Tribune libre de Jean-Paul Panechou

La France fâchée, arèt touf a nou

  • Publié le 10 mars 2023 à 05:39
Mardi 7 février 2023 - Manifestation à Saint-Denis contre la réforme des retraites

Quand le peuple en colère gronde pour sauver les retraites, le pouvoir regarde ailleurs. (Photo Mardi 7 février 2023 - Manifestation à Saint-Denis contre la réforme des retraites photo Sly imazpress)

Après les réformes du travail, de l’assurance-chômage, arrive celle des retraites. Toutes les lois de Macron visent le même but: nous faire travailler plus longtemps pour nous appauvrir, alors que ce n’est pas le sens de l’histoire sociale.

La question des retraites n’est ni budgétaire, ni comptable. C'est une évidence pour les experts. Le système n’est pas en danger. Elle est donc éminemment politique, elle présuppose des visions profondément  divergentes de la vie en société et de l’urgence écologique qui structurent l’avenir du pays et de l’humanité. Ainsi le vrai débat pour le gouvernement d’ E. Borne est de séduire la droite pour avoir une majorité à l’assemblée et non d’écouter la voix du peuple qui réclame une plus grande justice sociale et écologique. Le pays exprime son inquiétude face à la crise généralisée du chômage, du pouvoir d’achat, les salaires et d’inflation par des manifestations qui rappellent un vieux principe démocratique: les citoyens préfèrent le désordre à l’injustice. Les gens ne veulent plus souffrir et, ils ne sont pas dupes de la maladroite communication gouvernementale, faisant l’éloge de la “modernisation”, du “réalisme”, de la “responsabilité” pour affirmer le “caractère inéluctable” des réformes en cours. Quelle posture cynique et anti-démocratique puisque contraire à l’opinion. Or réforme pour les conservateurs néolibéraux signifie s’adapter, c’est-à-dire renoncer, abdiquer et se soumettre. Mais la légitime colère de la souffrance sociale n’est pas une insulte aux droits de l’homme.

Ce gouvernement cherche seulement à rassurer les marchés, les banques et les organismes de crédit en augmentant la main-d’œuvre disponible, mettant ainsi la souveraineté politique aux services des maîtres du monde.

Cette réforme frappera encore plus durement les métiers pénibles, les moins diplômés et les femmes aux carrières professionnelles irrégulières.

Mais, ce n’est pas encore la fin de l’histoire: on peut encore changer de direction pour une transformation sociale et écologique du monde dans le sens de la solidarité d’un avenir radieux.

En attendant, nous appelons donc à combattre ce projet de réforme archaïque et terriblement inégalitaire. Le durcissement des mobilisations n’est que la réponse à la radicalité de l’entêtement gouvernemental. L'unité syndicale doit donc rester solidaire et ne pas rompre pour inaugurer une nouvelle démocratie sociale durable, capable de tenir sa fonction d'équilibre des pouvoirs afin d’éviter leur concentration dans un exécutif technocratique indifférent aux dures réalités sociales.

Jean-Paul Panechou

Didier Dupont

FORCES DE GAUCHES REUNION - FGR

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1 Commentaires
FRA PO
FRA PO
2 ans

Bravo ! Tout est dit... les marchés financiers...etc, etc...

cette dichotomie, aussi vieille que le monde, entre les intérêts du Grand Kapital et les intérêts de celles et ceux qui créent la richesse par leur sueur, leurs larmes, leur sang, leurs vies...

Deux visions, deux buts, complètement opposés, toujours et encore puissament antagonistes.

Deux manières d'apprécier ce que doit être le progrès... les progrès sociaux, humains, environementaux ; et la voie pour y parvenir...

Si cette loi passe, comme les autres lois de casse sociale sont déjà passées, les fonds de pensions seront heureux (eux!), les agences de notations (US) continuerons à classer notre pays en AAA+++ ; et nous pourrons continuer à emprunter pas trop cher, sur les marchés, pour financer notre endettement national.

Ils veulent des gages, les représentants français, leur en donne !

L'argent facile trouvé pendant le covid, cachait cette imposture...

Toujours les grands argentiers réclament leur additions...

Qu'ils ne s'inquiètent pas, qu'ils soient rassurés... les travailleurs français continueront à être tondus, dépecés, spoliés, des fruits de leur labeur.

Sauf... si poussée trop loin, la tonte, irrite notre cuir, dépasse les bornes et exprime clairement : TROP C'EST TROP !

Arêtez de vous GAVER, vous qui faites des bénéfices records, vous les 5 % qui controlez 90% du monde..

Votre système ne continue à fonctionner, que grâce à nos divisions, pour lesquelles vous maîtrisez l'art subtil de les entretenir, par tous moyens et pour vous, coûte que coûte...

Il y a toujours un jour, où l'histoire se retourne, où le grand balancier s'inverse.

Le seul souci, est que lorsque cela se produit, ce sera aux prix de grands drames, de grandes catastrophes et d'encore plus de sang versé.

Allons en paix et en luttes !!!