Troisième jour de procès

Affaire des emplois présumés fictifs à la Région : le tribunal continue de décortiquer le mécanisme des embauches

  • Publié le 17 avril 2024 à 13:10
  • Actualisé le 17 avril 2024 à 17:03

Troisième jour d'audience ce mercredi 17 avril 2024 pour l'affaire des emplois supposés fictifs au cabinet de la Région sous la présidence de Didier Robert. Ce mardi, le tribunal a cherché à comprendre le mécanisme de recrutement à la Région, pointé du doigt par la Cour des comptes dans un rapport de 2021. Didier Robert a notamment été appelé à la barre. un procès qui pourrait se poursuivre jusqu'à vendredi, au vu du nombre de personnes à appeler à la barre. Notre journaliste suit en direct pour Imaz Press le procès (Photo : rb/www.imazpress.com)

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  • Jean-Louis Lagourgue est à la barre

    En tant qu’ancien premier vice-président de la Région, Jean-Louis Lagourge est poursuivi pour complicité de soustraction, détournement ou destruction de biens d'un dépôt public par le dépositaire ou un de ses subordonnés pour des faits commis du 1er janvier 2015 au 31décembre 2018. Et pour prise illégale d'intérêts par un élu public dans une affaire dont il assure l'administration ou la surveillance pour des faits commis le 21 décembre 2016.

    Il lui est reproché d’avoir signé des contrats pour des emplois supposés fictifs ou politiques.

    L’ex-élu commence par dire "je ne comprends pas pourquoi je suis là".

    Il revient ensuite longuement sur son parcours politique à droite (et donc idéologiquement proche de Didier Robert).

    Il affirme "je n’ai été poursuivi ni au pénal ni devant la juridiction administrative. Et c’est aujourd’hui à 77 ans que je me retrouve devant un tribunal pour des faits que je n’ai pas commis".

    Il poursuit "on me reproche d’avoir signé des contrats de travail, oui je l’ai fait tout simplement parce que le président m’a fait confiance et m’a donné une délégation de signature général. J’ai signé des contrats d’embauche, des attributions de bons de continuité territoriale, d’autres documents tout simplement parce que j’étais légalement autorisé à le faire. Je ne suis pas sorti de mon périmètre".

     

  • "J’ai travaillé tous les jours pour la Région Reunion"

    Yoland Velleyen aborde le fond du dossier : "j’ai travaillé tous les jours pour la Région Reunion. J’ai fourni des preuves, des documents prouvant mon travail. Ce n’est pas normal que je sois sali tous les jours".

    Le président précise : "quand c’est flou c’est qu’il y a un loup. Il a deux choses floues dans cette affaire. Dans la troisième audition de Monsieur Robert, il dit à propos de vous : que vous étiez chargé de l’application de la politique de la Région et pilotage stratégique à l’international. On a l’impression que ce n’est pas la même chose que ce que vous décrivez".

    Yoland Velleyen énumère un certain nombre d’opérations qu’il a mené en matière culturelle avec les pays de la zone. "Pour moi c’est de la coopération régionale. Peut-être ce n’était pas le cas dans la tête du président".

    Yoland Velleyen poursuit en déclarant : "les enquêteurs ne sont pas allés chercher les documents".

    Yoland Velleyen revient sur le fait qu’il n’a pas fourni de documents écrits prouvant la réalité de son travail. "J’ai été entendu une seule fois. Les enquêteurs ne m’ont pas demandé de fournir ces documents. Ils ne sont pas non plus allés les chercher. Lorsque j’ai reçu ma citation à comparaître j’ai réussi en quelques jours à rassembler un certain nombre de documents que j’ai donné à mon avocat pour qu’ils vous soient fournis. Je ne comprends pas que les enquêteurs qui ont toutes les clés pour aller partout où ils veulent à la Région ne sont pas allés les chercher."

    "Mon bureau était situé rue Jules Auber à Saint-Denis. Les enquêteurs ont perquisitionné au siège de la Région (à Sainte-Clotilde - ndlr) et pas à mon bureau", ajoute-t-il.

  • "Pas besoin de diplôme"

    Yoland Velleyen était sur un poste de conseiller technique au patrimoine culturelle.

    "On a pas besoin de diplôme pour défendre notre culture, notre identité, notre langue", lance encore une fois Yoland Velleyen.

    Il raconte comment il a rencontré Didier Robert et comment il a accepté d’être sur sa liste pour les régionales de 2010. "Son projet pour le patrimoine culturel m’a séduit". Il est élu vice-président de Région.

    "On a commencé à travailler pour relancer l’activité économique (…) et aussi faire de l’éducation patrimoniale. On a pas cherché l’appartenance politique. On a travaillé avec tout le monde", dit-il.

    Il dit avoir recherché l’adhésion de la population autour de "projets structurants pour La Reunion".

    Yoland Velleyen se lance ensuite dans un exposé sur le peuplement de La Réunion.

    Le président l'arrête. "Cela est passionnant véritablement, mais il faut abonder le fond du dossier."

    Yoland Velleyen répond : "j’y viens Monsieur le président mais c’est important de parler de l’histoire et de l’international".

