Conséquence d'une sécheresse sévère, les coupures d'eau sont quotidiennes depuis plusieurs semaines dans certaines communes de La Réunion. Cela est notamment le cas dans l'est. La situation exaspère des habitants et des agriculteurs de cette région habituellement bien arrosée. Ils accusent le basculement de l'eau de l'est vers l'ouest de l'île d'être responsable de la diminution du précieux liquide. "Un faux problème", selon le Département (Photo rb/www.imazpress.com)
"Dans l'est c'est tous les jours des coupures, alors que dans l'ouest on s'attèle à réparer des jeux d'eau", s'indignent des habitants de l'est privés d'eau.
Les Jeunes Agriculteurs Réunion tirent également la sonnette d’alarme. Cet épisode climatique extrême a de lourdes conséquences sur les productions agricoles. Dans une lettre adressée au préfet, ils demandent de reconnaitre l’état de calamité agricole pour l’ensemble du territoire insulaire.
Pour les habitants, si le dérèglement climatique peut expliquer cette rareté en eau, cela ne peut pas à lui seul, justifier les coupures. Nombreux pointent du doigt le basculement d'est en ouest, effectif à La Réunion depuis 2014. Il repose sur le captage des eaux de quatre rivières situées à Mafate et Salazie, amenée par la suite vers l'ouest.
Le maire de Saint-Benoît, Patrice Selly, est lui-même monté au créneau, demandant une enquête parlementaire sur le basculement des eaux.
- "Un faux problème" pour le Département -
Interrogé lors de la présentation d'un dispositif d'urgence pour les agriculteurs, Gilles Hubert, président de l'Office de l'eau et vice-président du Département en charge de l'eau ne lie pas les coupures d'eau dans l'est au basculement.
"On entend dire que le basculement est la cause, mais si on fait une répartition, seuls 40% du prélèvement provient de l'est. Les 60% restants viennent du sud et du bras de Cilaos", indique-t-il. Il précise que sur ces prélèvements, "seuls 9% viennent de la région en aval de Salazie".
Gilles Hubert ajoute : "nous sommes en prélèvement à 37% de ce qui est autorisé administrativement. Normalement nous avons la possibilité de prélever 97 millions de mètres cubes pour le plan d'irrigation et pourtant nous ne prélevons que 30 millions".
"Il n'y a pas d'iniquité, ni de sujet", insiste-t-il. Écoutez.
Le Département ne semble donc pas prévoir de limiter ces basculements d'eau.
- Des coupures liées à un manque d'infrastructures hydrauliques -
Selon Gilles Hubert, le sujet est celui du "rattrapage à l'échelle de l'ensemble des communes de l'île sur le rééquilibrage de nos infrastructures hydrauliques pour répondre aux différents besoins".
Des infrastructures telles que des retenues collinaires qui n'existent actuellement que dans le sud de l'île.
"À cause du réchauffement climatique, l'eau arrive de façon différente sur le territoire, il faut donc d'abord travailler sur les capacités de stockage pour être en mesure d'apporter des réponses, notamment en période de sécheresse extrême", dit-il.
Dans l'est spécifiquement, la mairie de Bras-Panon a évoqué l'idée d'un projet d’interconnexion avec la commune de Saint-Benoît via le forage Harmonie, qui "pourrait sécuriser considérablement le réseau d’eau potable à l’horizon 2027, si les études de faisabilité technique sont positives".
De plus, "sur proposition du maire, la création de zones irriguées pour les agriculteurs est envisagée", indique la commune.
Cela passe par : "mutualiser le forage de Bengali actuellement dédié à l’irrigation vers le secteur voisin de Champ-Borne (Saint-André), exploiter le forage de Paniandy qui nécessite le feu vert des autorités sanitaires pour sa mise en service, tirer parti du forage situé en aval de la Rivière du Mât, existant depuis 1991 mais inutilisé, évaluer le potentiel du réservoir de Bras Patrick pour le secteur de la Caroline et réutiliser les eaux de la station d’épuration pour la partie littorale de Bras-Panon" ajoute la mairie de Bras Panon
"Le déploiement de ces périmètres irrigués agricoles permettra de répartir équitablement la distribution d’eau sur le territoire et soulager les réserves d’eau potable", poursuit la commune.
- Pas ou très peu de pluie dans l'est -
En 2024, la saison sèche a particulièrement rude dans l'est de l'île. Selon Météo France, "de mai à novembre la saison a été déficitaire d'environ 20%".
Sur la carte, on peut distinguer l'est de l'île où les déficits ont atteint parfois jusqu'à 75 %, comme à Bras-Panon, 74% à Saint-André et même 63% à Salazie – villes les plus soumises aux coupures et secteurs habituellement humides.
En décembre à La Réunion, à Salazie, il a été relevé à peine 16mm mensuels contre une normale mensuelle à 281 mm.
Des ressources insuffisantes pour répondre à la consommation d’eau quotidienne qui représentent entre 30 et 50% des débits nécessaires.
Raison pour laquelle les coupures sont essentielles pour remplir les réservoirs afin de maintenir une distribution de l'eau en journée.
- Des nappes souterraines à sec -
"L'état des cours d’eau est fortement déficitaire dans l’Est, avec quatre cours d’eau qui affichent les débits médians mensuels les plus faibles enregistrés pour un mois de décembre : le Bras Panon, la Rivière du Mât, la Rivière des Roches et la Rivière des Marsouins', indique l'Office de l'eau.
"S’agissant des nappes d’eau souterraine, une déficitaire est également identifiée sur tout le versant Est de l’île, ainsi qu’à la Plaine des Palmistes" alors que "les niveaux piézométriques restent proches des normales dans l’Ouest et le Sud-Ouest".
