Suicide de Lucas, ou encore de Lindsay… Face à ces tristes événements récents, les associations ont décidé d'organiser ce samedi 1er juillet à Saint-Denis, une marche de sensibilisation au harcèlement scolaire. À La Réunion, on estime qu'un enfant sur huit en serait victime. Mais quid de tous ceux qui n'osent jamais en parler ? Face à ce fléau, l'heure est à la mobilisation.
Le rendez-vous de cette marche est donné ce samedi 1er juillet à 13 heures devant le Jardin de l'État à Saint-Denis. La première mobilisation du genre à La Réunion. Le cortège descendra ensuite la rue de Paris pour rejoindre le Barachois où va attendre symboliquement "l'école du bonheur, de la bienveillance, de la sécurité et de la protection", souligne explique Jessy Yong-Peng, présidente de l'association EPA. S'en suivra un goûter partage dès 16 heures.
"C'est la première marche contre le harcèlement scolaire sur l'île", nous explique Jessy Yong-Peng, présidente de l'association EPA (Écoute-moi, protège-moi, aide-moi). "On lance un appel à tout le monde, toute la société réunionnaise : enfant, ados, parents, enseignants, professionnels, collectifs, syndicats… car le harcèlement scolaire peut et touche tout le monde", dit-elle.
- Un enfant sur huit touché -
À La Réunion, on estime qu’un enfant sur huit en serait victime. Un chiffre malheureusement bien loin de la réalité, d’après les associations. Derrière ce nombre, se cachent d’autres familles, d’autres enfants qui n’osent pas en parler. Et pourtant ces enfants sont victimes et doivent être protégés.
Jessy Yong-Peng, qui gère la page Facebook Me Too harcèlement scolaire 974, voit chaque jour des appels de parents se succéder.
"Sur cette page, on a deux à trois familles par jour qui viennent prendre des renseignements. On sent bien là la souffrance", dit-elle.
"Des familles perdues qui ont vu des portes restées fermées, sans réponses." Des pères et mères qui, depuis l'affaire Lindsay ont peur.
Des parents d'enfants harcelés et parfois très jeunes. "Il ne faut pas croire que le harcèlement scolaire appartient à une catégorie de jeunes qui démarre au collège, cela démarre dès la maternelle, nous confie Jessy Yong-Peng. "J'ai le cas d'une maman dont sa fille de quatre ans est harcelée à l'école et une autre dont le petit de six ans veut a dit à sa maman qu'il voulait sauter de la voiture."
Des harcèlements verbaux, psychologiques mais également physiques.
- Le harcèlement, un problème à prendre à bras-le-corps -
Le harcèlement scolaire, c'est tous les jours dans les établissements de La Réunion comme de l'Hexagone. Des faits qui poussent parfois les jeunes enfants ou adolescents à l'irréparable. Les derniers exemples en date, Lindsay ou encore Lucas.
Lindsay, 13 ans et harcelée, s'est suicidée en mai. La mère de Lindsay, Betty Gervois, était présente au rassemblement organisé en faveur de sa fille. "Nous nous adressons à tous les enfants qui sont en souffrance : ils ne sont pas seuls", a-t-elle lancé. Elle a appelé au combat et au soutien de l'État contre "l'impunité des réseaux sociaux, Facebook, Instagram, TikTok", qui "ne peuvent pas continuer à gagner l'argent sur les propos haineux et injurieux". "Une prise de conscience est amorcée [...] jusqu'au gouvernement", a-t-elle estimé.
Dans le cas de Lindsay, quatre mineurs ont été mis en examen pour "harcèlement scolaire ayant conduit au suicide", et une personne majeure pour "menaces de mort".
La Première ministre, Élisabeth Borne, a promis de faire "de la lutte contre le harcèlement la priorité absolue de la rentrée 2023".
Après avoir reçu les parents de l'adolescente, le ministre avait demandé qu'"une heure de sensibilisation" soit organisée dans toutes les classes de collège de France.
Dans ce cadre, lors d'un déplacement au sein du collège Antoine-Watteau, à Nogent-sur-Marne, près de Paris, Pap Ndiaye a estimé devant la presse que "l'école peut et doit faire son travail, mais l'école ne peut pas tout faire".
"Il faut aussi une mobilisation des parents sur la question du cyberharcèlement, parce que nous ne pouvons pas surveiller ce que font les élèves le soir quand ils sont rentrés chez eux, ou bien pendant les vacances", a-t-il ajouté.
Lors d’un échange en visioconférence avec les chefs d’établissements et les inspecteurs de l’éducation nationale, mardi 13 juin, Pap NDiaye a fait savoir que le harcèlement scolaire ferait l’objet d’une « grande campagne nationale de prévention » à la rentrée de septembre.
Cette campagne sera menée à la télévision, sur les réseaux sociaux et par voie d’affichage, a précisé l’entourage du ministre à l’Agence France-Presse.
D’autres mesures sont censées prendre effet à la rentrée, notamment la désignation d’un « référent harcèlement » dans chaque établissement et l’extension du programme de lutte contre le harcèlement (Phare) à l’ensemble des écoles, collèges et lycées.
- Quels numéros contacter en cas de harcèlement ou cyberharcèlement scolaire ? -
Pour ne plus connaître de nouveaux drames après le suicide de Lindsay, plusieurs numéros d'appel sont à connaître contre le harcèlement et le cyberharcèlement scolaire.
Parents, élèves et professionnels peuvent contacter le 3020 et 3018 pour déclarer des situations de harcèlement et recevoir un soutien pour les combattre.
L'Éducation nationale promet de renforcer leurs moyens à la rentrée prochaine.
Le 3020 est à disposition des parents, des élèves et des professionnels pour déclarer une situation de harcèlement. Il est possible de joindre le 3020 du lundi au vendredi, sauf jours fériés, de 9h à 20h du lundi au vendredi et de 9h à 18h le samedi.
En cas de cyberharcèlement, il faut appeler le 3018. Il s'agit d'un numéro vert national de prise en charge des victimes de cyberharcèlement à l’école. 100% anonyme, gratuit et confidentiel, il est ouvert du lundi au samedi de 9h à 20h. Il peut obtenir le retrait de contenus illicites en ligne.
ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com
Ce ne sont pas les marches qui changeront quelque chose. Tant que la lâcheté dominera notre société, les harceleurs auront de beaux jours devant eux. Lâcheté des politiques, de l'administration, des parents.
C'est un problème d'éducation. Quand les parents prendront conscience de cela, cela s'arrêtera. Stop aux aides! Poussez certains parents à éduquer au lieu d'enfanter.
Ce ne sont pas les marches qui vont faire quelque chose mais des peines planchées pour les parents et un stage dans nos prisons pour le ou les jeunes concernés. Et l'on supprime certaines aides ou allocations versées par l'état car ce sont nos impôts qui remplissent ces caisses. Et ces jeunes feront des travaux dans les enceintes scolaires et ces travaux se feront sur leurs temps de vacances. Enlever les bonbons collés sous les tables, les chaises, nettoyer les cours de récréation. C'est une excellente punition...