Tensions

Salaires dans le BTP : les syndicats menacent de faire grève si les négociations avec le patronat n'avancent pas

  • Publié le 3 mars 2023 à 14:25
  • Actualisé le 3 mars 2023 à 17:56

Alors que les négociations annuelles obligatoires (NAO) sur les salaires n’avancent pas entre les syndicats du BTP (Bâtiment et travaux publics) et le patronat. Dans un contexte particulièrement tendu pour le secteur du BTP, les salariés réclament une augmentation des salaires jugée irréalisable par les patrons. La colère gronde chez les syndicats. Ils menacent de se mettre en grève le 14 mars prochain si les négociations n'avancent pas. Ils réclament une augmentation minimum de 3,9%, pour s'aligner sur l'inflation (Photo d'illustration rb/www.imazpress.com)

  • "Nous ne pouvons pas nous permettre de négocier en-dessous de l'inflation" dit Maximin Hoarau, délégué de la CGTR BTP

    "On est toujours ouvert à l'échange, on sera présent le 10 mars, mais en cas d'échec on appellera tous les travailleurs à se mobiliser" ajoute-t-il :

    https://www.youtube.com/watch?v=2wNq3rdmgw4

  • "S'ils n'arrivent pas avec plus de 1,8 %, le 10 mars, on ira en grève le 14" affirme Johnny Laguarrigue

    "On ne veut pas aller en grève, on veut négociation. Mais si les négociations n'aboutissent pas on ira en grève". Ecoutez :

    https://www.youtube.com/watch?v=dfchKVOMMIo

  • Pas de négociations en-dessous de 3,9%

    "Est-ce les patrons du BTP en général, sont plus gagnant à aller discuter avec la préfecture pour demander à l'Etat ce qu'ils veulent et nous pousser à la grève ? Le 10 en tout cas, nous en sera là. Mais si la FRBTP revient avec leur 1.8%, on ne pourra pas faire autrement qu'un mouvement social" assure Jacky Balmine.

    "La CFDT n'ira pas aux négociations si le patronat campe sur ses 1.8%. On ne signera pas en dessous de l'inflation ni à l'inflation" ajoute Johnny Laguarrigue

  • Vers une grève le 14 mars

    "Le 14, il y a aura un mouvement social s'il y a un échec des négociations" prévient Jacky Balmine.

    "Après le NAO de salaire, l'intersyndicale ira voir les entreprises la convention collective BTP, s'ils ne l'appliquent pas, on ira en contentieux " ajoute Jonny Laguarrigue. "Il faut que la FRBTP change son fusil d'épaule, sinon on ira dans la rue tous ensemble".

  • Les syndicats réclament une augmentation de 3,9% au minimum

    "Le 10 mars, on est ouvert aux négociations. Mais avec une obligation de suivre l'inflation avec une demande de 3.9% minimum. Je vous appelle à la raison. Sur 200 entreprises en métropole, les augmentations minimum de NAO étaient de 4,5% à 6,5%" dit Jacky Balmine
  • Les salariés face à l'inflation

    "On est ouvert à la négociation, c'est logique. Avec l'augmentation c'est une nécessité. Je connais énormément de camarades qui vivent dans des situations précaires. C'est la première fois que je vois un patron mépriser autant ses salariés " dénonce Jacky Balmine.

    "La fausse concurrence entre la FRBTP et la Capeb, Il faut arrêter avec ça. Ça fait 45 ans que c'est comme ça à La Réunion" estime-t-il par ailleurs.

  • Les syndicats réclament une augmentation des salaires en adéquation avec l'inflation

    "On n'a jamais eu de négociation en dessous de l'inflation. Sachant que les négociations sont en N+1, on est déjà dans une situation compliquée qui risque de s'aggraver" dit Jacky Balmine.

    "Le discours c'est 1.8% ou rien. Nous vérifierons si la convention collective est respectée à la FRBTP. 85% des entreprises n'ont pas d'instance syndicale, c'est normale que la misère sociale progresse. 85% des salariés laissés sur le carreau, c'est inconcevable " ajoute-t-il.

  • Les négociations sont tendues mais continuent entre le patronat et les syndicats

    "On est tous au courant que la FRBTP a souhaité obtenir des exonérations avec la préfecture. La FRBTP veut nous pousser au conflit social" assure la CFDT BTP

    "Contrairement à ce qui a été dit dans certains médias, nous n'avons pas quitté la table des négociations", déclare par ailleurs la CGTR BTP.

  • "S'il faut aller au front, on sera prêt"

    "La FRBTP sont des délinquants en cols blancs qui ne respectent pas la convention collective " assène Johnny Lagarrigue, secrétaire général de la CFDT BTP.

    "Les salariés sont prêts à se mobiliser à partir du mardi 14 mars. On n'est pas là pour jouer à leur jeu" ajoute Jacky Balmine, secrétaire général de la CGTR BTP.

  • Discordes sur l'augmentation des salaires

    "Nous sommes dans une situation grave et difficile, les patrons nous proposent 1.8% de hausse de salaire, nous ne pouvons pas l'accepter" affirme la CGTR-BTP.

    "On a toujours signé les NAO autour de l'inflation. Cette fois, on avance pas, depuis la deuxième réunion on est bloqué à ce 1,8 %, on est à deux points de l'inflation."

