exécutées. C'est pourquoi nous proposerons des peines de prison courtes et immédiatement effectuées pour certains délits. Il faut réviser les conditions d'octroi du sursis. Nous prévoierons enfin un recours plus importants aux travaux d'intérêt générale, aux amendes forfaitaires délictuelles" cite le Premier ministre.

    Michel Barnier appelle à la création de nouvelles places de prison. Alors que 94.906 personnes étaient placées sous écrou au 1er septembre, la France ne compte que 62.000 places. "Cela nuit à la dignité des conditions de détention" affirme-t-il.

     

  • Michel Barnier répète son attachement à la cause de la santé mentale

    "Ces maladies se soignent, et la prévention est essentielle. Il y a encore tellement à faire. La priorité de l'accès aux soins, à l'éducation et à l'emploi des personnes concernées est un enjeu qui me tient à coeur" assure-t-il. La santé mentale sera "la grande cause de l'année 2025".

  • "Le deuxième chantier, c'est l'accès à des services publics de qualité" annonce Michel Barnier

    "L'école, voilà qui restera la priorité. Celle de donner à tous nos enfants une école qui leur permette d'apprendre, de prendre leur avenir en main. J'ai confiance en la qualité de l’engagement des enseignants et des enseignantes qui doivent être partout protégés et respectés. Ils ont moins besoin d'une énième réforme que d'une amélioration de la qualité des conditions de travail"

    Le gouvernement "continuera de valoriser la formation professionnelle" et "la petite enfance".

    "Avec l'école, la santé est au coeur des préoccupations des Français" rappelle le Premier ministre. "La lutte contre les déserts médicaux et les pénuries de soignants sera l'une des priorités du gouvernement. Nous allons travailler à ce que j’appellerais un programme nouveau, dans lequel les internes français et étrangers" seront encourager "à exercer dans les territoires les plus abandonnés" affirme-t-il. "Une loi infirmière, infirmier, revalorisera leurs compétences et élargira leur champ d'actions" annonce-t-il. 

  • Michel Barnier annonce "cinq grands chantiers"

    "Le premier chantier concerne le niveau de vie des Français. Pour cela nous avons besoin d'une économie rigoureuse. Notre objectif, c’est que tous les Français frappés par la vie chère constatent dès l’année prochaine une amélioration de leur niveau de vie" plaide-t-il.

    "Nous devons faire du RSA un tremplin. Cela passe notamment par l'action de France Travail qui va accompagner tous les allocataires du RSA et toutes les entreprises qui ont besoin de recruter" annonce-t-il. "Encore faut-il que le travail paie, nous revaloriserons le SMIC de 2% au 1er novembre. En outre, nous reverrons le dispositif des allègements des charges. Et enfin, nous allons relancer l’actionnariat salarié"

    "Le niveau de vie des Français dépend de leur salaire et des prix. Il faut aussi agir sur le logement, qui est le premier poste de dépense des Français."

  • "Nous allons faire du dialogue et du compromis la culture du gouvernement" affirme Michel Barnier

    "J'ai entendu que certains ont des lignes rouges. En acceptant de devenir Premier ministre, j'ai gardé en mémoire mes propres lignes rouges : il n'y aura aucune tolérance à l'égard du racisme et de l'antisémitisme, il n'y aura aucune tolérance à l'égard des violences faites aux femmes, il n'y aura aucune tolérance à l'égard du communautarisme, il n'y aura aucun accommodement à l'égard de la laïcité. Nous n'accepterons aucune discrimination, aucune remise en cause des libertés conquises au fil des ans, je pense à la loi portée par Simone Veil sur l'IVG. Ca reste l'un des grands honneurs de ma vie d'avoir siégé dans le même gouvernement que Simone Veil. Il n'y aura aucune remise en cause de la loi sur le mariage pour tous, et aucune remise en cause des dispositions législatives sur la PMA" assure Michel Barnier. 

  • Le Premier ministre aborde la question des Outre-mer

    "Le gouvernement dialoguera avec ces territoires en respectant leur diversité. Je présiderai un comité interministériel des Outre-mer au premier semestre 2025" annonce Michel Barnier. "Ensemble, nous devons lutter rapidement contre la vie chère qui frappe nos compatriotes" affirme-t-il.

