Citroën change son fusil d'épaule. La marque a demandé lundi aux propriétaires de modèles C3 et DS3 dans le nord de la France, immatriculés entre 2008 et 2013, d'immobiliser leur véhicule jusqu'au remplacement de ses airbags, susceptibles de causer de graves blessures. Ce sont 250.000 véhicules qui sont concernés, a confirmé à l'AFP un porte-parole du constructeur. A La Réunion au moins deux personnes ont été tuées par l'explosion de ces équipements défectueux. 35.000 courriers de rappel ont été envoyés aux propriétaires de véhicules de toutes marques dans l'île (Photo : www.imazpress.com)
Ces véhicules équipés d'airbags défectueux de marque Takata étaient déjà appelés depuis janvier 2025 à passer au garage. Mais de nouveaux tests ont incité la maison-mère des marques, Stellantis, à étendre au nord de la France cette campagne - appelée "stop drive" - déjà en cours dans le sud du pays et en Outre-mer.
En mai dernier, Citroën avait ordonné un premier rappel "stop-drive" de 247.000 véhicules Citroën C3 et DS3 (DS Automobiles) situés dans le sud de la France, sous une ligne reliant Clermont-Ferrand à Lyon, interdisant aux propriétaires d’utiliser leur voiture. À l’époque, la marque assurait que les véhicules situés plus au nord n’étaient pas concernés par ce problème.
- Citroën se dit confiant sur la capacité à traiter la nouvelle vague -
Citroën nous explique avoir procédé à des tests, à la suite de quoi le constructeur a préféré lancer un "stop-drive" également dans le nord de la France. Selon la marque, la première campagne de rappel qui concerne le sud du pays touche à sa fin, près de 229.000 voitures ont été réparées. Et Citroën se veut confiant sur sa capacité à traiter cette nouvelle vague.
"Depuis 2016, nous surveillons les airbags Takata via des prélèvements. Lorsque nous avons pris la décision, en mai dernier, de rappeler les voitures au sud de la ligne Clermont-Ferrand Lyon, cela correspondait à notre état de connaissance à un instant donné", a expliqué Thierry Koskas, le directeur général de Citroën (groupe Stellantis), auprès du Parisien.
Et d'ajouter: "Nous n’aurions jamais proposé cette démarcation géographique si nous avions eu le moindre doute au moment où nous avons pris cette décision."
- Des installations "tout de suite" -
Les propriétaires de ces véhicules sont appelés à prendre rendez-vous sur le site internet de Citroën. A la différence de la campagne 2024, qui avait immobilisé de nombreux automobilistes pendant des semaines, le constructeur a maintenant des airbags de remplacement en nombre suffisant, et les concessionnaires peuvent les installer "tout de suite", a souligné le porte-parole.
Le groupe a aussi mobilisé huit de ses usines en France (Rennes, Poissy, Sochaux, Mulhouse, Trémery, Charleville-Meizières, Hordain, Douvrin) pour accueillir des clients. Avec ses courriers et ses campagnes d'affichage, Stellantis ne touche pas immédiatement tous les clients: sur 73.800 personnes prévenues en janvier dans le nord de la France, 42.400 se sont inscrites pour une réparation, et 17.600 voitures ont été révisées, selon Stellantis.
- Des vagues de rappel prévues -
Depuis avril 2024, dans le cadre de la première vague de rappel lancée dans le sud de l'Europe et au Maghreb, plus de 400.000 voitures ont été réparées, sur les 530.000 Citroën C3 et DS3 vendues entre 2009 et 2019 dans les zones concernées. Les véhicules vendus entre 2014 et 2019 dans le nord de la France et d'autres pays d'Europe (Allemagne, Autriche, Suisse...) feront l'objet de prochaines vagues de rappel, mais sans immobilisation, a précisé Stellantis.
Le scandale Takata, qui a éclaté en 2014, avait mené le fabricant japonais à la faillite. Volkswagen, Nissan, BMW ou Toyota, entre autres, ont rappelé des millions de véhicules équipés de ces airbags dangereux. Une chaotique campagne d'immobilisation avait déjà été lancée par Citroën et DS début 2024 dans le sud de l'Europe et au Maghreb. En France, elle concernait le sud du pays et l'Outre-mer.
- Au moins deux morts et plusieurs blessés à La Réunion pour cause d'airbags défectueux -
Dans la nuit du 30 au 31 janvier 2025, un automobiliste a perdu la vie sur la NRL au niveau de la Grande Chaloupe.après une perte de contrôle lors d'un dépassement.
Le 31 janvier, la Cellule investigation de radio France, apprenait auprès de sources proches de l'enquête que le conducteur présentait des "blessures caractéristiques" d'"explosion d'airbags". Un décès dû à un airbag Takata confirmé à Imaz Press par le parquet de Saint-Denis ce mardi 4 février. La victime conduisait une Honda Jazz de 2003. Ce véhicule faisait l’objet d’un rappel pour airbag dangereux.
La procureure Véronique Denizot a également indiqué qu'elle envisageait l'ouverture d'une information judiciaire.
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Le décès de cette personne porte à deux le nombre de victimes à La Réunion des airbags Takata. À La Réunion en 2021, une mère de famille de 39 ans perdait la vie dans un accrochage à la Saline les Bains. Selon plusieurs médias, l'airbag Takata est mis en cause.
Un autre décès pourrait être lié à ces airbags, d'après une enquête France Inter : "Le plus ancien accident identifié remonte à 2016 sur l’île de La Réunion. Le médecin légiste Jean-Marie Berthezène se souvient d’un examen demandé par les gendarmes du Tampon après la mort d’une jeune femme qui roulait à très faible allure", rapportent nos confrères.
Une autre femme réunionnaise a été grièvement blessée par un airbag lors d'un accident pourtant peu violent.
Depuis 2016, jusque-là, au moins 15 personnes ont été tuées par l’airbag de leur voiture en France, dont 14 en Outre-mer.
- Qui est concerné ? -
Si votre véhicule a été construit entre 1998 et 2019 : vérifiez vos courriers ou contactez le constructeur pour vérifier si vous êtes concerné (renseignements sur ce lien). Si oui, contactez au plus vite un réparateur/garagiste de la marque de votre véhicule pour effectuer le changement d’airbags ;
La réparation est gratuite et rapide (immobilisation du véhicule inférieure à une demi-journée).
Cela étant dit, encore faut-il pouvoir effectuer ces contrôles, alors que le délai de changement de l'élément de sécurité défectueux est d'environ un mois et demi à La Réunion.
www.imazpress.com avec l'AFP / redac@ipreunion.com
"Ne roulez plus avec votre véhicule !"
Ben oui, tiens ! On l'a acheté pour faire joli...
Faites donc çà à LA RÉUNION,çà règlerait le problème des embouteillages. Non,je déc..ne. C'est un scandale et une honte chez les concessionnaires qui renâclent à intervenir.