[VIDÉOS] Wuambushu

Mayotte : le quartier Barakani bientôt rayé de la carte

  • Publié le 20 juin 2023 à 06:12
  • Actualisé le 20 juin 2023 à 12:04

Voilà déjà plus d'un mois, presque jour pour jour, que l'opération Wuambushu a démarré à Mayotte. Une opération en demi-teinte, tant les objectifs fixés au départ n'ont pas été atteints. Quoi qu'il en soit, les opérations de destruction de bidonvilles ont repris ce lundi 19 juin dans le quartier Barakani sur la commune de Koungou, poursuivant la ligne de conduite des autorités de lutter contre l'habitat insalubre (Photo d'illustration : AFP)

C'est ce lundi matin que la démolition de ce quartier situé au nord-est de Mayotte a commencé. Une destruction qui intervient un mois après celle de Talus 2.

Une destruction qui intervient également après que la justice administrative de Mayotte ait rejeté le recours déposé par une famille du quartier Barakani à Koungou qui s'opposait à l'évacuation et la destruction du bidonville où elle vit.

Très tôt, près de 80 gendarmes étaient sur les lieux pour assurer la sécurité. "On fait un tour du quartier pour vérifier que tout le monde a évacué les lieux et on évite toute problématique, tout acte de rébellion", a fait savoir le général Olivier Capelle.

Le quartier qui comptait 80 cases en tôle selon la préfecture, n'en compte désormais plus qu'une dizaine. Les habitants ayant eux-mêmes démonté leurs habitations avant de fuir. "Tout a été démonté par les habitants eux-mêmes. Souvent, ils veulent récupérer les matériaux car ils coûtent très cher ici", indique le général Capelle.

Environ vingt familles de clandestins, la plupart venus des Comores, vivaient dans ce bidonville. Psylvia Dewas, chargée de la résorption de l’habitat insalubre à la préfecture, a indiqué que "deux tiers étaient en situation régulière, aucune n’a été relogée".

- Trois jours d'opération -

La démolition de ce bidonville devrait durer jusqu'à mercredi 21 juin.

Une station d’épuration devrait être construite à la place du quartier Barakani. Les travaux doivent débuter dès la semaine prochaine.

La préfecture de Mayotte compte ensuite déposer sept autres arrêtés pour poursuivre la destruction d’autres bidonvilles, comme ceux de Petite-Terre et d’Hamouro.

L'État prévoit toujours de détruire à Mayotte dans les prochains mois, "1.000 cases identifiées" comme étant des logements insalubres, a indiqué le préfet.

- Des associations vent debout -

Les autorités françaises ont déployé depuis avril des centaines de policiers et gendarmes à Mayotte pour mener une série d'interventions des services sécuritaires et sociaux regroupées sous le nom de "Wuambushu" ("reprise" en mahorais).

Selon le préfet Thierry Suquet, plus de 400 policiers et gendarmes supplémentaires sont toujours sur l’île. "Quatre escadrons de gendarmes mais également la CRS8 et des renforts au sein de la police aux frontières ont pris la relève des renforts qui viennent de partir", a-t-il énuméré devant la presse lundi.

L'opération, qui vise à réduire l'habitat insalubre et à expulser les personnes en situation irrégulière est dénoncée par des associations comme "brutale", "antipauvres" et violant les droits des migrants, mais soutenue par les élus et de nombreux Mahorais.

Une opération pour laquelle - si cela se confirme - Gérald Darmanin devrait se déplacer à la fin du mois de juin en vue d'un premier bilan.

Lire aussi - Saint-Denis : une marche contre l'opération Wuambushu

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