    Concernant la Nouvelle-Calédonie, "ce territoire connait une crise d'une gravité exceptionnelle" rappelle-t-il. "Je veux redire que l'Etat et mon gouvernement seront aux côtés" des Calédoniens. "Je remercie ceux qui travaillent pour l'apaisement. Une nouvelle période doit maintenant s'ouvrir, consacrée à la reconstruction économique et sociale de la Nouvelle-Calédonie. Je m'y emploierai personnellement. Afin de garantir une gestion dans la durée, les discussions ont été et seront soutenues" affirme-t-il.

    "Je suis déjà en mesure d'annoncer la décision de reporter les élections provinciales fin 2025. Le projet de loi constitutionnelle pour le dégel du corps électoral ne sera pas soumis au congrès" annonce Michel Barnier.

  • "Il faudra reprendre le dialogue" sur les retraites

    "Certaines limites de la loi voté en 2023 peuvent être corrigées" dit Michel Barnier, excluant un retrait de la réforme. "Nous proposons aux partenaires sociaux de réfléchi à des aménagements réalistes" appelle-t-il.

     

     

  • Michel Barnier appelle "à un partage de l’ordre du jour" entre l’exécutif et l’Assemblée

    "Nous écouterons et nous respecterons chacun d'entre vous, même si ce respect n'est pas toujours réciproque" déclare Michel Barnier, alors que l'hémicycle est toujours aussi agité. "Le gouvernement est prêt à une réflexion sur le scrutin proportionnel" annonce-t-il, comme cela est le cas "au Sénat et chez certains de nos voisins".

  • Le Premier ministre veut "une grande conférence nationale" sur l'eau

    "Sécheresse, inondation, conflit des usages, envolée des prix...Nous sommes 60 ans après la toute première loi sur l'eau. Le moment est venu de consacrer aux enjeux stratégiques une grande conférence nationale pour agir" annonce Michel Barnier.

    "Mettre la tête dans le sable n'a jamais permis d'avance : il n'y a pas de fatalité, aussi longtemps qu'il n'y a pas de fatalisme. Je suis convaincu que nous pouvons trouver un chemin de réalisme et d'action qui passe partout par le contrat plutôt que par la contrainte" lance-t-il.

    "Regardons bien, avec lucidité, le moment politique où nous sommes. Les élections législatives ont abouti à une Assemblée plus déchirée que jamais. C'est le choix des Français, et c'est la réalité de votre assemblée. Les Français n'accepteront pas l'immobilisme" estime le Premier ministre.

  • Michel Barnier aborde désormais la "dette écologique"

    "Nous n'héritons pas la terre de nos ancêtres, nous empruntons celle de nos enfants" dit le Premier ministre. L'écologie "sera au coeur de nos actions" affirme-t-il. "Nous devons valoriser les initiatives des collectivités, favoriser l'économie circulaire, décarboner les usines, encourager l’innovation, renforcer les filières de recyclages. Je crois depuis longtemps à une écologie des solutions" estime-t-il.

    Il appelle au "développement du nucléaire", notamment "des nouveaux réacteurs". Mais aussi le développement "des énergies renouvelables".

    Enfin, dans les Outre-mer, "seront développés des laboratoires d'innovation".

  • Un "effort ciblé et limité dans le temps" pour les grandes entreprises

    "Le deuxième remède c'est l'efficacité des dépenses publics. Trop souvent, les Français ont l'impression de ne pas en avoir pour leurs impôts. Réduction de la dépense publique, efficacité de la dépense publique"

    "Le troisième remède est là : les baisses d'impôts prises depuis sept ans ont aidé beaucoup de Français et d'entreprises, mais la situation de nos comptes demandent aujourd'hui un effort ciblé et limité dans le temps. Ce partage de l'effort nous conduira de demander une participation aux grandes et très grandes entreprises. Nous le ferons sans remettre en cause notre compétitivité" annonce le Premier ministre.

    "On demandera aussi une contribution exceptionnelle aux Français les plus fortunés. Enfin, dans la durée, nous luterons efficacement contre la fraude fiscale et la fraude sociale" détaille-t-il.

  • "Les Français attendent que nous regardions la vérité en face" estime le Premier ministre.