  • Bonjour à tous, bienvenue dans ce direct

    Nous suivons la conférence de presse de l'intersyndicale du BTP, suivez-nous

À propos

Face à une flambée des prix des matériaux, de nombreuses entreprises sont aujourd’hui en difficulté. Pour faire face à l’inflation, les syndicats des salariés du BTP réclament donc une augmentation significative des salaires pour l'année à venir, à hauteur de 7,4%. Bien loin de la proposition du patronat, qui propose 1,8%.

L’année dernière déjà, les NAO avaient été compliquées. D’un côté, les syndicats réclamaient une revalorisation salariale. De l’autre, le patronat excluait cette possibilité. La menace d’une grève avait finalement fait plier la FRBTP et la CAPEB.

Cette hausse des salaires a eu lieu en deux temps : une augmentation de 2,6% a été appliquée du 1er janvier (avec effet rétroactif) jusqu’en avril. 0,4% supplémentaire ont été ajouté pour le reste de l’année.

Aujourd’hui, les deux parties souffrent toujours pleinement de l’augmentation des prix survenues depuis deux ans. Entre 2021 et 2022, les matériaux ont augmenté de 33%. Une situation sur laquelle la FRBTP a alerté à plusieurs reprises, notamment auprès du préfet Jérôme Filippini le 24 février dernier.

Plusieurs mesures ont pourtant été demandées au gouvernement pour aider la filière, sans grand succès pour l’heure. Le passage en régime de compétitivité renforcée, qui permet une exonération totale des cotisations patronales jusqu’à 2 SMIC, a notamment été demandé. Demande qui est restée lettre morte.

« Lors de sa venue, le conseiller (du ministre délégué Jean-François Carenco) nous a indiqué qu’aucun dispositif n’était prévu pour le BTP, nous n’avons donc pas été entendus » s’est d’ailleurs insurgé Anthony Lebon, président de la FRBTP, à l’issue de sa rencontre avec le préfet.

Il en va de même pour les demandes de suspension des remboursements des prêts garantis par l’Etat, qui ont été balayées par Jean-François Carenco lors de sa visite dans l’île. « Vous voulez que je vous dise qu’on annule les prêts garantis par l’Etat ? » avait-il raillé, sur les difficultés rencontrées par certaines entreprises.

La FRBTP rapporte en tout cas des entrées en procédure d’entreprises au premier semestre 2022, en lien avec la hausse des prix. « Nous n’avons pas les chiffres exacts, il faudrait attendre le mois d’avril » a indiqué Anthony Lebon. « Ce qu’on sait c’est que la marge brute de nos entreprises est passée de 10 à 5% entre 2021 et 2022, alors que tous les autres acteurs de l’île sont à plus de 20%. ». Une table ronde sur l’augmentation des coûts de construction devrait avoir lieu dans les prochains mois.

BTP : J.F. Carenco annonce la tenue du une table ronde sur l’augmentation des coûts de construction - Une situation qui n’est pas nouvelle -

Les difficultés ne font que s’accumuler pour le secteur, qui alerte depuis plusieurs années sur la situation. L’an dernier, la FRBTP a mené une action pour mettre en lumière ces problématiques, sans grand succès.

« Durcissement de la réglementation, augmentation des charges, des prix de l’énergie, des matériaux… », les doléances étaient nombreuses, et le sont toujours.

Dans ce contexte, difficile d’imaginer la FRBTP et la CAPEB accepter les conditions demandées par les syndicats.

En cas de désaccord trop profond, on peut tout à fait s’interroger sur le développement prochain de la situation. Les syndicats du BTP n’hésitent en effet pas à se mettre en grève pour faire valoir leurs revendications.

Les dernières tensions ayant animé le monde du BTP réunionnais remontent à mars-avril 2019. Lors de la signature de l’accord sur les négociations de branches du BTP, la FRBTP, principal syndicat patronal, avait mis son véto. Les représentants des salariés avaient alors agité la menace de la grève. Au terme de NAO compliquées, les syndicats avaient finalement obtenu une hausse salariale de 2,2%.

Trois ans plus tôt, en 2016, les négociations avaient duré plusieurs semaines, ce qui avait occasionné une mobilisation importante de l’intersyndicale des salariés. Les grévistes avaient obtenu une augmentation des salaires de 1,9% et un étalement du rattrapage des neuf jours de grève tout au long de l’année.

Appel à la grève contre la réforme des retraites a été lancé au plan national pour ce mardi 7 mars.

Cet appel est relayé  à La Réunion par toute l'intersyndicale. Les salariés du BTP devraient donc être du mouvement. Reste à savoir si la mobilisation se poursuivra ensuite sur la question des salaires dans leur secteur

www.imazpress.com / redac@ipreunion.com
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3 Commentaires
Templier974
Templier974
1 an

Allons-y, bloquons l'économie, opérations escargots sur toute l'île et en France hexagonale. Donnons à ce bouffon du roi, une leçon dont il se souviendra longtemps et ce sera inscrit dans les annales de l'histoire de France. Ce parti avec ses sbires, il faut le décimer.

Dom
Dom
1 an

https://www.lefigaro.fr/social/reforme-des-retraites-a-l-approche-du-7-mars-la-cgt-veut-mettre-a-genoux-l-economie-20230302

Et c'est Le FIGARO qui l'écrit ! Le TON MONTE : le gouvernement est sourd , il va falloir hurler notre colère !

eve
eve
1 an

https://www.liberation.fr/economie/social/reforme-des-retraites-la-cgt-appelle-a-mettre-a-genoux-leconomie-francaise-20230302_VODS332H5VHZVP6NPXDFO5U35M/
TOUS ENSEMBLE POUR GAGNER : des opérations escargots prévues aussi partout en métropole !