Négociations annuelles

Salaires dans le BTP : un accord trouvé entre les syndicats et le patronat

  • Publié le 29 mars 2023 à 12:48
  • Actualisé le 29 mars 2023 à 15:22

Ce mardi 28 mars 2023, les négociations annuelles obligatoires (NAO) dans le secteur du BTP se poursuivaient. À l’issue d’une énième réunion entre les différents acteurs ; à savoir les syndicats du BTP et le patronat ; un accord a enfin été trouvé. Celui-ci prévoit une hausse des salaires de 3,5% au 1er mars et de 0,6% au 1er mai dans les entreprises du BTP (Photo : rb/www.imazpress.com)

« Ce fut un accord compliqué mais on nous a proposé une hausse de 3,5 au 1er avril on a dit on prend », déclare Johnny Lagarrigue, secrétaire général de la CFDT BTP. « C’est une bonne chose parce que l’on a atteint presque l’inflation », ajoute le syndicaliste.

Une victoire pour les syndicats, alors que la première proposition de négociation émise par la FRBTP était d’une augmentation de salaire de 1,8%.

Pour la FRBTP, « la scission avec les organisations syndicales a été évitée, dans la mesure où chacun a su remplir ses rôles respectifs dans un but commun », déclare la Fédération dans un communiqué.

« Cet accord résulte de longues négociations et d'un dialogue social parfois difficile mais constructif s'inscrivant dans un contexte de difficultés économiques certaines pour les entreprises et les salariés. ».

Afin de recontextualiser les NAO, le 3 mars dernier, alors que les négociations étaient au point mort, les syndicats avaient menacé de se mettre en grève.

Les syndicats qui réclamaient une augmentation minimum de 3,9% pour s’aligner sur l’inflation. « Sur 200 entreprises en métropole, les augmentations minimums de NAO étaient de 4,5% à 6,5%" déclarait Jacky Balmine. « 85% des entreprises n'ont pas d'instance syndicale, c'est normal que la misère sociale progresse. 85% des salariés laissés sur le carreau, c'est inconcevable " ajoutait-il.

- Un secteur en pleine crise -

Ces négociations abouties n’enlèvent en rien la crise que traverse le secteur du BTP à La Réunion. « Il demeure des difficultés réelles et profondes pour les entreprises », souligne la FRBTP.

Face à une flambée des prix des matériaux, de nombreuses entreprises sont aujourd’hui en difficulté.

Aujourd’hui, les deux parties souffrent toujours pleinement de l’augmentation des prix survenues depuis deux ans. Entre 2021 et 2022, les matériaux ont augmenté de 33%. Une situation sur laquelle la FRBTP a alerté à plusieurs reprises, notamment auprès du préfet Jérôme Filippini le 24 février dernier.

Plusieurs mesures ont pourtant été demandées au gouvernement pour aider la filière, sans grand succès pour l’heure. Le passage en régime de compétitivité renforcée, qui permet une exonération totale des cotisations patronales jusqu’à 2 SMIC, a notamment été demandé. Demande qui est restée lettre morte.

« Lors de sa venue, le conseiller du ministre délégué Jean-François Carenco nous a indiqué qu’aucun dispositif n’était prévu pour le BTP, nous n’avons donc pas été entendus » s’est d’ailleurs insurgé Anthony Lebon, président de la FRBTP, à l’issue de sa rencontre avec le préfet.

Il en va de même pour les demandes de suspension des remboursements des prêts garantis par l’Etat, qui ont été balayées par Jean-François Carenco lors de sa visite dans l’île. « Vous voulez que je vous dise qu’on annule les prêts garantis par l’Etat ? » avait-il raillé, sur les difficultés rencontrées par certaines entreprises.

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ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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