Lourd impact

Arbres arrachés, maisons détruites, électricité et coupées... Belal et les jours d'après

  • Publié le 18 janvier 2024 à 10:18

Trois jours se sont écoulés depuis le passage de Belal au plus près des côtes réunionnaises. Vents violents, pluies torrentielles… "on s'en souviendra de celui-là". Même si le cyclone a été moins "violent" que ce qui était attendu, il a emporté dans sa course la vie de trois personnes - et une quatrième intoxiquée - et a défiguré La Réunion. Trois jours après… le paysage, les parcs, les routes gardent toujours les stigmates de son passage. Mais l'État l'assure, "la procédure accélérée de reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle sera étudiée dès vendredi pour être décrétée en début de semaine prochaine" a déclaré Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur en visite sur notre île pour constater l'ampleur des dégâts (Photo www.imazpress.com)

Le plus difficile est passé pourrait-on croire, puisque le cyclone Belal a quitté La Réunion. Mais non, d'importantes difficultés sont encore à venir.

- Quatre personnes sont décédées -

Il y a d'abord le temps du deuil pour les proches des quatre victimes du cyclone.

Ce mardi 16 janvier 2024 - un homme et sa compagne ont été découverts à leur domicile - chemin de l'Étang, inanimés. L'homme - âgé d'une quarantaine d'années, a été retrouvé décédé. Sa compagne, présente sur les lieux, a elle été transportée en urgence au CHU Nord de Saint-Denis.

Pour rappel, les groupes électrogènes dégagent des émanations toxiques, principalement du monoxyde de carbone. Ce gaz, s'il s'accumule dans un local (habitation, dépendances, garage), est mortel d'autant qu'il a la particularité d'être inodore.

Un homme sans domicile fixe qui avait refusé d'être conduit en centre d'hébergement, a été retrouvé mort dans la soirée de samedi à Saint-Gilles-les-Bains, juste avant l'entrée en vigueur de l'alerte rouge. Il n'a pas encore été établi avec certitude que son décès soit directement lié au cyclone mais les mauvaises conditions météo y ont sans doute contribué.

Un autre homme en situation de grande précarité, il vivait dans une tente au bord d'un cours d'eau à Salazie, s'est noyé dans cette rivière. La troisième victime a été retrouvée sans vie dans la case en bois sous tôle qu'elle occupait au Tampon.

Selon l'entourage de Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur et de des Outre-mer ces "deux personnes (...)  ont refusé l'hébergement d'urgence"

Il n'y a pas d'autres pertes humaines à déplorer. Sans doute parce que la situation cyclonique a été gérée de main de maître par le préfet Jérôme Filippini.

- Un décret attendu en début de semaine -

Il y a aussi le temps du nettoyage des routes, au tronçonnage des branches d'arbres, à l'évaluation des dégâts.

Des dégâts qu'il faudra bien rembourser et pour cela, il faut que l'état de catastrophe naturelle soit reconnu pour La Réunion, tel que le demandes les Réunionnais.

En visite à La Réunion, Gérald Darmanin l'a assuré, "des moyens financiers seront débloqués rapidement".

Ce vendredi, le ministre de l'Intérieur convoquera une réunion pour valider l'état de catastrophe naturelle et de calamité agricole.

Un état de catastrophe naturelle qui permettra de déclencher les aides pour les particuliers comme les professionnels et agriculteurs.

"Tous les fonds possibles seront débloqués", a-t-il ajouté.

Objectif, "que les indemnisations puissent être versées le plus rapidement possible".

Gérald Darmanin qui le promet, reviendra à La Réunion d'ici la fin du mois ou début février accompagné du ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, pour faire le point.

Lire aussi - Après Belal : "tous les moyens financiers possibles seront débloqués", assure Gérald Darmanin

- Des aides urgentes pour La Réunion -

Des aides, il va en falloir pour les milliers de Réunionnais dont les toits, les véhicules, les jardins ont été fortement endommagés. Tel est le cas de ces familles de l'Étang Saint-Paul qui ont tout perdu dans l'inondations de leur case en tôle.

Tel est également le cas de cette famille de La Possession qui a vu son jardin se dérober sous ses yeux.

Tel est le cas aussi de ces familles de l'Ilet Coco, complètement enclavées par la rupture du radier les reliant à Saint-Benoît.

Des Réunionnais dans ce cas-là, avec des habitations détériorées… il y en a par milliers.

- L'agriculture paie un lourd tribu -

Mais ils ne sont pas les seuls à attendre que soit décrété l'état de catastrophe naturelle. Les agriculteurs dont beaucoup ont vu leur champ noyé, ont perdu des mois de dur labeur, effacé par le cyclone Belal.

"Le bilan est très lourd. Les équipes évaluent les pertes subies par l'agriculture mais l'ensemble du département est touché", indique Frédéric Vienne, président de la Chambre d'agriculture. "On attend le plus rapidement l'arrêté de catastrophe naturelle et de calamité agricole pour que l'on puisse faire les démarches."

Ensuite, "on compte demande la mise en place de PGE (prêts garantis par l'État) pour les agriculteurs très impactés".

Au-delà du ministre, la Chambre en appelle aussi au préfet car "il y a urgence dans les élevages où la pénurie d'eau se fait sentir et il faut acheminer l'eau."

"Le retour à la normale ne sera pas fait d'ici cinq à six semaines sur les premiers légumes qui comme aujourd'hui sont en train d'être repiqués. Et pour les légumes comme la tomate il faudra cinq à six mois pour retrouver un niveau de production normale", précise Frédéric Vienne, président de la Chambre d'agriculture.

Il n'y a pas encore de bilan chiffré des dégâts aux exploitations, mais, compte tenu des vents et des précipitations il risque d'être élevé.

Lire aussi - Belal a dévasté tous les secteurs agricoles

- Des personnes toujours sans eau, sans électricité -

Hormis ces agriculteurs ou ces Réunionnais sinistrés, se trouve encore également des foyers sans eau, sans électricité depuis plusieurs jours.

À peine 48 heures après la levée de l'alerte rouge, plusieurs lignes haute tension ont pu être rétablit. Ce mercredi 17 janvier 2024 à 10h, EDF a réalimenté 70.000 clients, soit près de 50% des foyers impactés par le cyclone.

Sur le réseau d'Orange, 30% des clients sont encore déconnectés du réseau fixe.

www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

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