La députée Karine Lebon, députée de la 2e circonscription de La Réunion, exprime sa profonde inquiétude face aux annonces budgétaires du Premier ministre François Bayrou. "Ce plan d’austérité constitue une rupture grave avec le pacte social qui lie l’État à ses citoyens, et une menace directe pour les territoires les plus exposés à la précarité, comme La Réunion" (Photo rb/www.imazpress.com)
La Réunion, 76 % de la population perçoit une aide de la CAF, et 230.000 personnes vivent grâce au RSA. Dans un département où le chômage dépasse les 18%, le gel des prestations sociales représente une décision aux conséquences humaines lourdes, qui frappe de plein fouet les familles modestes, les jeunes, les travailleurs pauvres. Karine Lebon alerte : "l’inflation est plus forte chez nous qu’en Hexagone, notamment sur les produits essentiels. Ne pas revaloriser les aides dans un tel contexte revient à aggraver la pauvreté et à pousser des milliers de foyers vers l’exclusion."
La députée alerte également sur les effets dramatiques engendrés par le gel des retraites. Avec des pensions inférieures de 300 € en moyenne à celles perçues dans l’Hexagone, et près d’un retraité sur deux vivant sous le seuil de pauvreté, cette mesure fragilise une génération déjà marquée par les inégalités de carrière et de revenus. « Lorsque les prix augmentent mais que les pensions stagnent, ce sont les plus anciens que l’on condamne à choisir entre manger et se soigner » insiste Karine Lebon.
Elle juge également inacceptables les 5 milliards d’euros d’économies annoncés sur la santé. Dans un territoire où un habitant sur cinq est atteint d’une affection de longue durée, les malades chroniques seront les premières victimes de ces coupes.
Le doublement des franchises médicales et la remise en cause du remboursement de certains soins risquent de provoquer un renoncement massif aux traitements, avec des conséquences sanitaires graves.
Pour Karine Lebon: "notre système de santé n’est pas un poste de dépense, mais un bien commun, fondé sur la solidarité et l’égalité d’accès aux soins. Y porter atteinte revient à affaiblir l’un des fondements de la République"
Pendant ce temps, le gouvernement refuse de mettre à contribution les plus fortunés. « On refuse de taxer les plus riches, on supprime l’ISF, on baisse l’impôt sur les sociétés, et on prétend ensuite qu’il faut faire des économies sur les arrêts maladie. » Pour Karine Lebon, ce choix n’est pas une fatalité budgétaire, mais une décision politique assumée au détriment du plus grand nombre.
Karine Lebon rappelle enfin que ce gouvernement s’appuie sur une minorité balbutiante à l’Assemblée nationale et que ses décisions, parce qu’elles engagent le destin social de millions de Français, doivent faire l’objet d’une censure parlementaire.
"Face à l’injustice et à l’aveuglement, la censure n’est plus un choix politique. Elle devient un impératif démocratique".