3.200 manifestants

Réforme des retraites : une manifestation moins suivie à La Réunion, mais un "combat qui continue"

  • Publié le 12 février 2023 à 11:15
  • Actualisé le 13 février 2023 à 13:03

Ce samedi 11 février 2023 marque la 4ème journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Retraités, étudiants, lycéens, actifs, jeunes actifs, les Réunionnais ont voulu dire, à nouveau "non" à la réforme des retraites portée par le Gouvernement. Selon les chiffres de la préfecture, 3.200 personnes ont défilé dans les rues dionysiennes et saint-pierroises. Une mobilisation moins suivie que le 7 février mais une volonté toujours intacte pour faire plier le gouvernement. (Photo Mardi 7 février 2023 - Manifestation à Saint-Denis contre la réforme des retraites (Photo sly/www.imazpress.com))

Après trois premières journées de mobilisation, les Réunionnais et plus largement les Français ont à nouveau dit "non" au gouvernement et à leur réforme des retraites. Les syndicats voulaient un rassemblement populaire, familial et surtout massif. "Le week-end, la mobilisation est plus familiale, avec des personnes qui ne peuvent pas forcément faire grève, par exemple parce qu’il n’y a pas de syndicats dans leur entreprise", indiquait la CGT. "La stratégie est d’élargir le mouvement en permettant à de nouvelles personnes de venir, sans se substituer à la grève."

A La Réunion, ce samedi 11 février, les manifestants se sont rassemblés à Saint-Denis et à Saint-Pierre pour défiler dans la rue et scander haut et fort, leur mécontentement envers cette réforme.

Sur Saint-Denis, les manifestants se sont dans un premier temps rassemblés devant le jardin de l'Etat aux alentours de 9h. La population a répondu présente. Les syndicats réunionnais ont donné le rythme de la manifestation qui s'est déroulé dans le calme, aux sons des roulèr, des tambours ou encore des voitures sono. Comme l'avait exprimé en amont de la manifestation Marie-Hélène Dor, représentante départementale de la FSU 974, "il faut absolument maintenir la pression".

Même son de cloche du côté de la CGTR. "Il faut dire à ce gouvernement qu’on ne veut pas de cette réforme", ajoutait Jacques Bughon, secrétaire général de la CGTR.

https://www.youtube.com/watch?v=k3xZxk2RhSw

Dans le cortège, en ordre de marche des lycéens, des étudiants, des travailleurs, et des retraités ont battu le pavé, ensemble, avec les mêmes revendications et se sont dirigés progressivement vers le jardin de la préfecture, sur le barachois. Dans les rangs, en direction du Barachois, plusieurs personnalités politiques ont également répondu présent à l'appel à la mobilisation. Parmi elles : Huguette Bello, la Présidente du conseil régional, Jean-Hugues Ratenon, député LFI de la 5ème circonscription de La Réunion, ou encore Monique Orphé, élue de Saint-Denis.

La présidente de Région appelle en particulier les Réunionnaises à se mobiliser. "Nous avons une population qui est pauvre, 100 000 personnes qui touchent une pension de misère. Les femmes sont les plus touchées", déclarait-elle.

https://www.youtube.com/watch?v=K15cfTYTxT8

Le député réaffirme qu'il "n'y aura pas de négociation. Nous voulons le retrait de cette réforme". Selon lui, 64 ans non, 62 ans, c'est déjà trop. Nous sommes pour une retraite à 60 ans". Il est prêt à continuer de se mobiliser aux côtés des Réunionnais persuadé que "le gouvernement cédera".

Aux alentours de 12h, les manifestants sont arrivés dans les jardins de la préfecture de Saint-Denis, et les syndicats ont de nouveau pris la parole tour à tour devant les manifestants. "Il faut faire plier le gouvernement, il faut que les lycéens, les étudiants et les retraités se mobilisent ", avant d'ajouter que "le combat continue". Un message appuyé par le reste de l'intersyndicale. Selon l'un des représentants de l'UNEF, "la réforme touche toute la société mais aussi les jeunes. La réforme joue sur le chômage, l’accès à l’emploi. A cause de cette réforme les jeunes seront pénalisés encore plus. Aujourd’hui l’Unef fait bloc et appelle les jeunes à se mobiliser".

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Les syndicats comme la CGTR, FO, FSU974, CFDT, CFECG, Alliance Police Nationale, ATTAC Réunion, SAIPER ou encore UNEF, donnent déjà rendez-vous aux manifestants le 16 février et le 7 mars.

-Les précédentes mobilisations à La Réunion -

Le mardi 7 février 2023, la mobilisation a réuni il y avait plus 5.000 personnes à Saint-Denis et Saint-Pierre, selon les syndicats. La Préfecture comptabilisait elle, près de 3.900 manifestants.

C’est moins que le 31 janvier où la mobilisation avait battu des records. Pour rappel, plus de 10.000 personnes selon les organisateurs, 7.300 selon la préfecture, s'étaient réuni dans les rues réunionnaises, aussi bien à Saint-Denis et Saint-Pierre. Une mobilisation sociale sans précédent.

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La première mobilisation des réunionnais remonte au 19 janvier. 2.000 personnes s'étaient alors déplacés à Saint-Denis pour une première journée de contestation. Une mobilisation réussie ce jour là pour l’intersyndicale. Pour la première fois depuis des années, les 12 organisations syndicales réunionnaises – mêmes les réformistes – sont descendues ensemble dans la rue, pour une même cause.

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- 963.000 manifestants dans toute la France -

Les manifestations ont rassemblé 963.000 personnes en France, dont 93.000 à Paris, selon le ministère de l'Intérieur. La CGT a recensé de son côté 500.000 personnes dans le cortège parisien, et "plus de 2,5 millions" au niveau national. Le cabinet Occurrence, qui a réalisé un comptage pour un collectif de médias dont l'AFP, a lui dénombré 112.000 manifestants à Paris.

Quelle que soit la source, les chiffres au niveau national sont supérieurs à ceux de la journée précédente du 7 février (près de 2 millions, selon la CGT et 757.000, selon les autorités).

Avant le départ du défilé dans la capitale, les leaders des huit principaux syndicats ont confirmé leur appel à un cinquième acte le 16 février. Ils se sont aussi dits prêts "à durcir le mouvement" et à "mettre le pays à l'arrêt le 7 mars" si le gouvernement et le Parlement "restent sourds" aux mobilisations.

Selon Philippe Martinez (CGT), "la balle est dans le camp" de l'exécutif, son homologue de la CFDT Laurent Berger ajoutant que "ça laisse un peu de temps s'ils veulent réagir". Pour le N.1 de la CFDT, il s'agit de "faire des rassemblements devant les entreprises, des opérations ville morte" et non d'être "dans la logique de grève reconductible".

www.imazpress.com avec l'AFP

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