Agriculture

États Généraux de la canne : les planteurs, les collectivités et l'Etat signent un protocole pour sauver la filière

  • Publié le 21 juin 2025 à 02:59
  • Actualisé le 21 juin 2025 à 11:50
canne à sucre

Réunis aux États généraux de la canne ce vendredi 20 juin 2025, les acteurs de la filière sucrière réunionnaise ont fait le point sur une crise sans précédent. Sécheresse, cyclone, chute des tonnages, rentabilité fragilisée… autant de défis auxquels l'Etat et les collectivités ont répondu en promettant un soutien renforcé et un plan d’action co-construit pour sauver ce secteur essentiel à l’économie et à l’identité de l’île. (Photos sly/www.imazpress.com)

C’est une filière "à genoux mais debout" qui s’est exprimée lors des États généraux de la canne, organisés à Saint-Leu, en présence de Patrice Latron, préfet de La Réunion et du ministre délégué aux Outre-mer, Manuel Valls, en visioconférence. Huguette Bello, présidente de la Région Réunion, Cyrille Melchior, président du Conseil Départemental ainsi que Olivier Fontaine, président de la Chambre d'Agriculture de La Réunion étaient également présents.

Après une sécheresse historique en 2024 et le passage dévastateur du cyclone Garance en février dernier, la campagne cannière 2025 s’annonce déjà comme l’une des plus difficiles de ces dernières années.

Pourtant, les acteurs sont resté mobilisés. "La canne n’est pas une culture comme les autres. C’est un écosystème économique, énergétique, environnemental et culturel", a rappelé le ministre, qui parle d'un "cœur battant de La Réunion". À elle seule, la canne représente 54 % de la surface agricole utile, plus de 15.000 emplois directs et indirects, 8 % de la production d’électricité locale via la bagasse, et constitue la première filière exportatrice de l’île.

- Un protocole signé -

Le constat est sévère : perte de surfaces, rentabilité fragilisée, manque de main-d’œuvre, pression foncière, aléas climatiques de plus en plus fréquents... Face à cette crise, le préfet Patrice Latron l’assure : "Un véritable plan d’action collectif va être mis en place à partir des propositions recueillies. Il fera l’objet d’un suivi régulier". Une feuille de route est en préparation, avec "des objectifs clairs, des engagements précis, des moyens dédiés et un pioltage rigoureux", a précisé le ministre Manuel Valls.

Un protocole partenarial a d’ailleurs été signé à cette occasion, fruit de plusieurs semaines de concertation et d’ateliers avec l’ensemble des acteurs : planteurs, industriels, syndicats, énergéticiens, élus et institutions. Écoutez Olivier Fontaine et Huguette Bello.

- 15 millions d'euros d'aides exceptionnelles -

Face à l’urgence, l’État a rappelé ses engagements financiers. "Chaque année, ce sont plus de 100 millions d’euros mobilisés pour la filière, complétés par 50 millions d’euros de fonds européens", a détaillé le ministre des Outre-mer.

Pour faire face aux dégâts post-Garance, une aide exceptionnelle de 15 millions d’euros a été débloquée, avec une procédure accélérée pour les versements. Écoutez Cyrille Melchior.

Parmi les grand axes du futur plan d’action : l’adaptation du fonds de soutien des Outre-mer, la préservation et la reconquête des terres cannières, l’innovation technique, le développement de l’irrigation, le soutien à la mécanisation ou encore la simplification administrative.

La valorisation des co-produits et la protection des productions locales face aux importations non conformes figurent aussi dans les priorités. "Il y a un travail à mener pour rendre vos formations plus visibles et adaptées pour améliorer l’attractivité du métier", a plaidé le ministre, en appelant à redorer l’image de la filière. "Il faut penser aux générations futures qui accompagneront cette fillière".

Un point d’étape sur la mise en œuvre des actions est prévu dans les prochains mois. En attendant, les acteurs locaux et le gouvernement restent mobilisés : "Cette filière incarne la souveraineté alimentaire, de transition agro-écologique et le développement local. Elle porte l'avenir d'un territoire. (...) Je souhaite que ce moment ouvre une nouvelle ère, plus solidaire, plus consciente aussi. (...) Bravo pour ce travail et continuons ainsi", a conclu le ministre Manuel Valls.

vg / www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

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3 Commentaires
Gérard LEVENEUR
Gérard LEVENEUR
3 mois

Quand est ce que ces agriculteurs vont comprendre qu'il faut changer de plantation, il faut que les aides s'arrêtent car on ne peut pas continuer ainsi qui dure depuis trop longtemps, la canne à sucre n'est plus une culture pour les îles, il faut savoir planter autre chose ou changer de métier.
Quand je vois tous ces incapables réunis en session plénières, qu'ils soient politiques ou d'autres organismes, ils discutent pour rien dire, la canne à sucre n'est plus une culture pour la Réunion surtout qu'elle aidait depuis sa plantation et jusqu'à après la récolte et la vente, même pour enrichir ils reçoivent des aides, encore heureux que l'UE a stoppé ces aides et maintenant c'est l'état qui paye tout cette culture artificielle qui aurait du être arrêté depuis fort longtemps, mais les gros agriculteurs n'ont pas encore compris cela, il faut un très gros cyclone dévastateur qui élimine toute cette culture pour qu'ils arrêtent de planter cette canne à sucre qui ne sert plus à rien.
La Réunion se prend pour le BRESIL qui est une terre à canne à sucre et cette canne à sucre est vendue 4 fois moins cher qu'à la Réunion et sans aucunes aides.
Les politiques eux aussi se prennent pour de vrais connaisseurs alors qu'ils ne connaissent rien de cette plantation, c'est vrai qu'il y a une histoire sur cette plantation, mais il avait aussi le cacao et le café autrefois bien avant la canne à sucre, et on les a bien abandonné, et alors qu'attend-t-on pour supprimer cette culture au lieu de dilapider des aides qui ne servent à rien et on voit cela tous les ans, car ces mêmes agriculteurs reviennent à la charge chaque année.
Il faut que cela s'arrête rapidement car ce sont des aides inutiles qui sont vraiment très mal utilisées.
Il faut vraiment arrêter cela rapidement, on ne veut plus du sucre de la Réunion car il y a trop de produits chimiques dans cette plantation et cela se retrouve à la fin dans le sucre.
Du grand n'importe quoi.
L'Ile Maurice elle a commencé à réagir pour remplacer cette culture car là bas il y a plus de plantation de canne à sucre qu'à la Réunion et sans aucune aide.

Izzy
Izzy
3 mois

Il serait peut-être temps de laisser tomber cette filière qui ne rapporte rien à la Réunion et qui ne nourrie pas la population, qui pollue le sol avec tout les pesticides utilisés ...il est temps de regarder devant en arrêtant de parler de "la canne, notre culture " culture d'esclavage.... et de viser l'autonomie alimentaire en diversifiant les cultures...la crise des gilets jaunes, puis du COVID nous l' a pourtant bien montré...

Poule d'eau
Poule d'eau
3 mois

A parier que dès le début de la campagne sucrière qu'une grève va être lancée. La dramaturge est prête, sécheresse, faible tonnage de canne, manque de rentabilité en sucre, prix trop bas etc etc....faute pas de pluie trop de pluie de Garance, vents trop violents, axés impossible aux champs, manque de coupeurs car impossible de les déclarer, la faute le travail au noir interdit...sortez vos canes les anciens !