La Première ministre est arrivée pour la première fois à La Réunion ce jeudi 11 mai 2023. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que pour l'heure, ce voyage était loin d'être nécessaire. Car pour quelqu'un qui a indiqué être venu "à la rencontre des Réunionnais", Élisabeth Borne n'a pas rencontré grand monde, à part des élu.es et quelques habitants triés sur le volet. Aller à la rencontre des Réunionnais, pourquoi pas, mais seulement ceux qui sont d'accord avec elle – ou qui doivent prétendre l'être (Photo : rb/www.imazpress.com)
Si cela n'a finalement rien de bien surprenant, on peut tout de même se poser la question de l'utilité de cette visite.
La cheffe du gouvernement a annoncé le financement de deux nouveaux lycées, du projet Meren - portant sur l'amélioration de la gestion de l'eau - l'extension de cinq Ehpad et l'aide fiscale généralisée du parc de logements sociaux. Le total de ces annonces se chiffre à 110 millions d'euros. Évidemment non négligeable. Mais le but premier de ce séjour était de rencontrer la population locale, selon les services du ministère eux-mêmes.
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Malheureusement pour la Première ministre, les habitants sont loin d'être majoritairement favorables au gouvernement – il n'y a qu'à jeter un œil sur les résultats des dernières élections présidentielles ou même législatives.
Une réalité que Matignon devait avoir en tête au moment de préparer ce séjour ministériel, qui, de mémoire, est encore plus excessif que ce qui avait été réalisé lors du séjour d'Emmanuel Macron en 2019.
Pas moins de 400 policiers, et un nombre indéterminé de gendarmes ont été mobilisés pour s'assurer que rien ne viendrait entraver la tranquillité de la Première ministre. Le mot d'ordre, selon nos informations, était de faire en sorte qu'aucun son de casserole ne vienne déranger les membres du gouvernement.
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Si l'on sait bien que ce son n'est pas particulièrement agréable, il fait tout de même partie intégrante du dialogue avec la population. Une population qui est en colère, et non sans raison.
La réforme des retraites ne passe toujours pas, tout particulièrement dans un territoire où l'âge de départ est déjà de 64 ans en moyenne. Tout particulièrement dans le territoire français où les pensions sont les plus faibles. Et cette réforme, évidemment, ne prend absolument pas en compte les spécificités de La Réunion – et des Outre-mer tout court.
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- Presse locale reléguée au fond -
Reste que le gouvernement souhaite tellement dialoguer qu'à la sortie de l'avion, le cortège ministériel a effectué un large détour pour ne pas croiser les manifestants présents à l'aéroport, et ce uniquement dans le but d'éviter le bruit des casseroles.
Le gouvernement a tellement à cœur la population qu'il n'a pas hésité à exiger la mise sous cloche de Saint-Denis pour ne pas déranger madame et messieurs les ministres.
Prise de regrets (ou de remords...), la cheffe du gouvernement a finalement dit qu'elle se tenait à la disposition de l'intersyndicale... mieux vaut tard que jamais.
Peu importe si l'on créé des kilomètres d'embouteillage, peu importe si certains ont dû sacrifier une journée de travail pour permettre au gouvernement de flâner dans les rues – loin de tout habitant.
Le souci du détail a été poussé à tel point que même des collégiens ont été empêchés d'emprunter certaines rues où les membres du gouvernement devaient passer en coup de vent. Mais le plus important est bien évidemment de protéger les oreilles – et l'égo – de nos dirigeants.
Si Élisabeth Borne et ses ministres ne voulaient pas entendre la colère des Réunionnais.es, ces derniers auraient tout aussi bien pu rester chez eux. Car pour l'heure, aucun réel dialogue n'a été entamé.
Ne parlons pas non plus du traitement réservé à la presse locale. Pour cette première journée, les journalistes locaux ont en effet été écartés de ce qu'on appelle les "pool presse" (à savoir les journalistes triés sur le volet qui ont le droit d'assister de près). La raison officielle : il y a trop de journalistes sur place.
Une jolie façon de dire que l'on se fiche totalement de ce que pourrait bien avoir à dire ou écrire la presse locale, pourtant la mieux renseignée sur les problématiques abordées au cours de ce séjour.
Il aura fallu l'intervention - de la Région notamment - pour que la presse locale puisse être en première ligne lors du micro-tendu avec la Première ministre et poser les questions sur des thèmes qui préoccupent les Réunionnais, tels que la vie chère.
Nous ne nous attendions évidemment pas à grand-chose, mais tout de même, cette visite dépasse pour l'heure toutes nos non-attentes. Rien de bien étonnant, finalement.
www.imazpress.com / redac@ipreunion.com
Bravo aux manifestants ! Nou tien bo nou lar pa !
Ce sont les tapeurs de casserole et autres manifestants professionnels qui ont rendu la rencontre avec les réunionnais impossible. Ils ont détruit notre image
La Réunion est sous cloche!! Essayer d’appeler le 17, vous verrez leurs priorités!! Le stationnement gênant qui bloque une sortie n’en est pas une!! La protection de la dame est leur priorité!!! Et tous les policiers venus de métropole cela ne suffit pas?!? Je suis dégoûtée…..
La Borne essaie d'éteindre la colère à coup de millions d'euros
On n’a que ce que l’on mérite.
Macron est arrivé au pouvoir, encensé par les médias.
En face d’une Marine Le Pen diabolisée.
Maintenant, on mange notre merde.
Photo Visite Isabelle Borne photo
C'est la reine Élisabeth et non: ..."Photo Visite Isabelle Borne photo". ..
Hier 12h00 une bonne cinquantaine de gendarmes aux alentours de l'aéroport.....aux différents rond-point.
Elle est inaudible pour ma part comme ce gouvernement dans son ensemble. Bon retour chez vous.