Mois de la résilience

La préfecture de La Réunion se mobilise contre les feux de forêt

  • Publié le 14 octobre 2022 à 16:18
Feux broussailles

Pour lutter contre les feux de forêt à La Réunion, la préfecture et ses partenaires lancent une opération de sensibilisation. La saison à risque s'étend de septembre à fin décembre. Ils "assurent la protection des populations, des infrastructures et de l’environnement en déployant chaque année une stratégie de lutte contre les feux de forêts. Cette année, la stratégie s’articule autour deux axes complémentaires", indique la préfecture. Nous publions ci-dessous le communiqué de la préfecture de La Réunion. (Photo d'illustration : rb/www.imazpress.com)

En France, cette année 2022 est particulière en matière de lutte contre les feux de forêt. Les images de la Gironde et des grands feux qui ont dévasté la forêt landaise ont marqué les esprits. A cette occasion, le renfort de 10 sapeurs pompiers du service départemental d’incendie et de secours de La Réunion a rappelé la solidarité entre les territoires comme l’île l’avait vécue lors de l'incendie qui a touché le Maïdo en 2020.

A La Réunion, la saison à risque s’étend de septembre à fin décembre. Sous l’autorité du préfet, le service départemental d’incendie et de secours, Météo France, l’office national des forêts, les forces de l’ordre et le parc national de La Réunion, assurent la protection des populations, des infrastructures et de l’environnement en déployant chaque année une stratégie de lutte contre les feux de forêts. Cette année, la stratégie s’articule autour deux axes complémentaires.

Le 1er axe est la prévention, notamment auprès de la population en rappelant les bons réflexes, les conduites à tenir face au risque incendie.
Le 2ème axe de notre stratégie est la lutte contre l’incendie. Elle est d’abord basée sur l’anticipation avec un dispositif de guet qui a fait ses preuves et permet une attaque rapide des feux naissants. Elle s’appuie aussi sur la mobilisation des moyens terrestres et aériens pour limiter la propagation du feu.

- Axe 1 : la prévention -

Le plan départemental de protection de la forêt contre l’incendie (PDPFCI)
La stratégie nationale mise en place par l’État impose des travaux de prévention. Le plan départemental de protection de la forêt contre l’incendie (PDFCI) définit les grandes orientations en matière de prévention et de lutte contre les incendies, les actions à mener et les objectifs à atteindre. Sa déclinaison opérationnelle apparaît dans les plans de massifs (Le Volcan, Hauts de l'Ouest, Les Hauts de Saint Denis, La Montagne, Roche Écrite, Volcan, Étang Salé, La Grande Chaloupe, Mafate, Cilaos) qui décrivent les aménagements à réaliser et leur planification.
• Les travaux réalisés au titre de la défense des forêts contre les incendies (DFCI) visent à éviter la propagation des feux sur les espaces forestiers et à faciliter l’intervention des services de secours. Il s’agit essentiellement de travaux forestiers (débroussaillement et coupures de combustibles en bordure des pistes et à l’interface des habitations et de la forêt), d’accès (pistes dédiées DFCI) et d’aménagements de points d’eau (citernes et retenue collinaires).

Prévention auprès du grand public : une campagne numérique et des affiches pour sensibiliser au risque feux d’espaces naturels
La plupart des feux sont dus à des imprudences ou des comportements dangereux (feux de bivouacs, pique-niques, travaux qui génèrent des étincelles, mégot de cigarette jeté en pleine nature).

La prévention du risque incendie passe avant tout par des comportements responsables. Les acteurs locaux, très impliqués, mènent des actions de prévention récurrentes sur les sentiers, auprès des scolaires… Toutefois, certains conseils et bons comportements méritent encore d’être diffusés et rappelés au grand public. Aussi, une campagne locale de sensibilisation est déployée pendant la saison à risque. Elle vise 3 grands objectifs : réduire les départs de feux accidentels, agir pour limiter la propagation des feux, adopter les bons réflexes de sauvegarde.

Tous concernés pour ne pas déclencher les feux de forêt :

  1. Aux abords des forêts : n'allumez ni feu, ni barbecue ;
  2. Ne jetez jamais vos mégots en forêt ou par la fenêtre de votre voiture ;
  3. Ne réalisez pas de travaux avec des matériels susceptibles de déclencher un feu (disqueuse, soudure…) les jours de fort risque d’incendie (vent, température élevée et sécheresse) ;
  4. Ne stockez pas vos combustibles (bois, fuel, réserve de gaz) contre votre maison ;
  5. Si vous êtes témoin d'un début d'incendie, prévenez le 18, le 112 ou le 114 (appel d’urgence pour sourds et malentendants) et essayez de localiser le feu avec précision ;
  6. Confinez-vous, ne fuyez pas, votre habitation est le meilleur abri.

Des affiches dans les lieux publics
Des affiches seront diffusées dans les lieux publics comme les mairies et offices de tourisme pour sensibiliser la population.