  • Le défilé à la barre se poursuit

    Yoland Velleyen démarre en déclarant : "je ne comprends pas pourquoi on ne m’a rien demandé". Le mis en cause veut apporter des précisions en préliminaire de son audition.

    "J’ai été entendu en décembre 2021. On m’a convoqué au commissariat sans que je sache vraiment de quoi il s’agissait, ni ce qu’on me voulait. Sur place on (les enquêteurs) m’a dit qu’il s’agissait d’une enquête sur Didier Robert. On m’a demandé ce que je faisais à la Région. Je l’ai dit."

    L’audition a duré un certain temps.

    "À la fin on m’a donné le procès verbal à relire. J’ai fait rectifier un certain nombre de phrases. Par exemple, il était écrit "j’ai travaillé pour Didier". J’ai dit non, je n’ai pas dit ça, j’ai dit : je travaillais pour la Région Reunion", poursuit Yoland Velleyen.

    L’audition s’est terminée, "à aucun moment on m’a demandé de produire des documents. Les enquêteurs m’ont dit que je pouvais partir".

    "Ce n’est qu’il y a cinq semaines que j’ai reçu ma citation à comparaître. C’est là que j’ai vu le procès verbal de synthèse : c’était une catastrophe, un désastre."

    Il s’arrête, très ému et demande à pouvoir boire "un peu d’eau".

    Il reprend : "il y a des phrases dénigrantes, comme si je n’avais pas les capacités intellectuelles d’occuper le poste où j’étais employé. Ce n’est pas le diplôme qui fait la qualité d’une personne. Je suis fier de mon histoire et de celle de mes ancêtres".

  • La question de la sensibilité politique au coeur des débats

    Maitre Creissen, avocat de Didier Robert, s'adresse à Ravy Vellayoudom; "Pouvez-vous définir la sensibilité politique de Monsieur Robert et la vôtre ?"

    "J'ai été élevé dans une famille de gauche qui a beaucoup manié la faucille et le marteau. Je dirais que c'est la communauté de projets qui définit la sensibilité politique. C'est parce que j'ai trouvé une communauté d'idées avec Didier Robert. Je pense que certains sujets n'ont pas à avoir de couleur politique", dit-il.

  • L'audience a repris, Ravy Vellayoudom est à la barre

    Ravy Vellayoudom déclare : "je me suis toujours considéré comme un conseiller technique régional". Le mise en cause a été conseiller technique à la Région de janvier 2017 à décembre 2019.

    Le président lui dit : "vous avez été recruté dans un premier temps au 1er août 2014 pour trois mois en raison d'un surcroit d'activité au sein de la collectivité, mais en septembre 2014 vous avez fait l'objet d'une mise en demeure pour absence…"

    Ce à quoi Ravy Vellayoudom répond : "je n'avais pas disparu de la circulation, j'étais en mission avec le cabinet". (il n'y a finalement pas eu de poursuite administrative à son encontre).

    "Vous signez un nouveau contrat en 2015, à quel poste ?", poursuit le président.

    "Je me suis toujours considéré comme un conseiller technique régional."

    Le président lit la fiche de poste du conseiller technique. Il est question d'une activité de veille et d'information sur l'actualité régionale, nationale et internationale.

    Le président demande ensuite au conseiller technique ce qu'il pense de cette description. Ravy Vellayoudom estime "avoir apporté (au cabinet) un conseil technique important sur des sujets divers et variés. On ne m'a jamais parlé de fiche de poste ou de quoi que ce soit".

    Le président ajoute : "(selon les enquêteurs) vous avez dit être chargé de la coopération entre La Réunion et Madagascar et sur les impacts de l'octroi de mer sur les filières agricoles. Les enquêteurs indiquent que vous leur avez remis un rapport de six pages sur ce point".

    Ravy Vellayoudom rétorque : "je n'ai pas eu le temps de présenter tous les documents lors de l'interrogatoire, j'ai été pris de court".

  • L'audience est suspendue et reprendra vers 14 heures.

  • Sabrina Ramin "a payé sa dette"

    Maître Léopoldine Settama, avocate de Sabrina Ramin, précise que les heures où il a été estimé qu’elle n’a pas travaillé ont fait l’objet d’une demande de remboursement de la part de la Région.

    "On vous dit proche politiquement du président Didier Robert, vous n’êtes pas allé le voir pour lui demander de vous éviter cela ?"

    "J’ai payé cette dette sans demander l’aide de Didier Robert ou du pape", répond Sabrina Ramin.

  • Sabrina Ramin, seule mise en cause à avoir été placée en garde à vue

    Le président du tribunal, rappelle lors de l'audience, en s'adressant à Sabrina Ramin :"vous êtes la seule personne à avoir été placée en garde à vue dans cette affaire".

    "Tout simplement parce que les enquêteurs vous ont proposé plusieurs rendez-vous pour être entendue en audience libre. Vous n’avez pas répondu à ces convocations ou vous avez refusé de vous présenter. Vous dites être retenue par d’autres occupations, ainsi une fois vous leur avez répondu que vous ne viendrez pas parce que vous êtes en campagne. Vous avez même dit "venez me chercher", lance-t-il.

