A La Réunion, la consommation touristique intérieure est estimée à 1,2 milliard d'euros en 2010. Elle a ainsi progressé "à un rythme soutenu" entre 2005 et 2010, indique l'IEDOM (Institut d'émission des départements d'outre-mer) ce lundi 31 août 2015. Comme dans d'autres pays développés, cette dépense touristique est soutenue à 60 % par les résidents réunionnais.
1,2 milliard d'euros, 2,3 % du PIB et 60 % des dépenses portées par la clientèle locale. Voilà ce que représente la consommation touristique intérieure à La Réunion en 2010. Le chiffre par l'IEDOM peut paraître un peu dépassé, mais cette enquête basée sur des données macro-économiques permet de situer l'économie touristique de La Réunion par rapport à d'autres pays, mais aussi dans le temps.
"Cette prédominance de la clientèle locale est une caractéristique de la plupart des économies développées. La France est la 1ère destination dans le monde, mais 66 % de la consommation touristique intérieure est locale.. Dans d'autres économies insulaires comme les Maldives ou Maurice, l'effet est inverse. 85 % des dépenses de consommation touristique intérieure à Maurice est extérieure", explique David Perrain, économiste de l'IEDOM.
Ainsi, la consommation touristique progresse en moyenne de 8,3 % par an entre 2005 et 2010. "C'est une hausse soutenue par rapport à la consommation finale des ménages ou la croissance. Elle est notamment portée par la clientèle locale, soit une augmentation de 13 % pour les résidents et de 4,5 % pour les touristes extérieurs", explique le chargé d'études économiques.
Si l'épidémie du chikungunya de 2005-2006 a eu un effet désastreux sur la fréquentation touristique, elle a toutefois moins affecté les dépenses touristiques. "La clientèle extérieure a baissé, mais on n'a pas vu cet effet crise du chikungunya dans les chiffres", note David Perrain. Et nul doute que les résultats resteront sensiblement les mêmes en 2015, d'après Thierry Beltrand, directeur de l'Institut.
"La moitié des dépenses touristiques concerne l'achat de billets d'avion"
En 2010, les résidents réunionnais consomment 60 % de l’ensemble de la dépense touristique de La Réunion. Pour l'institut, cette donnée est "une caractéristique commune à la plupart des économies développées, dans lesquelles le secteur touristique s’appuie sur une consommation interne mature." Ainsi, le poids de l'industrie touristique dans le PIB de l'île est plus important que l'agriculture, la pêche ou encore l'industrie agroalimentaire.
La moitié des dépenses touristiques concerne l'achat de billets d'avion. Elles ont doublé en cinq ans. Cette hausse s'explique par le dispositif de continuité territoriale qui a encouragé les départs des Réunionnais, mais aussi par le prix des voyages qui a augmenté avec les tarifs du kérosène. "On a un effet volume et un effet prix", souligne Valérie Roux, directrice régionale de l'INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques).
"Les Réunionnais consomment également plus de produits culturels, sportifs et récréatifs (+ 22,6 % en moyenne par an). Au sein de cet ensemble, les dépenses en services sportifs baissent, tandis que celles en services culturels augmentent fortement. L’organisation de nouveaux festivals comme Kaloo Bang Festival ou les Électropicales et l’expansion du festival Sakifo contribuent à cette croissance", note par ailleurs l'IEDOM.
Pour l'institut, cette importance de la clientèle locale doit pousser les acteurs du tourisme à La Réunion à s'adapter : "dans l’avenir, le développement de l’industrie touristique réunionnaise passe par la capacité des acteurs du secteur à anticiper la poursuite de ces changements de comportement et à articuler l’offre aux différentes attentes émanant d’une part de la clientèle locale, familiale, plus modeste, et d’autre part d’une clientèle extérieure plus aisée."
www.ipreunion.com