Après plusieurs mois d’attente et la démission de Joseph Brema la semaine dernière, la compagnie aérienne régionale a nommé vendredi matin, 18 octobre 2024, Hugues Marchessaux président du directoire. Sa stratégie pour redresser un Air Austral en grande difficulté financière ? "La croissance rentable" (Photo : www.imazpress.com)
Hugues Marchessaux, le nouveau président du directoire d’Air Austral, s’est voulu rassurant sur l’avenir de la compagnie aérienne régionale devant la presse réunie ce vendredi. "Air Austral est une belle compagnie, qui va bientôt fêter ses 35 ans. Certes, elle connaît des difficultés, mais je suis optimiste : je sais pouvoir compter sur les actionnaires et les salariés".
Hugues Marchessaux a présenté les principaux points de sa stratégie à trois ans, "simple, presque modeste" : une "stratégie de croissance rentable, avec un retour à l’équilibre en 2025 et à la profitabilité en 2026. C’est seulement après que nous pourrons nous poser des questions sur l’achat de nouveaux avions".
Air Austral a vu en effet ses opérations sur les moyen-courriers polluées par des problèmes récurrents sur les Airbus A 220 (moteurs et corrosion) depuis 12 mois. L’endettement de la compagnie aérienne régionale (environ 100 M€) pèse également sur les résultats financiers : malgré une progression de son chiffre d’affaires à 440 M€, en hausse de 50 M€ sur l’exercice 2024 (qui s’est terminé le 31 mars 2024, ndlr), Air Austral a enregistré de nouvelles pertes sur cet exercice.
Le nouveau président du directoire d’Air Austral estime que "certains coûts de production sont trop élevés". Avec ses équipes, il va se livrer à un exercice classique de recherche de gisements d’économies : "sur l’approvisionnement en carburant, sur les commissions accordées sur les billets, sur le coût des escales… Mais ça ne concernera évidemment pas la masse salariale : l’APC (Accord de Performance Collective) fige les choses a souligné Hugues Marchessaux.
Sera- ce suffisant pour rassurer les syndicats, notamment le SNPL (Syndicat National des Pilotes de Ligne) qui a "fraichement" accueilli l’arrivée du nouveau président dans un communiqué de presse daté de mercredi 16 octobre ? Pas sûr. Hugues Marchessaux assure qu’il peut également compter sur les actionnaires pour remettre à nouveau au pot : a priori 15 M€ devraient être rajoutés aux fonds propres rapidement (8 M€ pour les actionnaires privés, 7 millions pour les actionnaires publics). La dette ? "Nous avons 4 mois pour faire aboutir nos demandes d’étalement dans le temps, et ainsi dégager de la trésorerie et améliorer notre ratio d’endettement".
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- Pas de nouvelle ligne, ni de baisse des tarifs -
Le nouveau président du directoire, accompagné d’Harold Cazal, a également été clair sur d’autres options envisagées. Une réouverture de la ligne sur Chennai en Inde ? "Pas à court terme. Avant d’envisager de relancer Chennai, nous regarderons attentivement les résultats de notre ligne sur Bangkok".
Pas de retour non plus de la ligne Réunion-Seychelles, visiblement pas rentable. Il n’y aura pas non plus de refurbishing (remise à neuf) des cabines des Boeing 777 : "On n’a pas les moyens, ça prend beaucoup de temps et les prestataires spécialisés sont submergés en ce moment. Bref, ça n’aurait pas de sens. Je préfère envisager le renouvellement de nos long-courriers à horizon 2030".
Il ne faudra pas s’attendre non plus à une baisse des tarifs des billets vers et à partir de Mayotte. "Il n’y a pas de différence de traitement entre les Réunionnais et les Mahorais. C’est juste que le coût du kérosène est plus élevé à Mayotte".
Dernier point : Hugues Marchessaux se range derrière la Région pour demander que les compagnies aériennes opérant sur l’outre-mer ne soient pas touchées par la nouvelle taxe sur les billets d’avion, envisagée en commission des Finances à l’Assemblée nationale.
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Portrait d’Hugues Marchessaux
S’il porte le même nom (à deux lettres près) que l’un des 3 aviateurs à avoir réalisé la première liaison aérienne France – La Réunion en 1929, Hugues Marchessaux n’a aucun lien personnel direct avec La Réunion.
En revanche, il affiche près de 30 ans d’expérience dans l’aérien, dont 14 chez Air France. Diplômé de l’ESSEC, il a également travaillé chez Corsair, notamment lors de sa restructuration en 2010. Il a exercé la fonction de responsable des opérations de la CMA-CGM Air Cargo. Enfin, il a dirigé Air Caraïbes Atlantique jusqu’au début de l’année 2024.
qu'est ce que ça va arranger?
RIEN,
Il n'y a plus d'argent dans les caisses
l'abondance c'est terminé mes amis
"Compagnie si chère aux réunionnais". Elle a de l'humour Huguette. Ben oui elle est chère,surtout pour le portefeuille des réunionnais. Entre billets chers, service capricorne nul, et déficit permanent, on peut même dire qu'elle est TRÈS chère.
On se retrouve dans quelques mois pour apurer une dette d'une vingtaine de millions? Espérons que non.