    "Finalement les enquêteurs n’ont pas eu d’autre choix que de venir vous chercher à 6 heures du matin pour vous mettre en garde à vue", ajoute Stéphane Duchemin.

    Comme seule réponse, Sabrina Ramin a déclaré : "je tiens à présenter mes excuses pour ce comportement. La période était compliquée pour moi. Ce n’était pas de l’arrogance".

  • Sabrina Ramin à son tour à la barre

    Sabrina Ramin, conseillère technique au conservatoire de Saint-Benoit de 2015 à 2020, s’avance à son tour à la barre.

    Il a déjà été beaucoup question de son poste au cours des précédentes audiences. Le président a notamment souligné que le directeur du conservatoire n’avait pas émis le besoin de créer un poste de conseiller. Le magistrat a également relevé que selon ce directeur, Sabrina Ramin était souvent absente.

    Cette dernière, également conseillère départementale, réfute ces mises en cause. "J’ai été recrutée en tant que conseillère technique en raison de ma connaissance du terrain et de mes réseaux. J’ai réellement travaillé, j’étais régulièrement sur le terrain en contact avec les acteurs culturels de l’Est. Mon responsable de service ne m’a jamais demandé de produire des notes écrites. Je venais très régulièrement au bureau sauf en cas de contrainte liée à mon mandat d’élu du conseil départemental", dit-elle.

    "Qui connaissiez-vous au conseil régional, qui vous a recruté ?", lui demande Stéphane Duchemin, le président.

    "J’ai postulé, on m’a répondu", répond-elle.

    Le président poursuit : "parlez-nous de vos relations avec votre supérieur hiérarchique".

    "Au début tout se passait bien et puis les relations se sont tendues", dit-elle.

    "Vous ne savez pas pourquoi ?", lance le président.

    Sabrina Ramin déclare : "il m’a demandé de faire une enquête sur les besoins de la population en matière cultuelle. J’ai fait cette enquête et je lui ai ensuite demandé à avoir d’autres taches". "J’ai demandé à être affectée à la gestion de l’auditorium. Il a refusé. J’ai demandé à avoir d’autres tâches. Il a refusé. J’ai été mise au placard."

    "Vous n'avez pas alerté votre hiérarchie", lui demande-t-il.

    "Non c’est vrai j’ai baissé les bras. Vous savez quand on est une femme et qu’on est harcelée… Cela m’a rendu malade, j’ai été suivie psychologiquement."

    Le président rappelle ensuite : "le directeur du musée a dit aux enquêteurs que votre embauche lui a été imposée par le directeur des ressources humaines qui, toujours selon le directeur du musée, a dû subir lui aussi des pressions. Ce directeur dit aussi que vous étiez souvent absente sans justification, et que, contrairement à ce que vous dites, il vous a donné plusieurs tâches sur vous n’avez pas exécuté". "Le directeur a souligné sur le fait que vous avez fini par ne plus vous présenter à votre poste et que vous ne lui transmettiez plus vos arrêts maladie", ajoute-t-il.

    "Lorsque j’étais absente (pour des obligations d’élue départementale), j’essayais de rattraper les heures. Je badgeais (à la pointeuse) lorsque j’arrivais tôt le matin. Je ne sais pas pourquoi le directeur a eu cette attitude à mon encontre. C’est dommage", se défend Sabrina Ramin.

  • Jean-Charles Maroudé à barre

    C’est maintenant au tour de Jean-Charles Maroudé de témoigner. Il a été conseiller technique de juillet 2015 à décembre 2020.

    Il indique avoir perdu son père à l’âge de 9 ans. Très ému, il verse des larmes. Il dit "ce ne sont pas des larmes de tristesse mais des larmes de combattant".

    Il indique avoir servi dans l’armée pendant plusieurs années et en être fier. Il souligne être un pratiquant religieux fervent.

    Il dit être très triste d’être désigné comme un délinquant.

    Il explique avoir été embauché pour aider et orienter le public dans le montage de leurs dossiers et de leurs demandes.

    "Les enquêteurs m’ont demandé si j’avais un yacht, des bâtiments, si je buvais des cafés avec Didier Robert. Je ne savais pas si c’était sérieux ou si c’était une plaisanterie", argue Jean-Charles Maroudé. "À aucun moment on ne m’a demandé de donner des documents sur mon travail, sinon je l’aurais fait."

    Le président rappelle que Jean-Charles Maroudé a été embauché à la Région en 2012 en tant que cuisinier dans un lycée où "vous avez donné entière satisfaction".

    Il est finalement affecté à son poste de conseiller technique à partir de 2015 à l’antenne de la Région à Saint-Paul. "Je n’ai pas cherché à savoir si toute la procédure a été respectée. J’ai juste remercié Dieu d’avoir un travail."

    Désormais, le mis en cause a été titularisé. Il est désormais affecté à un poste de cuisinier dans un lycée.

    Maître Séverine Ferrante, avocat de Jean-Charles Maroudé, énumère tous les événements culturels et culturels auxquels son client a participé en tant que conseiller technique et questionne : "les enquêteurs ont-ils interrogé vos supérieurs ou vos collègues à ce propos ?". "Non" répond son client.

