Entre 2000 et 2008, le prix du foncier a triplé. C'est ce qui ressort de l'analyse de l'Agorah (agence pour l'observation de La Réunion, l'aménagement et l'habitat), d'après les données de la direction générale des finances publiques et de la Chambre des notaires. Selon l'Agorah, depuis le début des années 2000, les prix de l'immobilier n'ont cessé d'augmenter jusqu'en 2008, sous l'effet de la défiscalisation. Dans le même temps, les prix des maisons individuelles et des appartements ont doublé.
A partir des sources de la direction générale des finances publiques et de la Chambre des notaires, l’Agorah a produit une analyse sur l’évolution des prix de l’immobilier et du foncier sur La Réunion entre 2000 et 2011. Ce travail a permis la réalisation d’une plaquette de 4 pages proposant les chiffres clés sur les prix pratiqués, et visible sur le site www.agorah.com.
On y apprend que depuis le début des années 2000 et jusqu’en 2008, les prix de l’immobilier n’ont cessé d’augmenter. Une croissance directement liée au dynamisme de la promotion privée en défiscalisation, souligne l’Agorah. Ainsi, en huit ans, le prix du foncier a plus que triplé, note l’agence. Sur la même période, les prix des maisons individuelles et des appartements ont doublé.
L’Agorah note que la crise immobilière liée à l’éclatement de la bulle spéculative connue à la fin de l’année 2008 a mis fin temporairement à cette croissance exponentielle, avec un réajustement important des prix : chute des montants des transactions comprise entre moins 10 et 15% étalée sur un an. A partir de 2009, les prix ont été quasiment stables, les vendeurs étant obligés de s’aligner aux prix du marché, pour mieux correspondre aux moyens financiers des acquéreurs et limiter les délais de vente, précise l’Agorah.
En ce qui concerne les terrains à bâtir, tout comme pour les maisons, le littoral reste logiquement à des niveaux de prix très élevés, qui se retrouvent également sur certains secteurs des mi-pentes. Le Guillaume, la Plaine Saint-Paul, la Grande Montée à Sainte-Marie, ou encore Saint-François à Saint-Denis sont cités en exemple.
Par ailleurs, actuellement, une maison se négocie très rarement en dessous de 150 000 euros, sauf sur certains secteurs à l’Est et au Sud, ainsi que dans les cirques et les plaines, note l’Agorah. Mais en général, le prix moyen pour une maison dans le Nord et dans l’Ouest avoisine les 250 000 euros. Il peut largement dépasser les 350 000 euros dans les centres urbains et les zones balnéaires, à proximité des plages.
L’Agorah ajoute que la moyenne réunionnaise du prix du foncier constructible en 2011 a atteint les 210 euros/m2 avec un écart-type important : le prix moyen des terrains à bâtir oscille entre 142 euros/m2 sur la Casud et 321 euros/m2 sur la Cinor.
Sur l’ensemble des intercommunalités, c’est le marché local qui représente le plus de transactions, quand l’acheteur habite à proximité du logement convoité. Il est à noter que les acheteurs de métropole restent nombreux, étant sur chaque EPCI (établissement public de coopération intercommunale), les deuxièmes acheteurs en volume derrière les locaux. Pourtant, leur part tend globalement à baisser suite à l’évolution des dispositifs de défiscalisation de moins en moins avantageux.
L’Agorah note que les mouvements sur l’île sont motivés principalement par trois critères : recherche du cadre de vie (vers l’Ouest), prix inférieurs (vers l’Est ou le Sud) et rapprochement de la zone d’emplois (vers le Nord).
L’analyse de l’Agorah montre enfin que le nombre de ménages réunionnais pouvant accéder à la propriété reste limité. Pour un logement estimé autour de 200 000 euros, un ménage devra payer une mensualité sur 20 ans autour de 1 200 euros dans des conditions de prêt classique. Seulement 20% des ménages réunionnais pourraient accéder à la propriété pour un bien à ce prix, à condition de disposer d’au moins 3 600 euros de salaire mensuel, pour l’ensemble du ménage, précise l’Agorah. A ce jour, à La Réunion, on compte 140 000 locataires dont 60% dans le parc privé et 40% dans le social.