Ce samedi 17 septembre, quelque 300 personnes ont répondu à l'appel du collectif Touche pa nout roche (TNPR), qui organisait une réunion d'information, à l'école Paul Hermann des Avirons. L'occasion pour les membres du collectif de se mobiliser une nouvelle fois contre le projet d'une carrière à Bois Blanc, qui fait l'objet d'une seconde enquête publique, jusqu'au 6 octobre. Cette carrière qui permettrait de répondre aux besoins en roches de la Nouvelle route du Littoral (NRL), ils n'en veulent pas, et ils expliquent pourquoi.
Parmi les arguments détaillés par Antonia Cadet, du collectif TPNR, celui de la sécurité des espaces de stockages d'explosif. Le collectif estime que la SCPR, qui porte le projet de carrière, n'apporte pas suffisamment de garanties sur cet aspect. Autre question, celles des nuisances liées aux deux tirs de mines par jour. Au total, ce sont 30 000 personnes, sur les communes de Saint-Leu, des Avirons et l'Etang-Salé qui auraient à subir ces nuisances, selon l'association.
Par ailleurs, si Antonia Cadet conçoit que la SCPR a revu sa copie en matière de risques environnementaux et sanitaires, les mesures prévues ne sont pas suffisantes pour rassurer les membres du collectif. Des métaux lourds seraient présents dans la roche mère.
"Une guerre d'usure"
Surtout, le collectif a le sentiment de mener une "guerre d'usure" contre les partisans de la carrière, et en appelle au Préfet. TPNR souhaiterait que la préfecture donne un avis défavorable au projet :
Une pétition en ligne et une chaîne humaine, la semaine prochaine
TPNR trouve d'ailleurs que les modalités d'enquête sont plus compliqués cette année, peut-être pour dissuader les citoyens de donner leur avis, laisse entendre Antonia Cadet. En effet, les 23 kg de dossiers ne peuvent être consultables que par une personne à la fois, ce qui compliquerait grandement la tâche des citoyens qui voudraient laisser un avis éclairer. Mais le collectif est déterminé à continuer la mobilisation. Une pétition a ainsi été mise en ligne cette semaine, sur le site Change.org. En trois jours, elle a recueilli 2000 signatures.
Le collectif se prépare d'ailleurs au pire. "Si la carrière ouvre, nous avons déjà prévu de mettre en oeuvre des "class action", ces procédures qui permettent aux citoyens de se regrouper pour porter plainte contre une entreprise", prévient Antonia Cadet. Pour cela, le collectif invite chacun à faire un état des lieux "avant carrière": un bilan de santé chez le médecin, un constat avec huissier sur l'état des fondations de son habitation, un bilan pour les petits commerçants, pour pouvoir faire valoir ses droits en cas d'aboutissement du projet de carrière à Bois Blanc.
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