- Axe 2 : La stratégie de lutte -
La détection des feux naissants pour une intervention rapide
Le dispositif de lutte contre les feux de forêt et d’espaces naturels à La Réunion repose sur une anticipation forte pour détecter rapidement les départs de feu et engager les moyens adaptés. L’analyse et l’estimation du risque s’appuie sur les points suivants :
- Météo-France diffuse quotidiennement une évaluation des dangers météorologiques d'incendie, sous forme de cartes d’«Indices Feux Météo » (IFM),
- Les réunions inter-services quotidiennes permettent les échanges d’informations entre les différents acteurs.

Cette analyse du risque permet de définir un dispositif de primo intervenants reposant pour l’essentiel sur le déploiement de moyens humains et de matériels au plus près des zones à risques:

- des sapeurs-pompiers et le matériel adapté est prépositionné,

- éco-gardes et gardes forestiers réalisent des patrouilles ciblées et coordonnées.

La mobilisation des moyens terrestres et aériens
Cette mobilisation repose sur les moyens suivants :
- Le détachement prévento-curatif. Chaque jour, ces groupes constitués de camions citernes « feux de forêts » (CCF) sont répartis sur les massifs et la couronne littorale ;
- Les groupes d’intervention feux de forêt spécialisés. Par exemple, le détachement d’intervention héliporté permet d’intervenir sur des feux inaccessibles aux moyens terrestres, une équipe du SDIS arme le « pélicandrome » (ravitaillement de l’avion bombardier d’eau DASH en retardant aérien) et l’équipe drone du SDIS réalise des prises de vues aériennes. Le drone peut également embarquer une caméra thermique pour le signalement des points chauds ;
- Les hélicoptères : hélicoptères bombardier d’eau (HBE), hélicoptère de gendarmerie (SAG) ;
- L’avion bombardier d’eau DASH ;
- Les moyens forestiers de l’ONF, du Parc national et du conseil départemental.

Après incendie, la recherche des causes et circonstances des incendies
La cellule a été créée en 2018. Elle est composée de:
- sapeurs pompiers
- gendarmes d’investigation criminelle
- la police scientifique
- des agents de l’ONF.
Cette cellule a pour vocation d’enrichir les actions de prévention (meilleure connaissance des causes) mais aussi de renforcer la formation en matière de lutte contre les incendies. Les circonstances de déroulé du feu permettent ainsi d’adapter les moyens de lutte. Elle n’a pas de rôle judiciaire, qui relève exclusivement de la police et de la gendarmerie sous la directive du parquet.

Focus sur les acteurs de la lutte contre les feux de forêts

Le préfet
En cas de feux majeurs, le préfet de département est commandant des opérations et il assure la coordination opérationnelle des services. Il s’appuie sur l’état-major de zone et de protection civile de l’océan Indien (EMZPCOI) au sein de son cabinet, renforcé par une mission d’appui de la sécurité civile (MASC) composée de 2 militaires des formations militaires de la sécurité civile (FORMISC), spécialistes de la lutte contre les feux de forêt. En cas de feux majeurs, l’EMZPCOI analyse et recense les besoins en moyens nationaux. Le service départemental d’incendie et de secours (SDIS) Les missions du SDIS répondent à trois grands volets de la stratégie de lutte contre les feux de forêts et les espaces naturels :
- l’évaluation journalière des risques et l’adaptation en conséquence de la réponse opérationnelle
- la prévention par la mise en place d’un dispositif préventif sur le terrain
- l’engagement des moyens terrestres et aériens

Météo France

Les conditions météorologiques (vent, chaleur, hygrométrie, sécheresse de la végétation) ont une grande influence sur le développement et la propagation des incendies de forêt. Le changement climatique, avec des hivers globalement plus chauds et plus secs, s’accompagne également d’une augmentation du danger météorologique de feux de forêts. Météo-France, au titre de ses attributions en matière de sécurité des personnes et des biens et de services climatiques, fournit une évaluation des dangers météorologiques d'incendie, sous forme de cartes d’«Indices Feux Météo » (IFM) qui servent à réaliser la carte des niveaux de risque sur les 26 zones climatiques, dont 18 sont à enjeu feux d’espaces naturels.

L’office national des forêts (ONF)
Les équipes de l’ONF exercent une surveillance quotidienne dans le cadre leurs activités. Ces patrouilles assurent une mission qui va de la sensibilisation et à l’information du public, à la détection d’incendie, au guidage des secours jusqu’ à l’intervention sur le terrain grâce à des équipements adaptés tels que des véhicules porteurs d’eau. Leur zone d’intervention se situe sur les massifs du Volcan, des Hauts sous le vent, des Hauts de St Denis et de la Grande Chaloupe ainsi qu’à l’Etang Salé.

Le Parc national
Des équipes d’éco-gardes interviennent principalement en cœur de parc sur les zones où le niveau de risque journalier est qualifié de « sévère » et « très sévère ». Le Parc national joue également un rôle dans l’information et la sensibilisation du public.

La gendarmerie et la police nationale
En cas de niveau de risque « très sévère » ou « exceptionnel », la police et la gendarmerie mobilisent des équipes pour surveiller les secteurs à risque, faire respecter les interdictions d’accès et identifier les éventuels incendiaires.

Les forces armées de la zone sud océan Indien (FAZSOI)
En cas de niveau de risque « exceptionnel », les FAZSOI peuvent participer au dispositif de surveillance, de dissuasion et d’alerte en mobilisant des patrouilles mobiles.

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