  • Yannick Gironcel à la barre

    C'est au tour de Yannick Gironcel d'être appelé à la barre. L'homme a été candidat sur la liste de Didier Robert pour les régionales de 2010.

    Yannick Gironcel explique des fonctions : "J’avais des missions de soutien et d’accompagnement (auprès des partenaires de la collectivité) pour les différents grands projets de la Région".

    Il cite notamment l’aménagement de la piscine de la Plaine des Palmistes et plusieurs autres réalisations.

    Le président : "les enquêteurs ont estimé que les preuves de votre travail (en tant que conseiller technique de août 2015 à décembre 2020 n’ont pas été apportées.

    Yannick Gironcel répond : "c’est injuste de la part des enquêteurs de dire cela. À aucun moment ils ne sont allés perquisitionner dans les locaux de la Région à Saint-André où se trouvait mon bureau et donc toutes les preuves de la réalité de mon travail".

    La procureure poursuit : "les enquêteurs ne sont pas allés perquisitionner à Saint-André, certes, mais pourquoi ne pas leur avoir dit "toutes les preuves sont à la Région, vous pouvez y accéder" ? Là, vous avez simplement fourni quelques documents, pourquoi ?"

    Yannick Gironcel lance, "on ne me l’a pas demandé".

  • Véronique Denizot interroge Yves Ferrières

    La procureure poursuit : "pouvez-vous nous dire ce qu’est selon vous un conseiller technique ?"

    Pour Yves Ferrières : "c’est quelqu’un qui conseille un élu sur les dossiers techniques".

    En réponse à une question de la procureure sur ses liens avec Didier Robert et Jean-Louis Lagourgue, Yves Ferrières jure ensuite : "Didier Robert ne m’a jamais demandé de faire campagne pour lui, s’il m’avait demandé j’aurais refusé." Il se fait ensuite téméraire : "Didier Robert s’il a besoin il claque des doigts et il a 5.000 personnes avec lui".

    Toujours en réponse à une question de Véronique Denizot, procureur. Yves Ferrières affirme : "j’ai toujours utilisé mon propre matériel. J’ai quatre ordinateurs portables, mon téléphone personnel, ma voiture. Je les ai utilisés, je n’ai jamais rien demandé à la mairie de Sainte-Marie, ni à la Cinor ni à la Région".

    La procureure : "vous dites "je suis arrivé à faire le port de Sainte-Marie alors que personne n’avait réussi". Vous n’êtes pas ingénieur, vous n’avez pas été le seul à avoir travaillé sur ce projet, alors comment il faut comprendre votre déclaration".

    Yves Ferrières : "j’ai été l’artisan (du projet), j’ai été un facilitateur. J’ai réussi à réunir tous les intervenants, tous les interlocuteurs autour d’une table et nous avons réussi à concrétiser le projet".

    La procureur : "vous avez dit aux enquêteurs "lorsque Didier Robert se rend compte que la NRL ne peut pas lui apporter la popularité qu’il recherchait, il s’est rabattu sur d’autres projets et il mettait la pression pour qu’ils soient réalisés et qu’il en tienne compte dans son bilan (en vue des régionales de 2021 - ndlr)" Qu’entendez-vous par là".

    Yves Ferrières répond : "certaines communes n’arrivent pas à consommer les crédits alloués par la Région, il fallait leur demander de le faire, de réaliser leurs projets
    La procureure : vous avez dit aux enquêteurs “mon embauche comme chargé de mission n’était pas du favoritisme mais mon travail avait un intérêt sur le plan de son bilan". Qu’en pensez-vous ?".

    Yves Ferrières répond : "oui en quelque sorte cela l’a servi".

    Évoquant son embauche, Yves Ferrières déclare : "ce n’est pas Jean-Louis qui m’a proposé l’emploi de conseiller technique, ce n’est pas lui qui m’a recruté. Il n’est pour rien dans tout cela".

    Pour Maître Payen, l’un des avocats de la défense : "c’est quand même Jean-Louis Lagourgue qui a signé votre contrat, vous le saviez ?"

    Yves Ferrières : "non, sinon j’aurais dit de le faire signer par un autre élu et après avoir signé Jean-Louis Lagourgue ne l’a rien dit". Yves Ferrières ajoute : "Je ne suis pas un délinquant, ce n’est pas ma vie, ça me fait mal mais j’assume. Cela fait deux nuits que je ne dors pas."

  • Yves Ferrières à la barre

    Premier à se présenter, Yves Ferrières. Il est poursuivi pour son emploi supposé fictif de chargé de mission de janvier 2017 à décembre 2019.

    Ce proche de Jean-Louis Lagourgue (élu au sein de sa majorité municipale à Sainte-Marie) explique aux juges son parcours professionnel et politique.

    Yves Ferrières poursuit son témoignage. Il affirme être intervenu sur le montage de plusieurs projets. Il souligne avoir veillé à la bonne utilisation des fonds publics, "il nous fallait des projets réalistes". Il jure "j’ai travaillé d’arrache-pied".

    Il note avoir privilégié les échanges directs avec ses interlocuteurs plutôt que les mails et les écritures.

