[VIDÉOS] Une dizaine de fichés S pour radicalisation islamiste

Urgence attentat : La Réunion aussi est en alerte maximale

  • Publié le 18 octobre 2023 à 08:50
  • Actualisé le 18 octobre 2023 à 10:52

À La Réunion, une dizaine de personnes sont fichées S pour radicalisation islamiste, a annoncé le préfet Jérôme Filippini ce mercredi 18 octobre 2023. L'annonce a été faite au cours d'une conférence de presse tenue par le représentant de l'Etat au rectorat. Il a également détaillé toutes les mesures de sécurité renforcées appliquées à La Réunion et dans toute la France dans le cadre de l'alerte Urgence attentats. Ce dispositif a été activé après l'assassinat à Arras d'un professeur de lettres. Il a été tué par un jeune homme fiché pour radicalisation. Suivez notre direct (Photo d'illustration www.imazpress.com)

  • C'est la fin de ce live. Merci de nous avoir suivi.

  • À la suite de la conférence de presse, le recteur et le préfet de La Réunion répondent aux questions.

    Sur les personnes suivies, "ces personnes sont celles sur lesquelles nous avons eu un signalement à un moment ou à un autre" , répond Jérôme Filippini. "Nos services de sécurité (renseignement territorial et DGSI) suivent, écoutent, peuvent demander des dispositifs de surveillance afin de se faire une idée précise de leur comportement et sur leur esprit quant à un passage à l'acte."

    Le nombre de personnes fichées S pour radicalisation islamiste se compte à une dizaine d'individus.

    Concernant les chiffres de renfort de sécurité, "avant cet attentat ne passait plus la façon régulière devant les établissements mais avec l'urgence attentat on passe plus". "L'idée c'est la vigilance accrue pour détecter et agir", précise Laurent Chavanne, directeur territorial de la police nationale de La Réunion.

    À la rentrée, "il faudra un temps banalisé pour évoquer la situation en France", précise le recteur. "Pour les enseignants, qu'ils puissent évoquer leur situation." Il y aura également une minute de silence à 14 heures (adaptée au niveau des élèves).

  • "Le risque zéro n'existe pas"

    Le préfet Jérôme Filippini tient toutefois à rassurer la population, "même si le risque zéro n'existe pas". "Nous pouvons continuer nos activités, même s'il faut être plus vigilant", ajoute-t-il.

    Le préfet évoquant le : 0 800 005 695 - un numéro qui permet d'appeler en cas de doute sur la radicalisation d'une personne.

  • Les "personnes suivies à La Réunion sont (presque) toutes Françaises

    À La Réunion, il y a un exercice constant de vigilance. De plus "chacune des situations suivies est étudiée", précise Jérôme Filippini. "La quasi-totalité des personnes suivies au titre de la radicalisation sont des Français - donc non expulsables", ajoute le représentant de l'État.

     

     

  • Un niveau de sécurité relevé pour le Grand Raid

    Les grands événements font aussi les frais d'une vigilance renforcée.

    Pour le Grand Raid - avec départ à Saint-Pierre et arrivée à Saint-Denis - "nous avons pris l'initiative d'avoir des échanges pour avoir le niveau de sécurité adapté".

    "Il y aura beaucoup de public, les coureurs et donc le dispositif est fait de sorte que la présence de la police nationale soit plus forte à Saint-Pierre et aux différents départs. À l'arrivée - sur un espace fermé à la Redoute - il ne s'agit pas de se mettre un niveau de stress disproportionné mais on a réajusté."

  • Vigilance accrue à l'aéroport

    "La vigilance a également été accrue à l'aéroport", indique le préfet. "Le dispositif forte affluence est aussi déployé en raison de l'urgence attentat. La sécurité appelle que seuls les passagers entrent dans l'aérogare.

  • L'Université sous surveillance

    À l'Université également, les entrées seront filtrées. Seules les personnes présentant leur carte d'étudiant ou leur carte professionnelle pourront accéder au campus, précise le recteur, Pierre-François Mourier.

  • Un plan de mise en sûreté dans les écoles

    À La Réunion, l'ensemble des établissements scolaires disposent d'un plan de mise en sûreté. De plus, nombreux sont les établissements qui disposent de sas à l'entrée pour assurer la sécurité.

  • Une équipe mobile de l'Académie mobilisable

    Au coeur de l'Académie, une douzaine de personnes - une équipe mobile de sécurité - peuvent intervenir sur demande des chefs d'établissements.

