Débat à l’Assemblée sur le maintien de l’ordre

Carenco s’emporte contre la gauche : "putain, ah quelle démocratie ici"

  • Publié le 4 mai 2023 à 10:03
  • Actualisé le 4 mai 2023 à 12:17

Séance houleuse à l'Assemblée nationale ce mercredi 3 mai 2023. Lors d'un nouveau débat sur le maintien de l'ordre et la "répression du mouvement social", à l'initiative de La France insoumise, le gouvernement été représenté par Jean-François Carenco, ministre délégué aux Outre-mer. Reprochant à plusieurs reprises à la gauche de l'interrompre, il a fini par lâcher un retentissant : "putain, c'est pas vrai, ah quelle démocratie ici". Le ministre délégué a ensuite provoqué un incident de séance en quittant son banc après avoir lancé à un député LFI: "acceptez la responsabilité des forces de l'ordre d'être sur ce chemin de crête entre la démocratie et la violence" (Photo : www.imazpress.com)

La phrase, pour le moins surprenante, a été prononcée par le ministre en réponse à une question de Léo Walter, député Insoumis, des Alpes-de-Haute-Provence. Elle a déclenché une bronca sur les bancs de la gauche. Regardez

Jean-François Carenco a ensuite voulu tempérer ses propos :"oui, c'est un chemin de crête entre la démocratie et la lutte contre la violence", a-t-il dit en accusant la gauche de "ne pas écouter ce [qu'il] dit".

"La réponse de Jean-François Carenco n'a toutefois pas convaincu Arthur Delaporte, qui l'a qualifié d'"assez obscure, voire obscurantiste". "Évidemment que j'ai voulu dire ça", a réaffirmé quelques minutes plus tard le ministre, visiblement agacé par les accusations de l'opposition" commente le site lcp.fr

C'est au cours de cette intervention que Jean-François Carenco, interrompu par les députés de gauche, a lancé son invective : "putain, c'est pas vrai, ah quelle démocratie ici".

Il a ensuite quitté l'Hémicycle alors qu'un élu Renaissance, soutien du Gouvernement, posait une question. Le banc des ministres devant toujours être occupé par un ministre lors de la séance des questions au gouvernement, ce départ a provoqué un nouvel incident. Regardez

Le moins que l'on puisse dire est que le ministre délégué, n'est jamais à l'aise dans l'exercice des questions - réponses.

Mais cela étant dit, était-ce vraiment à Jean-François Carenco, on le rappelle, ministre délégué aux Outre-mer de prendre la parole sur ce sujet ? N'étais-ce pas plutôt le sujet de Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur ?

Tiens, d'ailleurs où était-il ce mercredi ? Il a visiblement refait comme "le coup" du 4 avril dernier, à envoyer son ministre délégué au casse-pipe ?

Ce que l'on retient en tout cas, c'est que Monsieur le ministre de l'Intérieur – sur des sujets qui fâchent – ne fait pas vraiment preuve d'un grand courage.

Il est certainement beaucoup plus aisé de s'attaquer à la gauche à distance plutôt que d'assumer en face, comme il l'a fait en fustigeant "le silence assourdissant" de Jean-Luc Mélenchon sur les violences de la manifestation du 1er mai en direct sur RMC.

Quoiqu'il en soit, Gérald Darmanin a encore une fois laissé Jean-François Carenco seul face à l'Assemblée. Et ce qu'on peut dire, c'est qu'encore une fois, notre ministre délégué aux Outre-mer s'est laissé aller à des propos ubuesques.

Il s'est ainsi laissé aller à dire, au nom du gouvernement "la très très grande majorité des manifestations se passent très bien". Euh…vraiment ?

Pourtant-François Carenco le dit lui-même : "2.380 personnes des forces de l'ordre ont été blessées", des manifestants ont eux aussi été grièvement blessés, un policier a essuyé un jet de cocktail Molotov, des voitures incendiées, des mairies caillassées, des banques pillées…

La liste est encore longue. Comment dès lors dire les "manifestations se passent très bien". Car Paris n'est pas la seule ville concernée par les violences. Nantes, Lyon, Rennes… toutes font les frais de violences de la part des manifestants, comme de la part des forces de l'ordre.

Et à propos des méthodes de maintien de l'ordre, est-il utile de vous rappeler que même l'Onu a critiqué un "usage excessif du recours à la force ces derniers mois envers les manifestants opposés à la réforme des retraites".

Une grande fatigue a finalement poussé le ministre délégué à quitter l'Assemblée nationale. "La fatigue a ses raisons que la raison ne connaît pas" s'est justifié, agacé, Jean-François Carenco.

Peut-être - l'inflation n'a pas encore frappé le rêve... -, pourra-t-il alors comprendre que la France, dans son immense majorité est agacée par l'attitude du gouvernement... mais qu'elle n'est pas fatiguée de s'opposer à l'injustice et à la brutalité déchainée par le gouvernement.

Alors, Monsieur Jean-François Carenco, prenez des forces avant d'entamer les prochaines semaines et de venir (normalement la semaine prochaine) sur notre île, vous en aurez grand besoin.

Lire aussi - Macron et Borne chargent Mélenchon, accusé de faire la "courte échelle" au RN

ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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5 Commentaires
Coucou
Coucou
1 an

S’il y a des violences dans les manifestations c’est qu’il y a des abrutis parmi les manifestants qui ne viennent que pour casser du flic, faut arrêter de faire les victimes LFI

HULK
HULK
1 an

Ah oui, lui et son patron peuvent nous donner des leçons de démocratie. Quelle honte pour un ministre. En plus, il fait sûrement partie des 50% de débiles du gouvernement de Mme la 1ère ministre.

stean
stean
1 an

Serieux, Imaz, un article pour commenter une phrase?...Il est où le fond? (il est dans l'article, très cher stean. Bonne journée à vous -Modérateur)

Indignité
Indignité
1 an

https://www.mediapart.fr/journal/politique/030523/debat-sur-la-repression-des-manifestations-darmanin-se-defile/commentaires
Et c'est ce monsieur que La Réunion va recevoir ??
Mais "Putain" (Dixit Carenco) Bloquons tout !

Eve
Eve
1 an

https://www.mediapart.fr/journal/politique/030523/debat-sur-la-repression-des-manifestations-darmanin-se-defile/commentaires