Un officier de police, promu de la Légion d'honneur le mardi 1er janvier 2019, a été filmé en train de frapper plusieurs personnes en marge d'une manifestation de Gilets jaunes ce samedi 5 janvierà Toulon, a-t-on appris auprès d'une source proche du dossier. Le policier filmé est bien Didier Andrieux, commandant divisionnaire, " actuellement responsable par intérim des 400 policiers en tenue de Toulon ", a indiqué à l'AFP cette même source, confirmant une information de Var-Matin.
Didier Andrieux, après 34 ans de service, fait partie de la promotion à la Légion d'honneur du 1er janvier 2019. Sur la vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, on le voit en tenue mais tête nue, donner plusieurs coups de poing au visage d'un homme plaqué contre un mur, avant que d'autres fonctionnaires ne s'interposent.
L'homme frappé, qui ne porte pas de gilet jaune, était en possession d'un tesson de bouteille, selon la source proche du dossier. Il a été interpellé et placé en garde à vue dès samedi soir pour outrage, a indiqué à l'AFP la police du Var.
Dans la vidéo, on voit ensuite Didier Andrieux frapper un manifestant Gilet jaune contre le capot d'une voiture, avant de s'en prendre encore brièvement à un autre manifestant.
Tenez vous bien : le policier qui vient frapper gratuitement des gilets jaunes SERAIT Didier Andrieux, commandant de police à Toulon et cerise sur le gâteau : il a reçu la légion d'honneur le 1er Janvier 2019... J'ai pas encore vu @CCastaner faire des tweets contre ce Benalla 2 pic.twitter.com/RYJOOb5HTV
— Vive la Droite 🇫🇷 (@ViveLaDroite) 6 janvier 2019
La police de Toulon n'a pas souhaité commenter l'information, ni la préfecture du Var, indiquant juste que la manifestation de samedi avait fait 2 blessés parmi les forces de l'ordre et un blessé parmi les manifestants. Le préfet a décidé de saisir l'inspection générale des services sur ces faits
06/01/2019 : " Dans le cadre de mes responsabilités administratives, j'ai saisi l'IGPN afin qu'une enquête permette de faire toute la lumière sur les suspicions de violences policières à #Toulon. " Jean-Luc Videlaine, préfet du #Var. pic.twitter.com/aNNxUfS1gn
— Préfet du Var (@Prefet83) 6 janvier 2019
Par contre le parquet n'a pas voulu ouvrir d'information à l'encontre de ce commandant de police.
Le procureur de Toulon annonce ne pas ouvrir d'enquête concernant Didier Andrieux car il régnait un "contexte insurrectionnel"
— Clément Agostini (@ClementAgostini) 6 janvier 2019
Voir et revoir ces images. Nouvelle provocation et démonstration de l'impunité des violences policières. #ActeVIIIpic.twitter.com/YoupQd4gBk
Cet officier avait déjà agressé un autre policier, un major, il y a quelques années. Il lui avait cassé le nez et l'arcade sourcilière mais n'avait pas été poursuivi. Une simple sanction administrative lui avait été infligée
Message de service à tous les Noirs : merci de bien vouloir cesser de mettre votre tête entre le poing de Didier Andrieux et le mur qu'il voulait frapper...https://t.co/oti5ptoI3Z pic.twitter.com/rC4ORM8ae1
— Olivier Berruyer (@OBerruyer) 6 janvier 2019
Didier Andrieux n'a pas semblé regretter ces agressions. Quelques minutes après les faits alors que des manifestants pacifiques lui demandaient pourquoi il avait attaqué les deux personnes et annonçaient leur intention de porter plainte, il rétorque : "pas de problème, je suis commandant"
#DidierAndrieux dans ses œuvres : "Déposez plainte [...] Il n'y a pas de souci, j'suis le commandant"
— Renaud Perrier (@Renaud_Perrier) 6 janvier 2019
Ah bah oui, que nous sommes bêtes, ça excuse tout 👍 #GiletsJaunes #ActeVIII pic.twitter.com/i2OKQwA8xi
Cette affaire a eu lieu au moment où deux gendarmes étaient agressés un ancien boxeur profesionnels sur une passerelle de Paris en pleine manifestation des gilets jaunes.
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Les agressions des deux gendarmes ont été largement condamnées par pluiseurs ministres et personnalités. Pour le moment aucune condamnation n'a été émise par un membre du gouvernement à l'encontre de cet officier de police filmé en train de frapper deux manifestants.
Le fait que le parquet de Toulon ait décidé de ne pas ouvrir d'enquête afin de déterminer ce qui s'est passé devrait par ailleurs renforcer la défiance des Gilets jaunes à l'encontre d'un pouvoir et d'une justice qu'ils jugent à deux vitesses
www.ipreunion.com avec l'AFP
