En ces temps douloureux de violence institutionnelle inouïe, aux USA et sans doute ailleurs également (il ne faut pas être naïf), et qui ne date pas d'aujourd'hui (rappelons-nous, ou découvrons, la chanson de Billie Holiday: Strange Fruit, évoquant le sud des Etats-Unis du début du 20e siècle avec des corps de Noirs pendus aux arbres), on souhaiterait faire une petite place à Langston Hughes, immense poète de la Négro-Renaissance, né dans le Missouri en 1902, qui a produit de véritables petits chefs-d'oeuvre, avec des mots tout simples, pour parler de la détresse des Noirs américains. Parmi ses créations, toutes plus touchantes les unes que les autres, en voici une, traduite par François Dodat, qui nous va, encore plus ces jours-ci, droit au coeur:
Moi aussi je suis l'Amérique
Moi aussi je chante l'Amérique
Je suis le frère obscur
On m'envoie manger à la cuisine
Quand il vient du monde
Mais je ris
Je mange bien
Et je prends des forces.
Demain,
Je resterai à table
Quand il viendra du monde
Personne n'osera
Me dire
Alors:
"Va manger à la cuisine".
Et puis
On verra bien comme je suis beau
Et on aura honte
Moi aussi je suis l'Amérique.
Quelle inspiration cet homme waouh quel talent il déchire mon cœur avec ces paroles
je rend hommage à tous les personnes qui ont osés dire non au racisme avant d' obtenir ce qu'elles veulent elles ont beaucoup souffert grand merci à eux