    Le président l'interrompt. "En vous entendant on comprend bien que la notion d’emploi fictif doit être comprise différemment, vous dites avoir beaucoup travaillé, Jean-Louis Lagourgue dit de vous que vous êtes un bourreau de travail, les enquêteurs ont dit de vous que les investigations ne permettent pas de déterminer avec certitude l’emploi au sein du cabinet. L’une des interrogations est de savoir comment alors que vous êtes en charge de ci de ça sans jamais avoir un jour de repos".?

    Yves Ferrières lui répond. "De toute ma vie j’ai toujours eu l’habitude de commencer à travailler dès 3h du matin tous les jours y compris les jours fériés. Je ne prends pas de congé car de ma vie je n’ai jamais pris un jour de congé. J’ai fait un infarctus en 2017, je suis retourné le lendemain. On ne peut pas dire que j’ai un emploi fictif parce que je n’ai pas pris de congé. La Région me doit dix mois de congés."

    "Si je n’avais pas travaillé pour La Reunion je ne serais pas là aujourd’hui, j’aurais été un fonctionnaire pépère à la retraite", dit-il.

    Yves Ferrières est intarissable : "j’ai été mis à la retraite d’office pour limite d’âge en décembre 2019". "Je me suis alors présenté aux municipales de 2020 à Sainte-Marie, on m’a humilié, j’ai eu moins de voix qu’en 1995 où je n’étais pas du tout connu. Je suis rentré chez moi et j’ai déchiré tout ce qui avait un rapport à la politique."

    Il lance un peu plus tard : "voilà que maintenant on me traite de délinquant (pour les faits reprochés)".

  • La troisième journée d'audience commence

    La troisième journée d’audience commence. On retiendra de la journée de mardi que les deux ex-agents poursuivis pour emplois fictifs supposés ont accumulé à la barre les preuves de la réalité de leur travail.

    Plusieurs témoins sont venus en effet confirmer qu’ils étaient bien à leur bureau tous les jours de la semaine et qu’ils s’occupaient réellement des taches pour lesquelles ils étaient rémunérés.

    Alfred Ablancourt recevait bien le public, il a bien monté des dossiers de demande d’aide en leur faveur, Ismaïl Aboudou montait bien des projets, notamment celui du Guetali qui a été concrétisé qui est toujours actif à ce jour, ont souligné leurs avocats.

  • Pour rappel, voici les 11 personnes à la barre

    Présentés au tribunal : Didier Robert. L'ex-président de Région est poursuivi pour soustraction, détournement ou destruction de biens d'un dépôt public par le dépositaire ou un de ses subordonnés. Il est également accompagné de son ex-premier vice-président, Jean-Louis Lagourgue et son ancien directeur de cabinet, Vincent Bègue.

    Vincent Bègue, premier à être appelé, déclare n’avoir commis aucune faute. Vincent Bègue est poursuivi pour complicité de soustraction, détournement ou destruction de biens d'un dépôt public par le dépositaire ou un de ses subordonnés pour des faits commis courant janvier 2016 etjusqu'au 31 août 2019.

    Didier Robert lui déclare : "je conteste de la manière la plus ferme" la matérialité des faits reprochés. L'ex-président de Région est poursuivi pour soustraction, détournement ou destruction de biens d'un dépôt public par le dépositaire ou un de ses subordonnés pour des faits commis courant janvier 2015 et jusqu'au 31 janvier 2021. Mais également pour prise illégale d'intérêts par un élu public dans une affaire dont il assure l'administration ou la surveillance pour des faits commis courant janvier 2015 et jusqu'au 31 janvier 2021.

    Jean-Louis Lagourgue, non plus, "ne reconnait pas" avoir commis d’infraction. L'ancien maire de Sainte-Marie est poursuivi pour complicité de soustraction, détournement ou destruction de biens d'un dépôt public par le dépositaire ou un de ses subordonnés pour des faits commis du 1er janvier 2015 au 31décembre 2018. Et pour prise illégale d'intérêts par un élu public dans une affaire dont il assure l'administration ou la surveillance pour des faits commis le 21 décembre 2016.

    Huit autres personnes sont poursuivies dans cette affaire présumée d'emplois fictifs :

    Ravy Vellayoudom ne reconnaît pas le fait d’avoir perçu indûment 97.000 euros de salaires. Ravy Alexandre Vellayoudom est poursuivi pour recel de bien provenant d'un délit pour des faits commis du 1er janvier 2017 au 31 décembre 2019.

    Jean-Charles Maroudé ne reconnaît pas non plus, les 156.000 euros de salaires, présumés indus. Il est poursuivi pour recel de bien provenant d'un délit pour des faits commis du 1er juillet 2015 au 31 décembre 2020.

    Sabrina Ramin nie avoir perçu de 186.000 euros de salaires. Sabrina Ramin est poursuivie pour recel de bien provenant d'un délit pour des faits commis du 1er juin
    2015 au 31 décembre 2020.

    Yves Ferrieres ne reconnaît pas avoir reçu induemment 149.000 euros de salaires. Yves Ferrières est poursuivi pour recel de bien provenant d'un délit pour des faits commis du 1er janvier 2017 au 31 décembre 2019.

