Dans la nuit du 16 au 17 mai 2025, le directeur de l'école primaire Martin Luther King à Saint-Pierre a agressé sexuellement une adolescente de 15 ans assise à ses côtés dans l'avion qui reliait Paris à la Réunion. Jugé ce mercredi 2 juillet 2025 devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis, Samy Abed, 53 ans, a été condamné à deux ans de prison avec sursis. Son nom est inscrit au fichier des auteurs sexuels et il a interdiction d'exercer une activité professionnelle en lien avec des mineurs (Photo sly/www.imazpress.com)
Dans la nuit du 16 au 17 mai dernier, le directeur de l'école primaire Martin Luther King de Saint-Pierre a agressé sexuellement la jeune fille de 15 ans assise à ses côtés dans l'avion qui reliait Paris à La Réunion. Celle-ci faisait partie d'un groupe de collégiens qui revenait d'un voyage scolaire et confié à l'équipage.
Samy Abed a expliqué qu'il avait fait un rêve érotique dans lequel il se trouvait avec sa compagne en plein préliminaire. Pendant son sommeil, il avait posé ses mains sur la poitrine et de l'adolescente sous son tee-shirt puis, avait pris sa main et l'avait posée directement sur son sexe en érection.
La jeune fille dormait au moment des faits et s'était réveillée ainsi. Elle s'était immédiatement confiée à une hôtesse qui décrit une personne en état de choc et paniquée de revoir son voisin dans l'avion. "La fermeture-éclair du pantalon était baissée et la culotte de la victime déchirée et mouillée" rapporte le personnel de bord. Le directeur, pour l'heure suspendu de ses fonctions, avait été interpellé à la sortie de l'avion.
- De l'alcool avant et pendant le vol -
Selon les premières constatations, le prévenu avait bu de l'alcool avant le vol fortement retardé puis, pendant le repas et à la suite plusieurs mignonettes de cognac.
À la barre du tribunal correctionnel de Saint-Denis ce mercredi 2 juillet, le quinquagénaire jugé en comparution immédiate se confond en excuses : "je me rends compte de la souffrance que j'ai apportée à cette jeune fille et je comprends la colère de ses parents".
Le quinquagénaire ne se souvient de rien mais ne remet pas en doute les propos de sa victime. Vêtu d'un pantalon beige, chemise et pull noir uni, il décrit en détail son arrivée dans l'avion et confie que, chose inhabituelle, il avait pris un somnifère tout en ayant conscience que sa voisine était une collégienne avec qui il a échangé des banalités.
- Un somnifère et du déni -
"Je travaille depuis 35 ans avec les enfants. Jamais je ne pensais pouvoir faire une chose pareille" poursuit le mis en cause longuement interrogé à la barre. La représentante de la société se fâche face à ce déni et le confronte : "il est impossible que vous ayez fait autant de gestes sans vous en apercevoir à minima". L'expert l'ayant examiné note d'ailleurs que les propos qui lui ont été tenus "ne paraissent pas sincères" abonde le tribunal.
En partie civile, l'avocate du père de la jeune victime souligne la froideur et le détachement de Samy Abed lors de ses déclarations, "un comportement extrêmement désagréable pour la famille" ajoute Me Tina Diot décrivant "une jeunesse volée et un retentissement sur toute la vie de la victime".
- Sexsomnie -
À son tour, Me Georges-André Hoarau en défense des intérêts de la mère de la jeune fille appuie sur le fait que Samy Abed a demandé à la jeune fille son âge avant de s'assoir à côté d'elle "certainement pas un hasard". "Vous jouez à l'amnésique quand ça vous arrange" tacle la robe noire.
Le ministère public pointe les incohérences dans le discours du prévenu qui décrit "un choc au réveil" tout en se réclamant de n'avoir "aucun souvenir". Lucille Regin ne retient pas l'absence d'intention propose au tribunal de prononcer la peine de 12 mois de prison avec sursis probatoire, une interdiction d'exercer une activité en lien avec des mineurs et l'inscription au FIJAIS, le fichier qui regroupe les auteurs d'infractions sexuelles.
"L'enjeu c'est qu'il puisse continuer à exercer" développe Me Normane Omarjee en défense. Le bâtonnier du Sud plaide l'article 122 du Code pénal qui prévoit "l'exonération totale de la responsabilité pénale de celui dont le discernement ou le contrôle des actes ont été abolis par un trouble psychique" en l'occurrence, dans cette affaire, la prise d'un somnifère puissant dont les effets indésirables peuvent être la pulsion sexuelle malgré l'endormissement doublée d'une absence de souvenir, le sexsomnie L'avocat demande au tribunal d'ordonner une expertise supplémentaire.
Après en avoir délibéré, les juges de Champ-Fleuri n'ont pas retenu cette hypothèse. Ils condamnent Samy Abed à 2 ans de prison avec sursis probatoire ainsi qu'une interdiction d'exercer une activité en lien avec des mineurs et l'inscription au FIJAIS.
is/www.imazpress.com/redac@
Le gars à fait un rêve comme Martin Luther King.
.."i have a dream"