Champs détruits, aides non versées

Trois mois après Garance, les planteurs alertent sur une filière qui joue sa survie

  • Publié le 22 mai 2025 à 13:52
  • Actualisé le 22 mai 2025 à 14:48

Le 20 juin 2025, se tiendra une réunion de restitution des travaux dans le cadre des États généraux de la canne. À quelques mois du début de la campagne sucrière, la filière tire la sonnette d'alarme. Trois mois après Garance, les doléances sont nombreuses. Entre les aides post-Belal toujours pas versées, les dommages causés par le cyclone et la sécheresse qui a touché La Réunion, les planteurs se demandent comment ils vont pouvoir surmonter cette nouvelle crise (Photos : sly/www.imazpress.com)

"Ça va être très compliqué", répète Paul Técher, planteur à Sainte-Suzanne. "Après le cyclone et les cannes cassées, on aura une faible richesse au niveau du tonnage", se désole ce propriétaire de 20 hectares de canne dont "la moitié est perdue".

Ce qu'espère l'agriculteur, c'est "que l'industriel mette en place un prix fixe de minimum 30 euros la tonne de canne, sans analyse, car elle ne vaut pas grande chose". Écoutez.

- La Chambre d'agriculture en appelle à la solidarité des industriels -

Les planteurs et le président de la Chambre d'agriculture demandent "des garanties et que les planteurs ne soient pas redevables".

"On sait que les industriels nous ont entendus mais il n'y a rien encore au bout", s'indigne Guillaume Sellier, président des Jeunes agriculteurs (JA).

"Nous avons besoin de revoir les industriels pour savoir comment on peut sauver ce qui reste", indique Olivier Fontaine.

Le 28 février 2025, le cyclone Garance frappait La Réunion, causant près de 151,6 millions d'euros de dégâts pour le secteur de l'agriculture. La filière canne à sucre enregistre à elle seule près de 80 millions d'euros de pertes, avec une chute de 40% du tonnage sur le bassin du Gol et 60% sur Bois Rouge.

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- Des aides promises par l'État… mais rien sur le compte des planteurs -

"L'État a promis des aides mais aujourd'hui il n'y a rien, ça traîne. On sait que le budget est là mais les conditions de paiement ne sont pas claires", s'insurge le président de la Chambre d'agriculture. "Les planteurs n'ont plus de trésorerie", alerte-t-il. Écoutez.

Pourtant, lors de sa venue à La Réunion, le 7 avril 2025, le ministre des Outre-mer Manuel Valls avait annoncé le déblocage d'un fonds exceptionnel de 15 millions d'euros - en complément des 15 millions apportés par le Conseil départemental - pour soutenir le monde agricole.

Manuel Valls qui avait également annoncé "une aide ponctuelle correspondant à 40% des besoins chiffrés par l'interprofession" soit "385 euros par hectare et jusqu'à 765 euros par hectare en fonction des dégâts causés par Garance" exposait Pierre-Emmanuel Thonon, président du comité interprofessionnel de la canne et du sucre.

Emmanuel Macron avait déclaré débloquer 244 millions d'aides pour La Réunion dont 145 millions pour la filière canne et sucre. Une annonce qui n'avait pas convaincu. "Nous ne sommes toujours pas satisfaits" ne cachait pas Olivier Fontaine, président de la Chambre d'agriculture, interrogé par Imaz Press. "Les 244 millions d'euros sont le total des aides que nous avons tous les ans."

Alors que ces aides ne sont toujours pas versées, le 20 juin prochain se tiendra la réunion de restitution des travaux dans le cadre des États généraux de la canne. État, Région et Département seront présents pour évoquer la survie de la filière.                                                                  
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3 Commentaires
HULK
HULK
20 heures

Et ils croient encore aux promesses du gouvernement? Mdr

Achtung
Achtung
20 heures

Ils sont saoulant

Foutant
Foutant
18 heures

Vas le leur dire... et arrête le sucre dans ton café