Jugé pour menaces de mort, rébellion et violences sur des gendarmes intervenus à Sainte-Suzanne, Vincent I., 35 ans a été condamné ce lundi 4 août 2025 à un an de prison, dont la moitié avec sursis probatoire par le tribunal correctionnel de Saint-Denis. Alcoolisé, sous Rivotril et tabac chimique lors des faits, il a blessé l’un des militaires lors de son interpellation et liui avait craché dessus. Les juges ont décidé d’aménager la peine, assortie d’obligations de soins, de travail et d’indemnisation des deux militaires victimes (Photo RB/www.imazpress.com).
Le parquet avait requis un an ferme, dont six mois avec sursis renforcé pendant trois ans, et proposé un maintien en détention, dans le but d'engager un processus de sevrage.
Les faits remontent au 1er août 2025. Ce jour-là, Vincent I. sème la panique dans une épicerie de Sainte-Suzanne, harcelant la caissière. Quand les gendarmes arrivent, il n’est plus sur place. Ils le retrouvent un peu plus loin, à la gare routière, où il importune des passants.
- Violent, alcoolisé, sous Rivotril et tabac chimique -
Les forces de l’ordre constatent qu’il est fortement alcoolisé. Vincent I. refuse le contrôle. Interpellé, il résiste, les gendarmes décident alors de le conduire à l’hôpital de Saint-Benoit pour un éventuel placement en dégrisement.
Mais sur le trajet, le trentenaire devient agressif. Il menace les militaires, crache au visage de l’un d’eux, et tente de lui porter un coup de genou, avant de le blesser à l’épaule. Toute la scène est filmée par les caméras-piétons des deux gendarmes.
Au GHER, il tient également des propos tellement déplacés qu'on ne les rapportera pas ici... Il est ensuite placé en garde à vue.
- "Je ne me souviens de rien" -
À l’audience correctionnelle ce lundi 4 août 2025, Vincent I. arrive en survêtement blanc, les cheveux tressés jusqu’au bas du dos. Il dit ne rien se rappeler. "Je n’aurais jamais fait ça sans l’alcool", assure-t-il. Il reconnaît s'être alcoolisé, avoir pris du Rivotril et fumé du tabac chimique ce jour-là. L’homme souffre de problèmes d’addiction de longue date.
Il a déjà suivi une cure de désintoxication, interrompue au bout d’un mois et demi. "J’ai repris parce que je m’ennuie", confie-t-il aux magistrats de Champ-Fleuri.
Vincent I. n’a pas d’emploi, vit seul et survit grâce aux minimas sociaux. Son casier judiciaire porte neuf mentions, dont plusieurs pour des faits similaires. En 2020, déjà jugé en comparution immédiate pour des faits liés à l’alcool ayant pour conséquence de l'outrage et de la rébellion envers les forces de l'ordre, il avait été condamné à une peine avec sursis probatoire, assortie d’un suivi de deux ans par le SPIP. Suivi jugé inefficace : "a situation sociale n’a pas changé à l'issue du suivi", indique le rapport.
- En récidive d'outrage et de rébellion -
Le parquet l’interpelle : "Avec vos addictions, vous ne risquez pas de trouver un travail". Il requiert une peine mixte : prison ferme pour déclencher un sevrage alcoolique, puis un suivi renforcé "pour le sortir de ses démons".
En défense, l’avocat de Vincent I. demande une peine sous bracelet électronique, jugeant "que la prison ne ferait que différer le problème".
Le tribunal suit cette demande et aménage la peine. Vincent I. devra notamment se soigner, rechercher un emploi, et indemniser les deux gendarmes. Ces derniers ont témoigné à la barre, revenant sur les menaces, les crachats et la violence physique subie lors de leur intervention ainsi que sur leur inquiétude de croiser le prévenu à Sainte-Suzanne.
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Il n'y a plus de respect
Petite peine pour ces gestes...