Quand un ministre affirme qu’on ne peut pas aider tout le monde, cela résonne douloureusement pour ceux qui luttent pour remplir leur frigo, payer leur loyer ou simplement vivre dignement.
Depuis des années, ce sont toujours les mêmes qui doivent faire des efforts .
La réforme des retraites a allongé la durée de cotisation et repoussé l’âge légal de départ.
Des postes ont été supprimés dans l’Éducation nationale malgré des classes surchargées.
Les hôpitaux peinent à fonctionner, étranglés par les restrictions budgétaires, et le personnel s’épuise.
Le pouvoir d’achat s’effrite, et les familles – qu’elles soient modestes ou de classe moyenne – vivent sous pression.
Et pendant ce temps, que fait-on du train de vie de ceux qui décident ?
Aucune remise en question, même symbolique, des indemnités des élus.
Quel autre métier cumule autant d’avantages sans aucune exigence de résultats ou d’effort partagé en période de crise ?
Ce sont pourtant ces mêmes élus qui votent les lois demandant au peuple de faire preuve de rigueur.
Dès lors, une question simple se pose :
Pourquoi ne pas ouvrir un chantier sur la transparence, la révision ou l’adaptation des indemnités des élus en fonction de la situation économique réelle du pays ?
Il ne s’agit pas d’opposer les élus au peuple.
Mais quand le peuple serre la ceinture, ses représentants doivent montrer l’exemple.
Aujourd’hui, beaucoup ont le sentiment que la fonction attire plus pour l’indemnité que pour l’engagement.
Redonner du sens à la mission d’élu, c’est aussi en finir avec les privilèges déconnectés de la réalité.
Pourquoi ne pas suivre l’exemple de l’Italie, où certains parlementaires ont volontairement baissé leurs indemnités dans un souci d’équité et de cohérence avec les efforts demandés à la population ?
Ce geste – symbolique mais fort – a permis de recréer un lien de confiance entre citoyens et institutions.
Et si la France montrait, elle aussi, que l’exemplarité peut redevenir une valeur politique ?
Isabelle Latchimy