    Yannick Gironcel nie les 309.000 euros de salaires présumés indus. Yannick Jacques Gironcel est poursuivi pour recel de bien provenant d'un délit pour des faits commis du 1er août 2015 au 31 décembre 2020.

    Ismaël Aboudou ne reconnaît pas avoir perçu sans fondement 259.000 de salaires. "Je conteste, je conteste, je conteste", a-t-il déclaré. Ismaïl Aboudou est poursuivi pour recel de bien provenant d'un délit pour des faits commis du 1er août 2016 au 31 décembre 2020.

    Alfred Ablancourt ne reconnaît pas avoir perçu inducement 187.000 euros de salaires. Il est poursuivi pour recel de bien provenant d'un délit pour des faits commis du 1er juin 2017 au 31 décembre 2020

    Yolanda Velleyen nie aussi les 217.000 euros de salaires supposés indus. Il est poursuivi pour recel de bien provenant d'un délit pour des faits commis du 1er mai 2016 au 31 décembre 2020 et pour recel de bien provenant d'un délit pour des faits commis du 1er mai 2016 au 31 décembre 2020.

  • Bonjour La Réunion,

    Merci de nous retrouver pour ce troisième jour de procès au tribunal de Champ-Fleuri. Didier Robert et certains de ses collaborateurs se succèdent à la barre depuis lundi 15 avril. Tous sont jugés dans le cadre de l'affaire des embauches supposées fictives au cabinet de Région.

    Ce mardi, le tribunal a cherché à comprendre le mécanisme de recrutement à la Région, pointé du doigt par la Cour des comptes dans un rapport de 2021.

    Retrouvez notre précédent live ici et ici.

À propos

A la barre, l'ancien président de Région a expliqué avoir "exercé ses fonctions avec sérieux",."L'Assemblée plénière a décidé du nombre de personnes à embaucher puis les recrutements sont mis dans le circuit administratif."

Didier Robert a expliqué que "c’est le directeur général des services DGS qui a la main sur les recrutements".

"Monsieur Bègue votre ancien directeur de Cabinet, dit que c’était vous qui décidiez des embauches. Vous estimez être en contradiction avec cette déclaration ?" a demandé le président. Réponse : "Absolument pas".

Le président a par ailleurs souligné que "on a l’impression dans ce dossier que chacun dit ce n’est pas moi c’est l’autre". Suite à quoi, Didier Robert a haussé le ton. "Je n’ai pas l’habitude de me défausser, j’ai été le président de la Région, j’ai été le chef de l’administration, je dis simplement qu’il revenait au DRH et au DGS de procéder aux recrutements".

"Les services de la DRH étaient destinataires des choix effectués en amont, sous la responsabilité directe du directeur de cabinet, avec les identités, les salaires, les fonctions... Il revenait à la DRH de finaliser ces emplois" a de son côté expliqué à la barre Afza Patel - DRH à la Région à l’époque des faits.

"Mais nous agissions sur instruction de la hiérarchie qui nous indiquait aussi qu’il fallait renouveler ces contrats par exemple", a poursuivi le témoin. . "Nous avons fait des alertes et (de plus) nous apposions des postites d’alerte dans le parapheur transmis à l’élu et contenant le contrat de renouvellement. Lorsque le recrutement était fait malgré ces alertes nous en prenions acte" a-t-il affirmé auprès de la procureure.

Mohamed Ahmed, ancien directeur général des services de la Région au moment des faits, a ensuité été appelé à la barre en tant que témoin. L'homme fut employé en tant que DGS depuis 2011 à la Région.

"Je pense qu’il y a des erreurs dans le rapport de CRC. Quand le président a décidé de rattacher une partie des services administratifs au cabinet, il l’a fait en toute légitimité, comme cela s’est fait dans d’autres collectivités dans l’Hexagone. Il y a eu un arrêté qui a été pris pour cela. Il n’y a pas eu de recours devant le tribunal administratif et la décision est passée sans encombre au contrôle de la légalité" a-t-il estimé.

- Ismaël Aboudou défend son bilan -

La journée s'est terminée avec l'audience d'Ismaël Aboudou, poursuivi pour recel de bien provenant d'un délit. En larme à la barre, il a déclaré : "J’ai tout donné pour La Reunion, je ne peux pas accepter que l’on dise que j’avais un emploi fictif, ce n’est pas vrai. Cela fait trois ans que mon nom est dans les journaux. Assez !".

Il s'est longuement défendu sur son bilan. "Je ne me suis pas occupé que du Guetali, mais de plusieurs autres projets" a-t-il affirmé, énumérant plusieurs actions et événements. "Et la on me dit : Aboudou ou té grat out ki la Région ! Si c’était vrai je serais resté assis toute la journée, je ne l’ai pas fait ! Mais mon travail ne consiste pas à envoyer des mails mais à aller sur le terrain !  C’est la que je dérange et on m’attaque sur mes origines (faisant allusion à sa mise à l’écart ; ndlr) ces gens me font pitié !"

Un nouveau coup d'éclat a mis fin à l'audience.  Alors que le président abordait l'incident mentionné par Ismaël Aboudou, il a été interrompu par Maître Creissen. "Je demande une suspension d’audience ! Vous venez de faire une allusion à l’origine !" s'est-il exclamé, avant de quitter la salle d’audience.

