Manque de matériels et infrastructures inachevées

Jeux des Îles : les fédérations malgaches lancent l'alerte, la coopération régionale s'organise

  • Publié le 10 août 2023 à 08:25
  • Actualisé le 10 août 2023 à 08:26

Rien n'est (tout-à-fait) prêt… ça, on le savait. Si lors de l'annonce de la participation officielle de La Réunion aux Jeux des îles de l'Océan indien 2023, les inquiétudes n'étaient pas levées concernant les sites sportifs et les hébergements des athlètes, à seulement deux semaines des jeux, 16 fédérations malgaches tirent la sonnette d'alarme sur le manque de matériels et infrastructures inachevées. Dans le même temps la coopération régionale s'organise pour permettre aux jeux d'avoir lieu dans de bonnes conditions.

Alors que les Jeux des Îles vont se tenir du 25 août au 3 septembre, à l'approche de l'événement très attendu par les communautés sportives, 16 fédérations sportives malgaches ont tenu une réunion en urgence au stade Barea Mahamasina.

Toutes ont décidé de tirer la sonnette d'alarme et dénoncent dans une note relayée par l'Express de Madagascar, les anomalies constatées qui entraînent des blocages durant le regroupement des athlètes en préparation de ce grand événement.

"Le blocage vient de la coordination générale, une entité qui ne figure pas dans l'organigramme du Comité d'organisation des Jeux des Îles (COJI). Cette coordination générale devrait agir comme facilitateur du COJI et non un blocage", relaye cette note.

Un blocage qui – selon les fédérations sportives – impact les sportifs dans l'incapacité même de se fournir du savon, ou du papier toilette.

Alors à seulement deux semaines de l'ouverture de ces jeux, "il faut trouver des solutions, car des problèmes au niveau de l'hébergement, de la restauration, des médicaments, du matériel de compétitions cumulent" relève la note.

- La politique derrière tout ça ? -

Si les fédérations sportives malgaches témoignent dans l'Express de Madagascar en expliquant que "cette note n'a rien à voir avec des fins politiques", le contexte est celui d'une lutte d'influence entre l'actuel président Andry Rajoelina – qui brigue un deuxième mandat – et l'ancien judoka Siteny Randrianasoloniaiko – actuel président du Comité national olympique (CNO) lui aussi candidat à la présidentielle.

"Nous tirons la sonnette d’alarme pour que des solutions soient trouvées car c’est l’honneur de Madagascar qui est en jeu", lance le président de la ligue de rugby malgache.

"Pour ma part, j’ose dire que cette note est une sorte de lavage de linge sale entre les fédérations, le COJI, le ministère de la Jeunesse et des sports (MJS) et tous ceux qui sont dans l’organisation des JIOI. Cette note ne devrait pas sortir et être connue du public mais il y a des traitres parmi ceux qui ont été présents le 7 août dernier".

Contacté à plusieurs reprises dans la journée de mercredi, le CNO n'a pas donné suite à nos demandes d'interview.

Les fédérations elles, alertent, sans solution "elles seront obligées de libérer les athlètes car c'est invivable". Ce qui signifie qu'il risque de ne plus y avoir d'entrainements pour ces sportifs.

- La coopération régionale à pied d'oeuvre -

À La Réunion, du côté du Comité régional olympique et sportif (CROS), on est au courant de ces inquiétudes.

Aucun commentaire n'est fait sur "les problèmes internes à Madgascar". Cependant, La Réunion et les autres îles participantes des jeux, s'attèlent à travailler ensemble pour contribuer à l'organisation des Jeux.

"On travaille à les aider au maximum pour pouvoir les doter du matériel qu'il faut pour assurer les compétitions", indique à Imaz Press Claude Villendeuil, président du Cros.

"Pour le cyclisme, la natation ou encore l'athlétisme, le Comité d'organisation des jeux des îles (COJI) nous a sollicité pour les aider pour les chronométrages, notamment, et cela est en cours", ajoute-t-il. "On a bon espoir de boucler cela."

Côté hébergement, même incertitude. "On est encore en discussion pour l'hôtel, on n'a pas confirmation à ce jour mais on sait qu'à Tananarive il y a des possibilités d'accueil", souligne Claude Villendeuil.

Il poursuit "toutes les îles essaient de les aider à monter la compétition, l'organisation, les accréditations, la billetterie, car ce n'est pas encore fait et on en a besoin", surtout à deux semaines de l'ouverture des jeux.

Lire aussi - Jeux des îles : compte à rebours lancé mais inquiétudes toujours pas levées

- Malgré les approximations, la fête sportive sera au rendez-vous -

Le président du Cros se veut toutefois rassurant.

"Tous les athlètes auront les mêmes conditions de pratique." "Les jeunes se préparent et il ne faut surtout pas leur mettre des doutes dans la tête par rapport à cela", dit-il.

"On leur a dit que ce ne serait pas facile, ils devront apprendre à gérer cela et surtout profiter de l'instant sportif et des rencontres avec les autres îles."

Claude Villendeuil conclut : "il faut dédramatiser, cette fête du sport sera conviviale, c'est cela qu'il faut retenir"

Lire aussi - Madagascar : les Jeux des Îles se tiendront (et c’est sûr) du 25 août au 3 septembre 2023

Lire aussi - Jeux des Îles : la délégation réunionnaise dans les starting-blocks

ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

guest
6 Commentaires
Milos
Milos
1 an

L’un des pays les plus pauvres au monde c’est n’importe quoi pathétique de confier une telle organisation. Des jeux à boycotter

Alain
Alain
1 an

Réponse dans les articles précédents d'IP....!

Alain
Alain
1 an

Combien d'argent détourné par qui au profit de qui?
Ça devient lassant de commenter pour commenter...

jp chevau
jp chevau
1 an

Ils ont rien à foutre de la population malgache qui crève la dalle

HULK
HULK
1 an

Un scandale de plus. Comment peut-on encore donner du crédit à une telle manifestation? Combien d'argent détourné? Amusez-vous bien...

Dom
Dom
1 an

Combien ça coûte ?