"Justice pour Lindsay, non au harcèlement scolaire": plusieurs centaines de personnes ont défilé dimanche à Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais, en hommage à Lindsay, une collégienne harcelée suicidée en mai, et pour réclamer des "mesures concrètes" de protection des élèves.
"Le harcèlement peut mener à l'enterrement" ont scandé des voisins, amis et soutiens venus de toute la France.
"Nous nous adressons à tous les enfants qui sont en souffrance: ils ne sont pas seuls", a lancé la mère de Lindsay, morte à 13 ans, Betty Gervois.
Elle a appelé au combat et au soutien de l’État contre "l'impunité des réseaux sociaux, Facebook, Instagram, TikTok", qui "ne peuvent pas continuer à gagner l'argent sur les propos haineux et injurieux".
"Une prise de conscience est amorcée (...) jusqu'au gouvernement. C'est un souffle d'espoir", a—t-elle estimé, avant de prendre la tête de la marche blanche.
Les manifestants en T-shirts blancs, beaucoup une fleur à la main, ont défilé du collège de Lindsay jusqu’au lycée du secteur escorté d’une trentaine de motards, avant un lâcher de ballons de retour au collège.
Hubert Constancias, un retraité sexagénaire, est venu du Puy-de-Dôme avec sa petite-fille, car "c’était très important pour elle", "choquée par cette histoire".
"J’en connais beaucoup qui ont été harcelés, mais nous quand on a été voir la principale, on a été écoutés", raconte cette collégienne de 11 ans.
"Le message qu'on veut passer c'est surtout +stop au harcèlement+, que chacun prenne conscience, éduque ses enfants", qu'il y ait des "mesures concrètes" et "plus d'écoute dans les établissements scolaires", a souligné Magali Levecque, mère d'une amie de Lindsay.
L'adolescente est "également victime" de harcèlement, selon sa mère, qui veut déménager pour changer d’établissement scolaire.
Après que la famille de Lindsay, reçue le 5 juin par le ministre de l'Educationl’Éducation, a jugé "insuffisante" sa prise de position, la Première ministre, Elisabeth Borne, a promis de faire "de la lutte contre le harcèlement la priorité absolue de la rentrée 2023".
Mais certains parents restent sceptiques: il faut "des mesures beaucoup plus fortes, une réactivité plus forte", estime Olivier Dehaen, père d’une autre collégienne de l’établissement, qui a également fait un signalement pour harcèlement.
Dans le cas de Lindsay, quatre mineurs ont été mis en examen pour "harcèlement scolaire ayant conduit au suicide", et une personne majeure pour "menaces de mort".
Une enquête administrative a aussi été ouverte par le ministère. La famille de Lindsay a elle déposé plainte contre l'établissement, le rectorat, des policiers et Facebook.
AFP