La cérémonie d’ouverture du CEO Summit a eu lieu ce jeudi matin 5 décembre 2024 à Antananarivo (Madagascar). 500 décideurs économiques venus de 12 pays - La Réunion est fortement représentée -, assistent à ce Sommet économique. La présidente de la Région Réunion, Huguette Bello, a ouvert la séquence des discours avant que le président de la République malgache, Andry Rajoelina, ne lance officiellement le Sommet. La matinée a été rythmée par des interventions engagées et des perspectives ambitieuses pour la région océan Indien. (Photo : www.imazpress.com)
Huguette Bello, la marraine du sommet économique qui se tient dans la capitale malgache a capté l'attention de l’assemblée dès les premiers mots de son discours d'ouverture : "Cette île est pour de nombreux Réunionnais, la terre mère. Nous sommes une petite île et vous êtes un pays continent."
La présidente a souligné les liens historiques et culturels unissant La Réunion et la Grande Île, tout en évoquant les opportunités de coopération à venir. Elle a rappelé notamment que Madagascar accueillera, en 2025, la commission de l’océan indien ainsi que le 45ᵉ sommet des chefs d’État à Nosy Be, en avril.
- Un discours d'ouverture politique -
La présidente de la Région a également mis en avant les expertises que La Réunion peut offrir à la Grande Île, notamment dans les domaines techniques, de la recherche et de l’innovation.
Toutefois, ses propos ont rapidement pris un ton plus politique, dénonçant d'abord "les séquelles de la colonisation qui nous a assigné le rôle de matières premières agricoles et minières. L'hémisphère nord nous prend tout" a-telle lancé avec force sous les acclamations d'une assemblée visiblement conquise par le ton très engagé du discours.
Lire aussi - Région : la délégation réunionnaise unie à la veille d'un sommet économique inédit
Après cette vive critique d'un système d’échanges déséquilibré entre les pays du nord et ceux du sud, elle a plaidé pour une coopération sud-sud renforcée.
"Ce n'est pas possible que nos pays possèdent autant de richesses, et que nos populations soient si pauvres" a-t-elle encore lâché en s'éloignant de ces fiches comme pour finir de convaincre un auditoire de plus en plus réceptif à mesure que le discours avançait.
- Un sommet économique pour "tenir les promesses" -
Huguette Bello a également fustigé les normes commerciales qui freinent les échanges régionaux : "Il y a des normes, des normes et encore des normes qui empêchent Madagascar de commercer avec nous à La Réunion", regrettant que des oignons chinois soient importés et vendus si facilement alors que des productions régionales pourraient satisfaire la demande.
Lire aussi - Région Réunion : une marque de territoire pour valoriser La Réunion
Parmi les solutions proposées, la présidente a réaffirmé son soutien au projet de création d’une compagnie maritime régionale, porté par Théophane. "Faisons donc en sorte que les promesses de ce sommet soient tenues", a-t-elle martelé pour conclure son discours sous une standing ovation d'un auditoire debout.
- Deux jours pour créer des "synergies régionales" -
Avant la prise de parole d'Huguette Bello, Tantely Rakotomalala, la cofondatrice de l’agence de communication BeCom à l'origine du sommet, a salué la venue de la marraine de cette première édition : "Votre présence avec une délégation en masse et en qualité donne à ce sommet une résonance extraordinaire."
Elle a également expliqué les ambitions derrière l’organisation de cet événement, destiné à renforcer les synergies économiques régionales. Regardez :
Le président du Syndicat des industries de Madagascar, Tiana Rasamimanana, a de son côté insisté sur l’importance d'une union régionale : "La force de notre région réside dans la complémentarité de chacune de ses îles." Il a plaidé pour une réduction de la dépendance vis-à-vis des importations et pour un positionnement plus fort sur le marché mondial.
Lire aussi - CEO Summit 2024 : la présidente de la Région en visite officielle à Madagascar
Sa stratégie repose sur trois piliers : la vision, les valeurs partagées et la volonté d’agir. Il a exhorté les décideurs politiques à adopter des réformes immédiates pour permettre à la région de devenir un acteur incontournable du commerce international. Écoutez :
- La sécurité alimentaire, une priorité régionale -
Edgard Razafindravahy, secrétaire général de la Commission de l’océan indien, a axé son intervention sur la sécurité alimentaire face au dérèglement climatique. "Nous ne pouvons plus compter sur les autres pour nourrir nos peuples", a-t-il déclaré, appelant à exploiter les vastes plaines malgaches pour nourrir la région.
Lire aussi - Huguette Bello a reçu la ministre adjointe de l’environnement de Maurice
Il a conclu en lançant un appel à l’action aux décideurs présents : "Une région où chaque enfant se couche le ventre plein n’est pas une utopie, mais une opportunité si nous avons le courage de la saisir."
- Le président de la République promet de nourrir son peuple -
C’est Andry Rajoelina, le président de Madagascar, qui a officiellement lancé le sommet économique. Insistant sur la transformation agricole comme priorité nationale, il a annoncé des objectifs ambitieux, notamment le passage de 3 à 12 tonnes de riz par hectare grâce à la modernisation des exploitations.
"Nous avons fait de la transformation agricole une priorité", a-t-il affirmé en affirmant qu'il avait pour ambition première de "nourrir son peuple, comme un bon père de famille". Le président malgache a terminé son discours en déclarant ouvert le sommet, laissant place aux échanges, tables rondes et rencontres entre les différents acteurs.
pb/www.imazpress.com / redac@ipreunion.com
Madagascar, à la botte de la Russie,mais aussi de la Chine... ainsi que de la Turquie, est un pays parmi les plus corrompus au monde... Voir ci-dessous...
Madagascar : une stagnation inquiétante
Madagascar réalise un score de 25/100 en 2023, perdant un point par rapport à 2022. Méthodologiquement parlant, les écarts à la hausse ou à la baisse d’un ou de deux points ne sont pas significatifs mais traduisent plutôt une stagnation – rejoignant la tendance mondiale décrite plus haut. Pour la 8e année consécutive, Madagascar stagne autour de 25/100 et n’a jamais réussi à égaliser son meilleur score de 32/100 réalisé en 2012. Une mauvaise gouvernance chronique, mêlée à des promesses anti-corruption tonitruantes suivies d’actions limitées, la persistance du corporatisme, la mainmise de l’exécutif sur le judiciaire et le législatif, la non-application de la loi, le clientélisme et la capture de l’Etat par des intérêts privés, le déclin de l’espace civique et des libertés fondamentales – incluant les persécutions des lanceurs d’alerte anti-corruption, la non-adoption de la loi pour l’accès à l’information à caractère public, la multiplication des scandales de corruption impliquant des personnes politiquement exposées et la persistance de l’impunité y liée constituent les principales raisons de cette stagnation.
Il est donc urgent de s'y intéresser, Huguette, car il y a là de quoi faire progresser les dividendes de certains, en ayant "les mains sales"...
On avait déjà DR, propriétaire par procuration (au nom de son cousin) d'un somptueux domaine aux Seychelles, acquis avec l'argent de la SBTPC et de la GTOI (pour qu'elles obtiennent du travail sur la NRL, non terminée, dois-je le préciser...)...
Le coût pour le contribuable du déplacement de cette délégation, combien était il ,qui paiera la note à combien s élève t elle,un déplacement utile ou des vacances a nos frais ? La conclusion de ce déplacement aura-t-elle un impact pour nous ?
Depuis le temps, on en est encore à faire des missions"d'exploration" à MAGAGASCAR? C'est vraiment du routage de gueule.