Ce vendredi 24 février 2023, une délégation de la FRBTP s'est entretenue avec le préfet, Jérôme Filippini, à la Préfecture de Saint-Denis. A l'ordre du jour : la flambée des prix qui impacte fortement la filière. La fédération dénonce par ailleurs les propos du ministre délégué aux Outre-mer, Jean-François Carenco, qui a déclaré lors de sa visite à La Réunion que "le prix des matériaux n’a pas flambé" (Photos : sly/www.imazpress.com)
"Cette rencontre a été très constructive, mais il n'y a pas d'avancée concrète pour l'heure. Sur le sujet des matériaux, la situation va bientôt être clarifiée avec l'organisation la semaine prochaine d'une rencontre avec tous les acteurs pour avoir une analyse chiffrée" annonce Anthony Lebon, président de la FRBTP. "En matière de trésorerie, le préfet a prévu de nouveaux tours de table avec les acteurs de la filière."
La FRBTP rappelle que les entreprises achètent leurs matériaux 33% plus cher qu'en 2021. "Ce qui est prévu désormais c'est d'aller plus loin dans les propos du ministre : il y a les prix des matériaux quand ils entrent, les coûts de déchargement, les prix de revente...Nous on est focus sur le prix d'achat de nos entreprises des matériaux importés, tandis que le ministre regarde les prix globaux" détaille Anthony Lebon, interrogé sur les propos tenus par Jean-François Carenco.
Ce n'est pas la première fois que la filière alerte sur la flambée des prix. En septembre 2022, la fédération avait organisé devant ses locaux de Saint-Denis un "happening" pour dénoncer les difficultés financières rencontrées par les entreprises et demander une entrée en secteur de compétitivité renforcée. Un événement abordé avec le conseiller de Jean-François Carenco.
"On avait prévu la situation d'aujourd'hui avec la division par deux de la marge brute des entreprises" dit Anthony Lebon. "Lors de sa venue, le conseiller nous a indiqué qu'aucun dispositif n'était prévu pour le BTP, nous n'avons donc pas été entendus."
La FRBTP rapporte des entrées en procédure d'entreprises au premier semestre 2022, en lien avec la hausse des prix. "Nous n'avons pas les chiffres exacts, il faudrait attendre le mois d'avril" indique cependant Anthony Lebon. "Ce qu'on sait c'est que la marge brute de nos entreprises est passée de 10 à 5% entre 2021 et 2022, alors que tous les autres acteurs de l'île sont à plus de 20%" conclut-il.
Rien n'est donc réglé aujourd'hui. Les entreprises attendent désormais de nouvelles rencontres avec les services de l'Etat pour faire avancer la situation.
as/www.imazpress.com / redac@ipreunion.com