L'ouest non plus n'est pas épargné par cette sécheresse. La Rivière des Galets n'est pas non plus épargnée. La régie de La Créole a d'ailleurs mis en place un réseau secondaire pour éviter des coupures à ses administrés.
Face à cet épisode de sécheresse qui risque de durer, le préfet a pris un arrêté le 23 décembre 2024 désignant les communes dans lesquelles l’usage de l’eau doit faire l’objet de mesures de vigilance ou de restrictions temporaires.
Lire aussi - Nouvel arrêté concernant l’usage de l’eau dans les communes les plus touchées
En période de sécheresse, que l’on soit soumis ou non à des mesures de restriction, "professionnels et particuliers doivent maîtriser leur consommation d’eau. Les agriculteurs et les industriels sont notamment encouragés à réduire leur consommation d’eau par de nouvelles pratiques et modes opératoires, comme le recyclage des eaux de nettoyage",rappelle la préfecture.
Chacun d’entre nous peut également maîtriser sa consommation d’eau quotidienne grâce à des gestes simples : privilégier les douches, installer des équipements sanitaires économes en eau, faire fonctionner les appareils de lavage à plein, réutiliser l’eau de pluie....
ma.m/www.imazpress.com/[email protected]
Pour info le basculement eau est en ouest connait lui aussi des coupures depuis cette semaine.la zone se St leu n à pas d'eau tous les jours et aucun message pour prévenir en amont...est ce du à la sécheresse ou autre chose?si il y en a qui savent......
Oui tout à fait !
Très bonne question, c'est en fait la question qu'on aurait du se poser avant le basculement.
Pour rappel, cela a démarré dans le cirque de Mafate sur le territoire de la commune de la POSSESSION (captage du Bras de Ste Suzanne) ; avant cette eau irriguait la Plaine des galets, depuis le basculement c'est désespérément sec. Adieu les cultures vivrières et les beaux arbres qui attiraient la pluie. Les versants Est et Nord-Est n'ont jamais été aussi secs, les agriculteurs de l'époque auraient dû trouver des oreilles attentives car eux au moins ils avaient du bons sens !
Son objectif était un port pour le fiston.
Fils qui vivent sous perfusion des subventions.
Terrains pour la famille.
Le reste .. y rode toujours le coffre fort et l'argent CES
Quand on veut tuer son chien on dit qu'il a la rage.
Mettre la faute sur la basculement c'est oublier que les élus de la Cirest de st benoit et de ste rose ne font pas le job.
Salazie et ste Rose les anciens maires n'ont t pas fait les travaux nécessaires pour remplacer les tuyaux habimés.
Voilà le résultat de 50 ans au pouvoir et rien n'a été fait.
Le basculement de l'eau d'Est vers l'Ouest n'a rien à voir dans ce manque d'eau dans l'Est de la Réunion.
C'est juste un manque d'investissement de la part des communes et aussi de prévoyance de l'augmentation de la population et des permis de construire délivrer dans toutes ces communes, il fallait être très prévoyant pour cela et aussi il fallait refaire tout le réseau de distribution qui perd la moitié de son eau dans les rues de ces communes, il y a beaucoup de travaux à faire à Saint André, l'ancien maire qui était là pendant plusieurs dizaines d'années n'a rien prévu de ce qui allait arriver dans sa commune, mais il voulait vendre de l'eau aux pays arabes du golfe, quelle vision il avait, juste ces ambitions personnelles et vider les caisses de la commune de Saint-André à son profit personnel, Jean-Paul n'a jamais été aussi riche.
Il s'en-foutait totalement de la population de sa commune, c'est juste la sienne qui l'intéressait, ses fils ont repris la même formule.
Il faut virer ce genre de personne du visage politique de la Réunion, mais les créoles n'ont encore rien compris de tout cela et pourtant nous sommes en 2025.
On n'a pas l'idée de protéger, semble-t-il, la population contre cet état de fait qui est récurrent surtout en temps de forte chaleur . Les structures mises en places pour prévenir ces incidents malheureux ne sont pas efficientes. L'anticipation et la prévision restent le moteur de notre développement. Les faits divers sur St André ? Nous souhaitons devenir comme la Nouvelle Calédonie ? où L'outre-Mer contient une forte inégalité au sens général du terme, Bouges vous ! Utilisez les outils dédiés au dessalements de l'eau de mer, cela fonctionne en métropole . On peut demander à l'Europe le soutien financier comme cela fait dans les ex-pays de l'Est intégrés à l'UE. Cela pourrait aider la population et les agriculteurs e à moindre coût. Où en est le principe de précaution ?
Pourquoi il n'y a pas de coupure d'eau à ste suzanne., à St benoit ou à ste rose ?
St andre rien n'a été fait pensant 40 ans pour remplacer les tuyaux perces .
Virapoullé voulait vendre de l'eau aux pays arabes .
Il faudrait peut-être commencer à étudier l'installation d'usines de désalinisation.
Car les étés seront de pire en pire et il ne faut pas attendre d'avoir le dos au mur pour se mettre à penser.
et le bras de Cilaos est à sec
Et pendant ce temps là,les stations de lavage auto marchent à fond.????
combien de nappe d'eau souterraine ont été mis à sec par ce percement de tunnel ?
Pas de coupure dans le Sud mais 80 millions d'investissement ! Combien de
Retenue collinaire dans l'Est déjà????????
Il doit cesser les prélèvements : zéro mètre cube! Il y a sécheresse, il stoppe ses prélèvements! L'eau doit pouvoir s'évaporer dans l'Est pour faire des nuages! L'eau doit aller à la mer! C'est un scandale écologique!