Tribune libre d'Eric Ferrère

Pourquoi le refus d'un maire de construire des logements sociaux peut-il menacer la paix sociale sur un territoire ?

  • Publié le 29 avril 2025 à 16:59
  • Actualisé le 29 avril 2025 à 17:00
Eric Ferrère , maire des Avirons

Le logement est un besoin fondamental. Lorsqu'un maire refuse de construire des logements sociaux, il contribue à creuser les inégalités sociales et territoriales. Ce refus peut ainsi devenir un facteur de tensions et mettre en péril la paix sociale. (Photo photo Sly/www.imazpress.com)

Tout d'abord, les logements sociaux offrent un toit digne à des populations aux revenus modestes : familles, étudiants, personnes âgées ou en situation de précarité. Ils permettent de désengorger des foyers souvent surpeuplés et de garantir une certaine stabilité de vie. En s'opposant à leur construction, le maire prive ces publics fragiles de cette stabilité, ce qui peut renforcer leur précarité.

Cette absence de logements sociaux favorise également la concentration de la pauvreté dans certains quartiers déjà fragiles, accentuant la ségrégation urbaine. Elle freine la mixité sociale, pourtant essentielle à la cohésion d'un territoire.

Exclure les plus modestes des centres-villes ou des communes plus aisées génère un sentiment d'injustice et d'exclusion, pouvant nourrir frustrations, tensions, voire violences.

Par ailleurs, ce refus est parfois perçu comme un choix politique motivé par la volonté de préserver une certaine homogénéité sociale et électorale. Cela nuit à la confiance des citoyens envers leurs élus et remet en cause leur légitimité à représenter l'ensemble de la population.

En somme, refuser de construire des logements sociaux revient à ignorer les besoins d'une partie importante de la population, ce qui accentue les inégalités et fragilise le vivre-ensemble. Pour garantir la paix sociale, les maires doivent promouvoir une politique du logement équitable, solidaire et inclusive.

Eric Ferrère
Maire des Avirons

guest
0 Commentaires