    Une référente sûreté a également été nommée au sein du rectorat.

  • Ne pas s'attarder devant les écoles

    Aux abords des établissements scolaires, "il est demandé aux parents de ne pas s'attarder devant l'entrée". De plus, des passages plus fréquents seront effectués par les gendarmes et les policiers.

  • Des mesures de protection renforcées dans les établissements scolaires

    "L'ensemble des mesures sur les établissements scolaires seront mis en oeuvre à compter du 30 octobre 2023 - date de rentrée", précise Pierre-François Mourier, recteur de l'Académie de La Réunion.

    De plus, chaque établissement dispose d'un référent police ou gendarmerie, "un relai essentiel". Dès la rentrée, les personnels "reprendront l'attache de leur référent".

    Une vigilance renforcée sera également mise en place à l'entrée des établissements scolaires. Pour l'accueil, cela sera assuré obligatoirement par un personnel de l'établissement, "idéalement par le directeur, principal ou proviseur". Un contrôle des sacs sera exécuté et une fouille si besoin est.

    L'identité des personnes étrangères à l'école sera "immédiatement relevée".

  • Des renforts de sécurité mis en place

    Le préfet annonce la mobilisation et le renforcement des personnels de gendarmerie et de police sur le territoire de La Réunion. "Cette mobilisation sera renforcée et se traduit par des patrouilles dynamiques, nombreuses au moment des offices des cultes et aux abords des établissements scolaires", indique le préfet.

  • Tous les lieux recevant du public en vigilance

    "Nous sommes capables de prévenir ce risque mais la vigilance est de mise car nul ne sait quand il va y avoir un passage à l'acte, c'est pour cela qu'on rehausse la vigilance auprès des établissements scolaires, des lieux de culte", ajoute le préfet. "Mais notre vigilance doit porter sur tous les établissements recevant du public et tous les événements", indique Jérôme Filippini.

     

  • "Nous avons dû apprendre à vivre avec ce risque attentat"

    Le plan Vigipirate est l'outil central du dispositif français dans la lutte contre le terrorisme. Tous les opérateurs publics (transport, réseau), les entreprises et nos concitoyens sont tous associés à ce plan. "Nous avons dû apprendre à vivre avec ce risque attentat", note le préfet, Jérôme Filippini.

    Un plan qui a permis de déjouer 42 attentats depuis 2017 en France.

  • Bonjour La Réunion, merci de nous retrouver pour ce live.

    Ce mercredi 18 octobre 2023, Jérôme Filippini, préfet de La Réunion, va tenir une conférence de presse ce mercredi matin pour évoquer le déploiement du dispositif "urgence attentat" dans notre département.

À propos

Ce mercredi 18 octobre 2023, Jérôme Filippini, préfet de La Réunion, va tenir une conférence de presse ce mercredi matin pour évoquer le déploiement du dispositif "urgence attentat" dans notre département.

Le représentant de l'État va décliner les différentes mesures de sécurité prise dans le cadre de cette valerte maximale déclenché ce vendredi.

"Quelques milliers" de militaires supplémentaires vont être mobilisés pour "surveiller les centres commerciaux, pour protéger tous les Français", avait précisé Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur et des Outre-mer.

Lire aussi - Attaques dans les établissements scolaires : à La Réunion comme ailleurs le risque zéro n'existe pas

- L'assaillant d'Arras mis en examen -

Après 96 heures de garde à vue dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat au couteau de l'enseignant l'assaillant, et d'autres suspects, ont été présentés ce mardi à un juge d'instruction antiterroriste de Paris.

Ils ont été mis en examen. Mohammed Mogouchkov, 20 ans, a été mis en examen par un juge d'instruction antiterroriste pour assassinat et tentatives d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste, ainsi que pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, a indiqué à l'AFP son avocat, ce qu'a confirmé le Parquet national antiterroriste (Pnat).

Pour rappel, vendredi, muni d'un couteau, il s'est rendu à son ancien établissement, la cité scolaire Gambetta-Carnot. Il a mortellement poignardé Dominique Bernard, professeur de français âgé de 57 ans, puis blessé trois autres personnes avant d'être interpellé par une patrouille de police.

Mohammed Mogouchkov était suivi par la DGSI "depuis la fin du mois de juillet", selon le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, par des écoutes et des mesures de surveillance physique.

