En ce mois d'avril 2025, de nombreux Réunionnais observent une baisse temporaire des volumes d’œufs sur les étals de l'île. La filière avicole locale traverse bel et bien une baisse temporaire de la production, en raison notamment des cyclones Chido et Garance. Néanmoins, aucune pénurie n’est à craindre à condition que la consommation reste raisonnée. (Photo : rb/www.imazpress.com)
La filière avicole réunionnaise est 100% autosuffisante et permet de répondre à la consommation d’œufs de la population.
Néanmoins, après le passage du cyclone Garance le 28 février 2025, plusieurs élevages ont été affectés. Certaines poules pondeuses n’ont pas survécu aux intempéries ou ont été traumatisées, entraînant une baisse mécanique du nombre d’œufs pondus.
À cette perte locale s’est ajoutée une difficulté en amont : le cyclone Chido qui, en décembre dernier, a dévasté les élevages avicoles de Mayotte.
Cela a poussé les producteurs réunionnais à réorienter environ 10% de leur production pour soutenir la production mahoraise, unique alternative possible pour garantir les normes françaises et européennes en matière sanitaire et de qualité.
- A La Réunion le marché de l'oeuf est tendu mais contrôlé -
La Chambre d’agriculture de La Réunion confirme qu’il n’y a "strictement aucune pénurie, tout juste une légère baisse contextualisée qui va rentrer dans l’ordre". Les grandes enseignes partagent ce constat mais décrivent une situation plus tendue.
Carrefour, approvisionné par Aviferme, Élevage du Patelin et Pierre Maximin Maillot, évoque des ruptures d’approvisionnement partielles malgré des livraisons régulières.
Le groupe explique cette instabilité par la combinaison de plusieurs facteurs : la réorientation de production vers Mayotte, les dégâts causés par Garance, mais aussi le déroulement du vide sanitaire annuel, période durant laquelle les élevages doivent être vidés pour nettoyage et prévention sanitaire, stoppant temporairement la production.
Chez Leclerc, on parle également de "baisse de volume générale" liée à la cyclicité normale de l’élevage, renforcée par les perturbations post-cycloniques. Un retour à des approvisionnements plus conséquents est espéré pour le mois de mai, notamment sur les gammes plein air et bio, indique Leclerc.
- Comprendre le cycle naturel des poules pondeuses -
Au-delà des aléas climatiques, la biologie des poules explique aussi en partie les variations de production. Une poule commence à pondre vers 5 à 6 mois, atteint un pic de ponte au bout de quelques semaines, puis voit sa production baisser progressivement au fil des mois et des années.
En élevage bio notamment, les contraintes sont encore plus fortes, car l’alimentation, l’espace et les traitements sont strictement encadrés. Pour respecter les normes de densité sur les espaces de vie de l'animal, les aviculteurs doivent régulièrement renouveler leurs cheptels en se séparant d’animaux vieillissants, moins productifs.
Dans le sud de l’île, Béatrice Merlo, avicultrice bio, témoigne d’une réalité quotidienne exigeante. Avec 210 poules dans son verger, elle fait face à la fin de cycle de son lot actuel.
- Aviculteur, un métier sous tension à La Réunion-
"Actuellement, j’ai à peine de quoi satisfaire les clients sur les marchés forains", explique-t-elle. Les jeunes poulettes introduites en février ne commenceront à pondre qu’à partir de juillet.
Elle décrit d'ailleurs un métier loin des clichés : "Être aviculteur, ce n’est pas attendre et ramasser les œufs. Je passe du temps à observer mes volailles pour vérifier leur bien-être".
Pour cette éleveuse qui vend sur les marchés de Saint-Pierre et Saint-Louis, le cyclone Garance a aussi eu un impact psychologique important sur ses animaux : "Les poules sont des grandes stressées. Un stress intense peut leur faire arrêter complètement de pondre ».
D’autres difficultés, comme le retard dans la construction de son deuxième bâtiment réalisé en autoconstruction, ont également ralenti la rotation des lots indispensables pour maintenir une production régulière.
"L’objectif c’est de toujours de rester en pic de ponte", confie-t-elle, en rappelant les contraintes spécifiques du cahier des charges bio contrôlé par Certipac.
- Un appel au civisme pour éviter la crise de l'oeuf -
Malgré la baisse temporaire des volumes et un métier exigeant, la filière avicole réunionnaise reste solide et organisée. Les professionnels insistent sur un point : la situation ne deviendra critique que si les consommateurs, par crainte, se mettent à stocker de manière excessive.
Un comportement qui créerait artificiellement la pénurie redoutée. Le mot d’ordre est donc clair : acheter comme d’habitude, et faire confiance à la capacité de la production locale à se stabiliser dans les prochaines semaines.
pb/www.imazpress.com / redac@ipreunion.com
on a bien compris oeuf corse!
Ah bon ? Chido maintenant ?
La pénurie permet d’augmenter les prix
Dire : " Ne stockez pas et ne vous affolez pas" reste la meilleure façon d'organiser la panique et le stockage.
Comme d'hab, ce sera "tout pour ma gueule, les autres n'avaient qu'à passer avant moi".
Vous publiez ça comme si toute la Réunion était branchée sur votre site... mdr... décidément, ce qu'on raconte est vrai, vous vous sentez plus péter depuis un bout de temps chez Imaz Press...
Donner une information signifie pour un média "ne plus se sentir péter" ? Vous êtes sûr que vous allez bien Josimé ? Avez-vous besoin d'aide ?
+++
Tu parles d'un commentaire sympa! Pourquoi vous lisez Imaz Press alors ?