De retour dans la salle d’audience pour prendre ses affaires, il est sorti en lançant "je pars, c’est insupportable ici".

"Ah l’apéro, ce soir, c’est à 19h30" a conclu le président, faisant allusion à l’accusation lancée par Maître Creissen lundi soir disant "ce n’est pas parce que c’est l’heure de l’apéro qu’il faut bâcler l’audience".

- Une première journée tendue -

La première journée de procès a débuté avec l'examen des questions sur les incidents de procédures déposées par les avocats de la défense. Maître Philippe Creissen - avocat de Didier Robert - a rappelé que son client s’est présenté spontanément à une audience il y a quelques semaines. Une audience qui lui avait été refusée par la procureure de la République Véronique Denizot.

La procureure a demandé le rejet de toutes les requêtes concernant la procédure. Le tribunal, après en avoir délibéré, a par ailleurs rejeté toutes les demandes de renvoi de l’audience.

Toutes les demandes de nullité étant jointes au fond du dossier, le tribunal se prononcera sur leur bien fondé ou pas après avoir examiné les faits, c'est-à-dire le fond de l’affaire. Le jugement sur ces points sera donc rendu, après délibéré, en même temps que celui sur le fond du dossier

Tous les avocats de la défense ont estimé que les enquêteurs n'ont pas mené leurs investigations "de manière équitable".   La journée a d'ailleurs été marquée par les nombreux coups d'éclat de Maître Philippe Creissen. L'avocat de Didier Robert a multiplié les incidents d’audience allant jusqu’à faire allusion à Hitler.

Lors de l'audition du commandant de police de l’office de la lutte contre la corruption, Maître Creissen a affirmé que "lors de l’audition de mon client ce monsieur m’a interdit de parler, m’a insulté et m’a quasiment menacé avec son arme de service avec ses cinq collègues".

"Quelle est la différence entre la chambre régionale des comptes et une instance financière ?" a interrogé Maître Creissen. "Je ne répondrai pas à cette question" a alors répondu l'officier. "Vous n’avez que le mot rapport de la CRC à la bouche, si Hitler dit quelque chose vous allez dire Hitler a dit !" s'est exclamé l'avocat, provoquant des remous dans la salle.

Le president a tenté d'intervenir, avant de se faire couper la parole. "Non, nous sommes en démocratie, que le témoin réponde, je sais que nous sommes à l’heure de l’apéro, mais quand même" a lancé l'avocat.

L'audience a été suspendue après une série de question à laquelle le commandant de police a refusé de répondre.  

Lire aussi - Emplois présumés fictifs à la Région : fin du premier jour de procès, l'audience est suspendue jusqu’à mardi matin

- Plus d'un million et demi de préjudice -

Le préjudice pour la collectivité avait été estimé par la Chambre régionale des comptes à 1,4 million d'euros par an.

Selon le tribunal, le total du préjudice est évalué à 1.581.849 d'euros indument versés aux huit salariés mis en cause.

La Chambre régionale des comptes avait estimé ces dommages à 1,4 million d'euros par an pour la collectivité.

- Épinglé par la Chambre régionale des comptes -

Cette affaire – qui date de 2019 – avait été révélée par Imaz Press.

Nous avions alors dévoilé qu'une procédure judiciaire était en cours alors qu'une plateforme en ligne avait publié les noms de 166 personnes émargeant "au Cabinet, aux dépendances et apparentés de la Région".

Le 6 juillet 2021, le Journal de l'Île avait lui révélé que le procureur de l'époque Éric Tuffery avait décidé l'ouverture d'une enquête pour des faits présumés de détournements de fonds publics et de prise illégale d'intérêts.

Cette procédure faisait suite à un signalement effectué par la chambre régionale des comptes (CRC), qui avait épinglé Didier Robert pour l'embauche supposée illégale de 22 collaborateurs de cabinet, en plus des six autorisés par la loi. Il s'agit de savoir maintenant pour la justice si ces collaborateurs "effectuaient véritablement un travail pour lequel ils étaient très bien payés" indique le JIR.

Dans son rapport la CRC relevait des anomalies dans la gestion du personnel, pouvant constituer les infractions de détournements de fonds publics, faux en écriture publique et prise illégale d'intérêts, pour un montant annuel de préjudice estimé à 1.400.000 euros.

La même année, le 6 décembre, des perquisitions ont eu lieu à la pyramide inversée à Saint-Denis. Sur place, la procureure de Saint-Denis Véronique Denizot ainsi qu'une dizaine de policiers de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLIFF).

Ordinateurs et contrats de conseillers ou de chargés de mission avaient été épluchés, indique le JIR. Des anciens collaborateurs de l'ex-président de Région avaient été entendus. Une vingtaine de personnes auraient été auditionnées librement.

Pour rappel, Didier Robert a également été condamné par le tribunal de Saint-Denis le 21 mai 2021 à 15 mois de prison avec sursis et à 3 ans d'inéligibilité dans l'affaire dite des Musées Régionaux. Les faits avaient également été révélés par Imaz Press. Il n'avait pas fait appel de sa condamnation. Il a donc exécuté sa peine d'inéligibilité. Il l'aurait bientôt totalement purgée.

