Ce mardi 29 avril 2025, l'Insee a dévoilé son étude sur "Les retours des personnes nées à La Réunion et leur insertion professionnelle" Il en ressort que les personnes nées à La Réunion et ayant vécu un long séjour hors de l’île s’insèrent mieux professionnellement que celles n’en étant jamais parties. Mais cette différence s’explique d’abord par leur niveau de formation, principal levier pour accéder à l’emploi sur le territoire. (Photo : rb/www.imazpress.com)
En 2021, l'Insee annonce que 59% des personnes nées à La Réunion et ayant effectué un séjour d’au moins six mois hors de l’île sont en emploi, contre seulement 48% de celles n’ayant jamais quitté le territoire durablement.
Cependant, selon l'Insee, ce n’est pas la mobilité en elle-même qui favorise leur insertion professionnelle, mais le niveau de diplôme acquis au cours ou à l’issue de cette expérience. Parmi les personnes ayant connu une longue mobilité, 40 % ont le bac ou plus, contre 33% pour celles restées sur place.
Selon l'étude, à caractéristiques identiques (âge, sexe, situation familiale, santé, diplôme), la mobilité seule n’améliore pas l’accès à l’emploi.
- Un effet indirect de la mobilité sur l’insertion -
La mobilité permet souvent une meilleure formation, mais le retour ne se fait pas toujours dans une perspective professionnelle.
Seuls 7% des natifs de l’île partis longtemps reviennent avec une promesse d’embauche ou un projet entrepreneurial.
Pour la majorité, les raisons sont d’ordre personnel ou familial, explique l'Insee. Nénmoins, l'étude montre que malgré des freins à l’emploi évoqués au retour, 92 % jugent positivement leur expérience de mobilité.
- Origine géographique et accès à l’emploi -
Parmi les résidents nés dans l’Hexagone, 75 % sont en emploi.
À diplôme égal, leur taux d’emploi est similaire à celui des natifs de l’île, mais ils accèdent plus souvent à des postes de cadre, souvent en lien avec leur niveau de formation élevé et leur expérience.
En revanche, les personnes nées dans la région océan Indien (Madagascar, Mayotte, Maurice, Comores) sont beaucoup moins insérées professionnellement, même à profil comparable.
- Des inégalités durables selon les parcours -
Les personnes n’ayant jamais quitté La Réunion sont les plus fragiles sur le marché du travail : seules 18% d’entre elles sont en emploi, souvent sans diplôme ni permis de conduire, avec de grandes difficultés rédactionnelles.
À l’inverse, celles ayant effectué de courts séjours hors de l’île (moins de six mois) ont un profil proche de celles ayant connu une mobilité plus longue, avec 56 % en emploi.
- Une évolution générationnelle en cours -
Les hommes de plus de 40 ans, qui ont plus souvent effectué un long séjour à l’extérieur via le service militaire, sont davantage en emploi (60%), bien que moins diplômés.
Chez les plus jeunes, à l’inverse, la formation semble incontournable pour espérer une insertion durable sur le marché du travail réunionnais.
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