Deux de ses frères ont également été placés en garde à vue: son cadet, âgé de 17 ans, qui se trouvait à proximité d'un autre établissement scolaire d'Arras, mais sans arme, et son aîné, actuellement incarcéré.

Ce dernier a été condamné à cinq ans d'emprisonnement, en 2023, pour ne pas avoir dénoncé un projet d'attentat aux abords du palais de l'Elysée. Il a ensuite été condamné pour apologie du terrorisme.

- Fiché "S" ne veut pas forcément dire islamiste -

Attaque terroriste à Arras, attentat de Bruxelles… les deux assaillants étaient fiché S. "Fiché S"… un terme qui revient fréquemment lors des affaires de terrorisme. Souvent assimilé aux attentats perpétrés par des individus soupçonnés de radicalisation islamiste, ce terme est pourtant bien plus large. Il englobe les personnes potentiellement menaçantes pour la sûreté de l'État. À La Réunion, une soixante de personnes sont fichées "S".

Tous les fichés S ne sont pas des islamistes radicaux. Les personnes fichées S peuvent l'être en raison de leur appartenance à des groupes anarchistes, ou nationalistes corses ou basques. "Elles sont fichées pour de multiples raisons, détectées par nos services en raison de leur attitude, de leur comportement, fréquentations, consultations de sites…" explique Mickaël Hoarau de Unsa Police, contacté par Imaz Press.

Mais alors, que signifie vraiment la fiche S ? Cette fiche est une sous-catégorie du fichier des personnes recherchées. Elle vise donc les personnes présentant une menace pour la France. Un dispositif mis en place par l'État en 2015 à la suite des attentats terroristes à Paris.

Si l'objectif à la base était de suivre les individus soupçonnés de radicalisation religieuse et susceptibles de passer à l'acte, les fiches S sont subdivisées en plusieurs niveaux.

La fiche S - pour sûreté de l’État - vise, selon la loi, des personnes "faisant l’objet de recherches pour prévenir des menaces graves pour la sécurité publique ou la sûreté de l’État, dès lors que des informations ou des indices réels ont été recueillis à leur égard".

Une fiche S peut par exemple concerner une simple relation d’un terroriste connu.

Figurent sur cette fiche S, l'état civil complet de la personne recherchée (nom, prénom, date et lieu de naissance, sexe, nationalité, pseudo), une photo et un signalement, les motifs de la recherche et la conduite à tenir en présence d'une personne fichée.

La fiche S est surtout destinée à attirer l'attention des forces de sécurité si l'une des personnes fichées est interpellée. Elles doivent alors en référer aussitôt aux services de renseignement.

- Plusieurs niveaux -

Il y a plusieurs degrés dans les fiches S afin d’assurer un suivi des personnes fichées en fonction de leur dangerosité. Ces degrés sont matérialisés par des chiffres qui vont de 1 à 16.

En France, ce sont les enquêteurs de la DGSI (direction générale de la sécurité intérieure) qui sont chargés de surveiller et d'enquêter sur ces profils lorsqu'ils constituent une menace sérieuse.

Le président de la République française a d'ailleurs demandé le 16 octobre aux préfets de chaque département de réévaluer le niveau de la menace terroriste en France en faisant le point sur la totalité des fichés S.

Ce lundi 16 octobre, Gérald Darmanin, le ministère de l’Intérieur, a fait état lors d’un point presse de 20.120 individus répertoriés dans le FSPRT (Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste). Sur ce chiffre, 5.100 font l’objet d’un suivi actif. Parmi eux : 1.411 sont de nationalité étrangère, dont 489 se trouvent sur le territoire national. 214 sont actuellement incarcérés en prison ou font l’objet d’un placement dans un établissement psychiatrique et 82 sont assignés à résidence.

Il reste donc 193 étrangers en situation irrégulière inscrit au FSPRT. C’est ce groupe qui devrait faire l’objet d’un ciblage particulier, en vue "d’une expulsion systématique", selon la formule du ministre.

Si vous êtes témoin d’un événement suspect, en ligne ou non, ou si vous détenez une information importante pour les autorités, adressez-vous directement aux services de police en composant le 17 ou le 112.

D'ailleurs, comme le reste de la population, les membres de la communauté éducative peuvent contacter le numéro vert national de la plateforme "Stop Djihadisme". Il est joignable au 0.800.005.696, du lundi au vendredi de 9h à 18h.

Lire aussi - Darmanin demande l'"expulsion systématique de tout étranger considéré comme dangereux"

ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

 

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