Accusée de complicité d'inceste sur deux jeunes enfants

Silence imposé aux victimes, refus de soins, déni : une mère reste en prison dans une affaire de viols incestueux

  • Publié le 5 août 2025 à 20:58
  • Actualisé le 6 août 2025 à 05:32
tribunal de la cour d'appel photo verticale

Accusée de complicité de viols incestueux sur deux de ses filles, une mère de famille reste en détention. Malgré une décision du juge d’instruction ordonnant son placement sous contrôle judiciaire, la chambre de l’instruction a suivi le parquet qui a engagé un référé-détention. L’enquête met en lumière un passé de signalements, des refus de soins pour les enfants et une posture de déni, alors que le père, également mis en cause, a reconnu des rapports sexuels avec ses filles (Photo Sly/www.imazpress.com).

Ce mardi 5 août 2025, la chambre de l’instruction de Saint-Denis s’est à nouveau opposée à la remise en liberté d’une mère de famille, mise en examen pour complicité de viols incestueux sur deux de ses filles.

Une affaire glaçante dans laquelle le père est également mis en cause, après avoir reconnu avoir abusé de ses enfants pour, selon ses propres termes, "retrouver la sensation de la virginité". Malgré un contrôle judiciaire ordonné par le juge d’instruction le 29 juillet dernier, le parquet a immédiatement fait appel et engagé un référé-détention pour empêcher la sortie de détention de la prévenue. La chambre lui a donné raison.

- Un dossier déjà signalé, mais des soins refusés -

L’enquête a révélé que la fratrie avait déjà fait l’objet d’un signalement en 2016, pour des faits préoccupants. À l’époque, des mesures d’accompagnement avaient été proposées, notamment des séances avec un psychologue et des examens gynécologiques pour les filles.

Mais la mère s’y était opposée, refusant toute évaluation sérieuse, ce qui vient aujourd’hui contredire sa ligne de défense : elle assure n’avoir jamais su que ses filles étaient victimes d’agressions sexuelles répétées de la part de leur père.

À la barre ce mardi, la mise en cause s’est effondrée en larmes quand le président de la chambre lui a suggéré qu’elle semblait encore éprise du père des enfants. "Je l’aimais, mais il m’a trahie", a-t-elle répliqué entre deux sanglots. Elle tente de se dédouaner, affirmant qu’elle aussi serait une victime dans cette affaire. Depuis son incarcération, elle a écrit de nombreux courriers au juge, niant toute connaissance des faits.

- "Je l’aimais, mais il m’a trahie" : une stratégie de larmes -

Mais pour l’avocate générale, le masque ne tient pas. "Cette mère savait tout. Elle a imposé le silence aux enfants et facilité les actes du bourreau", accuse-t-elle. Selon le parquet, il ne s’agit pas de naïveté, mais de duplicité. "Elle a contribué activement à faire taire les victimes. Elle a empêché les soins, ignoré les alertes, et aujourd’hui, elle veut échapper à ses responsabilités."

Le juge d’instruction avait pourtant ordonné le 29 juillet dernier un contrôle judiciaire, estimant que la prévenue pouvait sortir sous conditions. Mais le parquet a fait appel immédiatement, redoutant une pression sur les victimes et une altération possible des preuves.

Pour que sa sortie ne devienne pas effective en attendant l’audience, le parquet a assorti son appel d’un référé-détention, rendant la décision suspensive.

La chambre de l’instruction, après avoir entendu les parties, a estimé que les garanties n’étaient pas réunies pour une remise en liberté. Elle a donc décidé de maintenir la mère en détention provisoire, dans l’attente de la suite de l’information judiciaire.

 is/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com 

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5 Commentaires
Isabelle M
Isabelle M
2 mois

L'emprise est très compliquée à comprendre, mais incriminer qqn sans avoir tout le dossier, qui n'est pas le bourreau principal.. Où sont les info sur le 'père' ? Quel jugement contre lui ?

Ciblons la cible
Ciblons la cible
2 mois

On parle de la mère ici8, un problème de lecture?
Ectraits : "Elle a contribué activement à faire taire les victimes. Elle a empêché les soins, ignoré les alertes, et aujourd’hui, elle veut échapper à ses responsabilités"... "Cette mère savait tout. Elle a imposé le silence aux enfants et facilité les actes du bourreau".
Les victimes se sont les enfants, pas la mère et encore moins le père !

Colibri
Colibri
2 mois

On parle de la mère et le père, quelle a été sa sanction ?

Zan marie le maillon faible de l'Est
Zan marie le maillon faible de l'Est
2 mois

Protégeons nos enfants

Martha
Martha
2 mois

Pour une fois de bonnes décisions ont été prises de la part de la justice.