Ce vendredi 24 février 2023 marque les un an de l'invasion russe en Ukraine. Un an de combat, des milliers de morts, des millions de réfugiés, et un conflit qui n'en finit plus. Ce qui devait être à l'origine une "opération spéciale" rapide s'est muée en conflit mondial, dont la Russie et l'Occident s'accusent mutuellement de faire durer.

• 24 février 2022 : la Russie envahit l'Ukraine
Le président russe Vladimir Poutine annonce une "opération militaire spéciale" pour défendre les "républiques" séparatistes de Lougansk et Donetsk dans le Donbass - bassin minier à l'est de l'Ukraine -, dont il vient de reconnaître l'indépendance.
Il dit vouloir «dénazifier» l'Ukraine et exige la garantie que Kiev n'entrera jamais dans l'OTAN.

• Février 2022 : l'Occident livre des armes à l'Ukraine et condamne la Russie
L'Union européenne annonce la livraison d'armes à l'Ukraine, une première. Les Occidentaux infligent à la Russie des sanctions économiques, durcies au fil du temps.
Washington débloquera des milliards de dollars d'aide financière et militaire à l'Ukraine, soutenue économiquement par le FMI, la Banque mondiale et l'UE.

• 3 mars 2022 : Kherson cède
Aux premiers jours de leur invasion, les troupes russes s'emparent de la quasi-totalité de la région agricole de Kherson (sud de l'Ukraine), limitrophe de la péninsule de Crimée, annexée par Moscou en 2014.
Le 3 mars, Kherson devient la première cité d'importance à tomber aux mains des Russes.
• Mars 2022 : Kiev résiste
Les troupes russes tentent d'encercler Kiev, la capitale de l'Ukraine, où le président ukrainien Volodymyr Zelensky a décidé de rester, et de prendre Kharkiv (Nord-Est), deuxième ville d'Ukraine.
En butte à une farouche résistance, l'armée russe se redéploie fin mars vers le Donbass, et le sud. Après le retrait des forces russes, la découverte de dizaines de cadavres de civils dans la région de Kyïv, notamment à Boutcha, entraîne une enquête de la Cour pénale internationale.

• Mai 2022 : Marioupol cède
Dès le début de son offensive, l'armée russe assiège Marioupol (sud-est), port stratégique de la mer d'Azov. Quelque 2500 combattants ukrainiens, retranchés dans l'usine Azovstal, résistent jusqu'à mi-mai avant de se rendre.
Selon Kyïv, Marioupol est à 90% détruite, au moins 20 000 personnes y ont péri.

• Juillet 2022 : blocus sur les céréales
Le blocus maritime imposé par la Russie en mer Noire empêche l'Ukraine d'exporter les quelque 20 millions de tonnes de céréales entreposées dans ses silos.
Un accord conclu le 22 juillet permet la reprise des exportations.

• Début septembre : percée ukrainienne
Après avoir revendiqué début juillet le contrôle de la région de Lougansk, les forces russes s'efforcent de prendre la zone de Bakhmout dans le Donetsk.
Les deux camps s'accusent des bombardements ciblant la centrale nucléaire de Zaporijjia (sud), la plus grande d'Europe, occupée depuis mars par les troupes russes, faisant craindre une catastrophe nucléaire.
Début septembre, Kyïv lance une attaque surprise dans la région de Kharkiv, revendiquant la reconquête d'importants noeuds logistiques, tels qu'Izioum, Koupiansk et Lyman (est).
• 21 septembre 2022 : Poutine mobilise 300.000 réservistes
Face aux reculs de son armée, Vladimir Poutine décrète la mobilisation de quelque 300 000 réservistes le 21 septembre, déclenchant un exode massif de ses compatriotes.
Il menace de recourir à l'arme nucléaire pour défendre la Russie face à l'Occident.

26 septembre 2022 : les gazoducs Nord Stream 1 et 2 sont sabotés
Les exportations cruciales de gaz russe vers l'Europe se font de plus en plus erratiques, provoquant une envolée des prix. Les gazoducs Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique sont endommagés fin septembre par des explosions qualifiées de «sabotage» par les Européens.

• 30 septembre : série d'annexions russes
Le 30 septembre, à la suite de "référendums" contestés dans les quatre régions ukrainiennes occupées - Lougansk, Donetsk, Kherson et Zaporijjia - Vladimir Poutine proclame l'annexion de ces territoires.

• Début octobre : le pont de Crimée endommagé, bombardements massifs
Le 8 octobre, le pont de Crimée, reliant la Russie à la péninsule, est endommagé par une attaque à l'explosif imputée à l'Ukraine par Moscou.

En représailles, des salves de missiles et de drones s'abattent depuis le 10 octobre sur les infrastructures énergétiques de plusieurs villes ukrainiennes, dont Kyïv, privant des millions d'habitants d'eau, d'électricité et de chauffage.
• 11 novembre : la Russie se retire de Kherson
Face à une contre-offensive ukrainienne lancée en août, les forces russes évacuent Kherson le 11 novembre et sont désormais repliées sur la rive gauche du Dniepr.

En décembre, des bases aériennes russes, certaines à des centaines de kilomètres du front, sont frappées par des attaques au drone ukrainien, selon Moscou.
• 22 décembre : Volodymyr Zelensky à Washington
Le 22 décembre, Volodymyr Zelensky est accueilli par Joe Biden et au Congrès américain pour son premier déplacement international depuis l'invasion.

• Nouvel an 2023 : frappe ukrainienne meurtrière
Moscou reconnaît la mort de 89 de ses soldats dans une frappe ukrainienne le soir du Nouvel An à Makiïvka, une ville sous occupation russe dans le Donetsk.
• 5 janvier 2023 : Moscou annonce un cessez-le-feu
Vladimir Poutine ordonne à ses forces d'appliquer un cessez-le-feu en Ukraine les 6 et 7 janvier à l'occasion du Noël orthodoxe, annonce qualifiée d'"hypocrisie" par Kiev.

• 16 janvier 2023 : Soledar tombe aux mains de la Russie
Après des mois de violents combats d’artillerie, la ville minière de Soledar tombe aux mains de l’armée russe. L’offensive avait commencé début août.
L’armée ukrainienne confirme la chute de la ville deux semaines après l’annonce par Moscou. Il s’agit de la première victoire de la Russie dans le Donbass depuis des mois.
• Février 2023
L'Ukraine a repris des centaines de km2 de territoires occupés par la Russie, dont Kherson, seule capitale régionale que les forces russes, avaient pris
La Russie occupe toujours des territoires au sud et à l’est. Elle a toujours le contrôle de Marioupol et de la centrale nucléaire de Zaporijjia, prise en mars.
De nouveaux assauts russes sont attendus au printemps (en mars dans l'hémisphère nord - ndlr).
Plus de 7.000 civils ont été tués en Ukraine depuis le début de l’invasion russe, selon un décompte effectué par le Bureau des droits de l’homme de l’ONU. Parmi ces victimes, le Haut-Commissariat dénombre 429 enfants.
www.imazpress.com avec l'AFP