    "Comme je m'y suis engagé, je dirai la réalité sur notre situation économique. J'ai entendu parler d'une épée de Damoclès qui pèserait sur la tête du gouvernement, mais la véritable épée est là au-dessus des Français" affirme Michel Barnier. "La véritable épée de Damoclès est notre dette colossale. Si on n'y prend garde, elle placera notre pays au bord du précipice.

    "Face à nos défis, nous n'avons pas le choix, il faut alléger le fardeau. Notre volonté est de ramener le déficit à 5% en 2025. Notre objectif est de revenir sur la bonne trajectoire, et de revenir sous la barre des 3% d'ici 2029. Comment faire ? Nos dépenses publics atteignent 57%, elles ont augmenté de 300 milliards d'euros depuis 2019. Le premier remède de la dette, c'est la réduction des dépenses. Les deux-tiers de la réduction de la dette viendra de la baisse des dépenses publics" annonce-t-il. 

  • Michel Barnier prend la parole

    "Avant mon discours, je veux dire mon émotion suite à cette minute de silence à la mémoire de Philippine. Nous pensons à elle, à sa famille, et à toutes les femmes victimes de violence" entame le Premier ministre.

    "J'ai en mémoire, l'ordre de mission que le général De Gaulle a adressé en mai 42 depuis Londres qui demandait de faire beaucoup, avec peu, et en partant de presque rien" énonce-t-il, chahuté par l'opposition. "J'hérite d'une situation heureusement beaucoup moins grave" ajoute-t-il, évoquant "les policiers, les gendarmes, les pompiers, les militaires qui assurent notre sécurité dans des conditions toujours plus dangereuses".

    Il adresse ses pensées "aux personnes en situation de handicap, aux bénévoles des associations, aux personnes victimes de discrimination, aux parents".

    "Nous devons faire beaucoup, et si nous n'arrivons pas à faire beaucoup dans tous les domaines nous devons faire bien. Et nous devons faire avec peu de moyens".

  • Avant le discours, une minute de silence pour Philipinne

    Violée et tuée par un homme visé par une OQTF, l'affaire a provoqué un grand émois dans le pays. Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, rend hommage à Philippine. Les députés observent une minute de silence.

  • Un discours de politique générale

    Michel Barnier est attendu à l'Assemblée nationale ce mardi 1er octobre pour une déclaration de politique générale devant les députés. Un discours dans lequel il reviendra notamment sur la situation budgétaire du pays. Ce discours devrait durer une heure.

    Michel Barnier présentera des "annonces fortes", explique l'entourage du Premier ministre, assurant que le locataire de Matignon mettra en avant des mesures efficaces de court et moyens termes pour améliorer et simplifier le quotidien des Français.

    Parmi les sujets évoqués, l'entourage du Premier ministre prévoit une "clarification" sur la réforme des retraites. Michel Barnier devrait également revenir sur la récente polémique au sujet des déclarations du nouveau ministre de l'Intérieur sur l'État de droit.

    L'objectif de ce discours, résume l'entourage du Premier ministre, est de fixer un cap et de présenter "la méthode Barnier".

  • Bonjour La Réunion,

    Merci de nous suivre pour ce live. Ce mardi, Michel Barnier, le nouveau Premier ministre doit prononcer son discours de politique générale.

À propos

Le Premier ministre doit prononcer à partir de 17 heures (heure Réunion) sa déclaration de politique générale, qui s'apparente à un exercice d'équilibriste, entre les revendications contradictoires de ses alliés sur la fiscalité, les désaccords de ses ministres et ce budget très serré.

Il ne sollicitera pas de vote de confiance des députés, à l'instar de ses prédécesseurs Élisabeth Borne et Gabriel Attal, privés comme lui de majorité absolue.

Comme dans la matinée en Conseil des ministres, Michel Barnier rappellera son "attachement" à l'Etat de droit "qui protège chaque citoyen de l'arbitraire", selon la porte-parole du gouvernement, Maud Brégeon. Une réponse à son ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau qui a jugé dans le Journal du Dimanche que l’État de droit n'était "pas intangible, ni sacré", suscitant la colère des macronistes.

La marge de manœuvre de Michel Barnier est très étroite. A l'absence de majorité s'ajoute une situation financière explosive, alors que le déficit risque d'atteindre 6% du PIB cette année, loin des 3% fixés par Bruxelles.