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- Il voulait se présenter seul… le tribunal a refusé -

En septembre 2023, Didier Robert s'était rendu volontairement au palais de justice de Champ-Fleuri, demandant audience.

Une audience qui lui avait été refusée par la procureure de la République Véronique Denizot.

Accompagné de son avocat, Maître Creissen, voulait comparaitre dans l'affaire dite des "emplois de cabinet de la Région. La présidente leur a répondu : "Maître, nous ne sommes pas saisis de cette affaire, et donc il ne peut y avoir de jugement ou d'examen du dossier".

"Vous venez d'assister à un déni de justice de la part de la présidente du tribunal correctionnel" déclarait alors Me Creissen.

"Monsieur Robert a demandé au tribunal de se considérer comme saisi. Le tribunal a indiqué qu'il avait reçu le dossier mais a refusé de se considérer comme saisi. Nous ferons donc appel" Et si nécessaire "nous irons en Cour de cassation".

Cette décision, Didier Robert l'a prise, lorsque Véronique Denizot – interrogée sur un plateau télévisé le 30 mai 2023, a dit "avertir publiquement, qu'elle allait le poursuivre un jour…" expliquait Maître Philippe Creissen dans un communiqué.

Lire aussi - Affaire des emplois au cabinet de la Région : le tribunal rejette la demande de comparution de Didier Robert

Lire aussi - Didier Robert va comparaître volontairement devant le tribunal de Saint-Denis

www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

 

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11 Commentaires
Créole pas coullon
Créole pas coullon
3 mois

Ils s'opposent en victimes,a qui la faute si ce n' est qu a eux-mêmes.ils croient berner la justice,ils se trompent,je souhaite pour nos contribuables que la sanction sera exemplaire,et qu ils seront définitivement mis hors du système politique et que leurs biens acquis avec nos deniers seront restitués a la région ,dont ils se sont organisés pour la dépouiller bien mal acquis ne profitent pas toujours aussi délinquants.

Jacky
Jacky
3 mois

Jean Louis Lagourgue pes' menteur ou kroi kreol lé kouyon ? Ou lé in vré moukat ! Mi espère out kerier politique i arrêt là !! A ou avec Ferrière c'est deux grands dalon !!! T vraiment ou la poin la honte vié boug !? I rode rienk jeune fanm lo nez n'a poin ?

Abcdaire
Abcdaire
3 mois

Bravo à la rédaction pour ce boulot d'avoir déjà levé le lièvre, et de continuer de le traquer !
Heureusement qu'il y a des journalistes qui font encore leur métier contrairement à ces parasites de politiciens.
Je n'arrive pas à comprendre la réaction de Pinky, probablement un de la famille de cette crapule de Robert...

PINKY974
PINKY974
3 mois

Le stagiaire journaliste de imazpress peut demander au président une interruption de séance s’il a besoin d’aller aux toilettes.
Le compte rendu devrait être traduit en créole car beaucoup de personnes ne comprennent pas le français.
Votre grand reporter de guerre devrait recevoir le prix Albert Londres. (Et vous devriez aller boire une tisane, ça vous détendrait. Bonne nuit "Pinky" - modérateur)

Eric
Eric
3 mois

Tous des gens honnêtes, qui ont postulés à la région et obtenus un poste de conseiller technique, alors tous ont été ou sont des élus. Combien de jeunes ont postulé sans réponse jusqu'aujourdhui ?
C'est prendre le bon dieu pour des canards sauvages ! Tous en prison, ce sera un exemple pour nos jeunes.

Le niveau est très faible
Le niveau est très faible
3 mois

A la lecture des comptes rendus, il s'avère que.le.niveau d'argumentation des présumés innocents est très très faible.
Ce sont ses personnes qui ont dirigé la région pendant 10 ans ?
On comprend mieux le coma circulatoire aujourd'hui.
Aucune vision
Pas de perspective
Au une stratégie
C'est vraiment honteux

Jolarracaille
Jolarracaille
3 mois

A vomir ce type que je commençais à oublier, avec sa tête de mafieux, pourri jusqu'à l'os !!! Toute une bande de truands...J'ai mal à mon île !..

Dede
Dede
3 mois

Comment peut on être à ce niveau de responsabilité et de rémunération sans envoyer de mails et de courriers ? Incompétences en informatique ? Ils sont bien rigolos...

Chabouc
Chabouc
3 mois

Quelle bande de charlatans ! Ils sont prêts à vendre leur mère pour sauver leur fesse

Vérité et Justice
Vérité et Justice
3 mois

Avec un niveau de CAP il touche 4 800 euros par mois.
Bravo.

Ce sont bien ces personnes qui ont supprimé le tram train.

Encore bravo.

Bref avec ces personnes là Reunion recule.

Phoénix974
Phoénix974
3 mois

Tous en fait nous persuadent que leurs gros salaires étaient virés par le Saint-Esprit, qui les auraient choisis comme apôtres. Et les Dirigeants eux insinuent avoir été guidés par la main de Dieu afin de réaliser son dessein.