Condamné à regagner Domenjod pour 18 mois

Saint-Denis : Il s'enfuit à pied lors d'un contrôle et conteste avoir refusé d'obtempérer

  • Publié le 19 juillet 2025 à 02:59
  • Actualisé le 19 juillet 2025 à 10:07
bac territoriale 974 de la police nationale

Condamné à 18 mois de prison ferme, Jerry L., 41 ans, a tenté de justifier sa fuite lors d’un contrôle de police à Saint-Denis dans la nuit du 15 au 16 juillet 2025 par une "panique soudaine". Déjà condamné à de multiples reprises, il était sous l’emprise de stupéfiants et d’alcool au moment des faits. Le tribunal n’a pas cru à sa version. (Photo Sly/www.imazpress.com)

Dans la nuit du 15 au 16 juillet 2025, un banal contrôle de police à Saint-Denis a viré à la poursuite pédestre. Jerry L., 41 ans, déjà bien connu de la justice, a été condamné ce mercredi 17 juillet 2025 à 18 mois de prison ferme, sans aménagement possible. Poursuivi pour refus d’obtempérer, conduite sous l’emprise de stupéfiants et d’alcool, il a tenté de convaincre le tribunal qu’il n’avait "rien à se reprocher". En vain.

Les faits se déroulent en plein centre-ville de Saint-Denis, peu avant minuit. Jerry L. est au volant lorsque les forces de l’ordre lui demandent de s’arrêter. L’homme obtempère dans un premier temps… avant de prendre la fuite à pied. Il saute un mur, abandonne son véhicule, mais revient sur les lieux cinq minutes plus tard, essoufflé mais "prêt à s’expliquer".

À la barre, le quadragénaire tente de justifier ce comportement par une "panique soudaine". "Je ne sais pas ce qui m’a pris. J’ai eu peur à cause de mes antécédents", déclare-t-il. Il faut dire que son casier judiciaire est éloquent : 11 condamnations entre 2004 et 2022 pour vols, recel, infractions routières, usage de stupéfiants, entre autres.

La situation se complique lorsqu’il est révélé qu’un passager à bord de sa voiture faisait l’objet d’une fiche de recherche. Jerry L. assure l’avoir rencontré "dans un bar, au hasard", le soir-même.

- Alcool, cannabis, cocaïne… mais il nie tout -

Les policiers affirment que le conducteur roulait vite, sans allumer ses feux, et ignorait les stops, comme s’il cherchait à semer la patrouille. Une version que Jerry L. rejette catégoriquement. "J’ai respecté le Code de la route. Je ne savais pas qu’on me suivait", assure-t-il. Il conteste aussi l’accusation de refus d’obtempérer, arguant qu’il n’avait pas compris qu’il faisait l’objet d’un contrôle.

Les tests salivaires sont pourtant sans équivoque : traces de cocaïne et de cannabis. Là encore, le prévenu nie en bloc. "Je ne consomme que du CBD, celui qu’on achète dans les stations-service", avance-t-il. Une explication qui ne convainc personne, pas même le président du tribunal, visiblement agacé par l’attitude du prévenu : "C’est toujours la faute des autres, ou d’un malentendu. Jamais de remise en question."

- La défense plaide une sanction probatoire -

La procureure de la République, elle, n’est pas d’humeur conciliante. Elle rappelle que la loi n’impose pas l’usage de gyrophares pour signifier un contrôle, contrairement à ce que semble croire le prévenu. "Il s’agit d’un refus clair, volontaire. Monsieur a choisi la fuite, dans un contexte où il était alcoolisé et sous stupéfiants, avec un passager recherché par la justice", affirme-t-elle. Elle requiert deux ans d’emprisonnement, dont un an avec sursis probatoire, avec mandat de dépôt.

La défense, représentée par Me Caroline Varignon, demande la relaxe sur le refus d’obtempérer, arguant que la sommation n’aurait pas été assez explicite. L’avocate souligne aussi "l’étrangeté" des témoignages policiers, capables, selon elle, de décrire les vêtements du fuyard dans l’obscurité. "Mon client est inséré, père de famille. Une peine probatoire avec soins serait plus appropriée que l’incarcération immédiate", plaide-t-elle.

Après délibéré, le tribunal a tranché : 18 mois de prison ferme, sans aménagement. Le permis de conduire de Jerry L. est annulé. Le temps de s'organiser, il devra ensuite rejoindre le centre pénitentiaire du Nord.

Une condamnation sévère, mais à la hauteur, selon le parquet, de la gravité des faits et du comportement du prévenu face aux forces de l’ordre et à la justice.

is/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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1 Commentaires
HULK
HULK
2 mois

est ce que ca va le soigner ? non il faut reformer les prisons et en faire des centre de soins de réinsertion ou de travail obligatoire....