Ses alliés du bloc macroniste exhortent aussi le Premier ministre à ne pas détricoter la politique notamment fiscale menée depuis sept ans.

La réduction des dépenses publiques constituera "la majeure partie des efforts" du projet de budget pour 2025 attendu la semaine prochaine, mais "un effort ciblé, exceptionnel et temporaire" sur la fiscalité doit faire partie "de la solution globale", a rapporté Mme Brégeon. Même s'il "n'est pas question de procéder à des augmentations d'impôts généralisées".

Michel Barnier devrait annoncer, en même temps que des réductions de dépenses, une augmentation de certains impôts sur les grosses entreprises et les plus riches.

Le chef de file des Républicains (LR) à l'Assemblée, Laurent Wauquiez, a affirmé mardi qu'il pourrait accepter des hausses d'impôts "temporaires, exceptionnelles et justes", en contrepartie "d'économies massives", critiquant au passage les réticences de Gérald Darmanin sur les hausses d'impôts après avoir "exercé des responsabilités pendant sept ans".

- "Ligne rouge" -

Pour préparer sa feuille de route, Michel Barnier a reçu la semaine dernière les forces syndicales et patronales. Il a aussi organisé un séminaire gouvernemental, qui visait surtout à développer un esprit d'équipe après plusieurs couacs entre ses ministres.

A peine nommé, Bruno Retailleau, issu du parti de droite LR, a engagé un bras de fer avec le ministre de la Justice venu de la gauche, Didier Migaud, obligeant Michel Barnier à les réunir pour travailler sur des "lignes communes".

Mais durant le week-end, le premier flic de France a allumé un nouvel incendie en s'exprimant sur la sécurité et l'immigration.

La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet s'est dite, comme plusieurs autres membres du camp présidentiel, "très inquiète" de ses sorties sur l'Etat de droit. Le ministre LR s'est aussi attiré les critiques du procureur général près la Cour de cassation, Rémy Heitz.

Bruno Retailleau a tenté d'éteindre ce feu mardi, regrettant dans un communiqué que ses propos aient été "instrumentalisés par de faux débats". "Aujourd'hui, le droit ne protège pas suffisamment les Français", a-t-il dit.

Le non-respect de l'Etat de droit est une "ligne rouge" du Premier ministre, a souligné la porte-parole du gouvernement. "Ce qui ne signifie pas que le droit (...) est figé", a-t-elle ajouté.

- "La chance au produit" -

Outre la pression des siens, Michel Barnier subit celle de l'extrême droite qui l'a mis "sous surveillance" et qui peut le faire tomber à tout moment en votant une motion de censure de la gauche. Le Rassemblement national (RN) a fait savoir qu'il ne devrait pas voter celle qui sera déposée dès cette semaine par les socialistes.

"On va donner la chance au produit (...) Quand on écoute Bruno Retailleau, on a bien compris qu'au niveau migratoire, il avait compris ce qu'attendaient les Français", a estimé la porte-parole du groupe RN, Laure Lavalette, sur RMC/BFMTV.

Conscient de la fragilité de sa situation, le Premier ministre a reconnu ne pas savoir "combien de temps" il tiendrait à Matignon.

La gauche dénonce toujours la nomination de Michel Barnier à un poste qu'elle estimait lui revenir après des législatives, où elle est arrivée en tête. "C'est très choquant de voir que le Premier ministre est issu d'un parti ultra minoritaire", a dénoncé la cheffe de file des députés insoumis Mathilde Panot.

Côté syndical, trois organisations (CGT, FSU, Solidaires et une partie de FO) manifestent mardi dans plus de 180 villes pour réclamer une abrogation de la réforme des retraites et une hausse des salaires.

AFP

guest
2 Commentaires
HULK
HULK
5 mois

Encore un comité théodule de plus pour ne rien faire et dépenser inutilement de l'argent public. Droite ou gauche,ils sont bien tous les mêmes. Quelle classe politique pourrie. Leur incompétence crasse nous a amené la montée du RN. S'ils avaient été bons, nous n'en serions pas là. Et ce n'est pas fini,la preuve;

Missouk
Missouk
5 mois

Il pourra présider tout ce qu'il veut. Avec 200 millions de moins, ça va être difficile de faire mieux!