5.000 personnes dans la rue

Réforme des retraites : une mobilisation plus faible... mais une détermination intacte, selon l'intersyndicale

  • Publié le 8 février 2023 à 07:18
  • Actualisé le 8 février 2023 à 13:00

Ce mardi 7 février 2023, la population réunionnaise était de nouveau mobilisée contre la réforme des retraites, actuellement débattue à l’Assemblée nationale. Il y avait moins de monde dans les rues. Les syndicats annoncent plus de 5.000 personnes à Saint-Denis et Saint-Pierre. La Préfecture comptabilise elle, près de 3.900 manifestants. Dans les deux cas, la mobilisation a été moitié moins importante que celle du 31 janvier 2023 où près de 10.000 personnes ont battu le pavé (Photo : rb/www.imazpress.com)

La faible mobilisation de ce mardi 7 février en comparaison de la marée humaine de la semaine passée n’étonne pas dans les rangs de l’intersyndicale. « Il y a moins de monde car se pose la question des salaires », déclare Jacques Bhugon de la CGTR.

De fait, pour les grévistes, la mobilisation est aussi un sacrifice financier. Chaque jour de mobilisation représente une journée de salaire en moins. De nombreuses personnes se demandent si elles ont les moyens de faire grève, alors que l’inflation, pèse sur leur porte-monnaie. Difficile donc pour les Réunionnais de se priver des centaines d'euros qui leur permettraient de remplir leur frigo. "Difficile pour eux de faire grève, bien qu’ils soient fermement opposés à la réforme des retraites" note un syndicaliste.

En moyenne, avec un salaire horaire de 11,30 euros net, un employé du secteur privé perd ainsi 79,10 euros sur une journée de sept heures. À volume horaire égal, un ouvrier perd 82,60 euros et un cadre 193,20 euros.

La somme élevée pour les salariés en grève. En Métopole, les syndicats ont mis en place les "caisses de grève", pour amortir au mieux ce coût. Cette aide est uniquement accessible par les adhérents des centrales syndicales.

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- Un avant-goût de samedi 11 février -

Moins de monde, mais pourtant, comme le clament les syndicats et les manifestants, « on est bien là ». Pour Gladys Robert du Saiper, « la mobilisation de ce mardi c’était pour dire n’oubliez pas on est là, on vous donne un avant-goût de ce qui vous attend samedi ». Et ce, même si la mobilisation est en baisse pour ce troisième round. « On ne nous voit pas, on ne nous entend pas, mais là on nous verra », lance Galdys Robert.

https://www.youtube.com/watch?v=M-QAG7EIKjQ

Les syndicats appellent d’ailleurs l’ensemble des Réunionnais à venir ce samedi 11 février pour le 4ème round. « Jeunes, moins jeunes, étudiants, salariés, retraités, on vous attend », clame Zohra Givran de la CGTR.

Le rendez-vous est donné dès 9 heures au jardin de l’État à Saint-Denis et à la même heure devant la mairie de Saint-Pierre.

Cette action est présentée comme une « grande fête de l’intersyndicale », souligne Jean-Yves Hoarau du CFTC. Car « l’intersyndicale est unie », note le représentant syndical de la CFE-CGC en balayant d'un revers de manche les rumeurs de dissensions entre les différentes composant' de l'intersyndiale .

Si une bonne dizaine de mètres séparait les groupes syndicaux au cours du défilé de ce mardi à Saint-Denis, « c’est que chaque syndicat souhaite faire des pauses par-ci ou par-là alors si on devait attendre à chaque fois on ferait des pauses tout le temps », lance un syndicaliste. Autre raison, « on fait bloc contre la réforme mais dans la rue on essaie de s’étaler le long du cortège ».

Unis donc contre le report de l’âge légal à 64 ans, les syndicats entendent bien continuer à mettre la pression à l’exécutif.

- Bruit et fureur à l’Assemblée nationale -

Une pression au moment même où le texte est débattu à l’Assemblée nationale, dans une ambiance plutôt tendue. On le rappelle, plus de 70% de la population est mécontente. « Ce gouvernement est sourd mais nous sommes là pour faire du bruit », indique Gladys Robert, représentante du Saiper.

Depuis lundi 6 février, le projet de loi pour la réforme des retraites et ses quelque 20.000 amendements est examiné par les députés.

Paul-André Colombani, député de Corse s’est exprimé sur le sujet. “Vous avez annoncé l’effondrement du système des retraites. Mais si vous n’écoutez pas le Parlement, c’est votre réforme que vous entendrez bientôt s’écrouler dans le vacarme de la rue”.

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Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, estime que si "le gouvernement continue à s'entêter malgré les mobilisations, oui, il faudra passer à la vitesse supérieure avec des actions plus marquées, plus longues, des grèves plus dures, plus nombreuses, plus massives et reconductibles".

Pourtant, le gouvernement le martèle depuis plusieurs semaines, il ne compte pas céder à la pression. La première ministre l’a rappelé sur France 2. Pour elle, cette réforme est « indispensable ». Les retraites "c'est la réforme ou la faillite" a même lancé lundi 6 février le ministre délégué aux Comptes publics Gabriel Attal en ouverture du débat à l'Assemblée sur la réforme des retraites, sur laquelle son collègue du Travail Olivier Dussopt s'est dit prêt à des "améliorations".

Alors même si la mobilisation de ce mardi était en baisse, le gouvernement aurait tort de croire que la partie est déjà gagnée.

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ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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