La ville de Saint-Louis a posé ce mardi 22 juillet 2025 la "première empreinte" du projet de logements sociaux baptisé L’Aqueduc. Une opération emblématique qui vise à redonner vie à une friche urbaine en pleine ville, dans un contexte de forte tension sur le logement. (Photos Ville de Saint-Louis)
C’est une "première empreinte" symbolique, et non une traditionnelle première pierre, qui a été posée rue de la Poudrière, à Saint-Louis, sur le site d’un ancien terrain de tennis laissé à l’abandon. Par ce geste, la ville a donné le coup d’envoi de l’opération L’Aqueduc, un ensemble de 83 logements sociaux destiné à répondre à l’urgence du mal-logement dans la commune.
Avec plus de 1.900 demandes en attente à Saint-Louis et un déficit de plus de 50.000 logements sociaux à l’échelle de La Réunion, la crise du logement prend une tournure critique. Le projet L’Aqueduc se veut une réponse concrète, portée par la ville, en partenariat avec Icade et la Semader.
Conçu en lien avec l’Architecte des Bâtiments de France, "L’Aqueduc proposera un habitat de qualité, à taille humaine, mêlant logements, commerces de proximité et espaces partagés", précise la commune. "Un grand parc paysager, un jardin collectif et la mise en valeur du canal des Aloès doivent favoriser le vivre-ensemble, dans le respect du territoire et de son identité".
- Plus de 400 logements sociaux à l'étude ou en programmation -
Pour Juliana M'Doihoma, maire de Saint-Louis, cette opération va au-delà du simple lancement de chantier. Il s’agit de "construire avec responsabilité, qualité et respect du territoire", et de transformer une friche urbaine en cœur de vie. Un geste fort qui s’inscrit dans une politique municipale offensive en matière de logement social.
Et les chiffres le prouvent : l’objectif du Contrat de mixité sociale pour 2023-2025 (284 logements) est d’ores et déjà dépassé avec 299 logements prévus. D’autres projets sont en cours ou à venir : résidences temporaires attendues pour fin 2025, 100 logements à l’entrée de ville du Gol (pose de la première pierre prévue en août), 29 logements à Bois de Nèfles Cocos (démarrage fin 2025), 55 logements à La Rivière (début des travaux en 2026) ou encore deux opérations de résorption de l’habitat insalubre (Gol Bacquet et Bel Air). Au total, plus de 400 logements sociaux sont à l’étude ou en programmation.
- Une vigilance sur la qualité et la mixité -
Soucieuse d’éviter les erreurs du passé, la commune veille à limiter la verticalité excessive, la surdensité ou la concentration de difficultés sociales. La diversité typologique, du T1 au T5, et l’intégration urbaine figurent parmi les critères essentiels.
Avec un taux de 19,65 % de logements sociaux et un objectif porté à 25 % par l’État, Saint-Louis affiche un volontarisme affirmé. "La crise du logement n’est pas une fatalité. Nous devons nous battre ensemble pour lever les obstacles", a conclu la maire, soulignant l’importance de poursuivre un aménagement équilibré, humain et solidaire.