Fermeture des plages - Réunion de crise à la CCI

Les commerçants toujours inquiets

  • Publié le 8 octobre 2011 à 09:00
Plage de Boucan Canot

Ce vendredi 7 octobre 2011 s'est tenue une réunion de crise entre la Chambre de commerce et d'industrie et les commerçants saint-gillois touchés de plein fouet par les difficultés économiques liées à la fermeture des plages de Boucan Canot et de Roches Noires suite aux attaques de requins. La proposition d'étalement des dettes de la CCI ne suffit pas pour les commerçants, de plus en plus inquiets pour leur avenir.

C'est en présence des organisations fiscales, sociales et bancaires que la Chambre de commerce et d'industrie a convié les commerçants de Saint-Gilles les Bains à une réunion pour tenter d'apporter des réponses à la situation de crise dans laquelle ils se trouvent.

La délégation, composée de patrons de restaurants, hôteliers et autres gérants de clubs d'activité nautiques, a exprimé toute son inquiétude sur la situation actuelle. "Il n'y a que des réunions interminables. Nous, ce qu'on souhaite, c'est la mise en place d'actions rapides pour la réouverture des plages, afin de relancer le secteur économique dans l'immédiat", explique Frédéric Marchica, gérant du snack-bar Les Boucaniers.

"Il faut réagir rapidement, parce que la destination Réunion devient une destination paria. On ne veut pas revivre l'épisode chikungunya, on a mis du temps à s'en remettre. Là, on sent que ce sera pire. Nous avons déjà perdu 50 à 70 % de notre chiffre d'affaires habituel. Nous avons des remboursements à effectuer, certains envisagent le licenciement de leurs employés, c'est pour cela qu'il faut agir rapidement", ajoute-t-il.

"Nous ne sommes pas forcément pour la pêche intensive et l'abattage des requins, mais il faudrait trouver une solution rapide pour les éloigner. C'est l'avenir économique et touristique de La Réunion qui est en jeu", surenchérit un autre commerçant.

Pour les responsables d'activités nautiques, la situation est pire. "Depuis un mois, je n'ai pas pu donner un seul cours, et tant que les plages ne seront pas sécurisées, la situation ne changera pas", assure Bertrand, responsable d'une école de surf aux Roches Noires.

La Chambre de commerce et d'industrie a écouté tour à tour les intervenants présents, ainsi que les représentants de la Sécurité sociale, du RSI, du Pôle Emploi et de la DIECCTTE. Plusieurs propositions ont été faites : l'étalement des dettes sur une période de 36 mois maximum ou encore la possibilité d'éviter des charges supplémentaires en cas de licenciement économique. Dès ce lundi 10 octobre, un guichet unique devrait être mis en place à la maison de l'entreprise Ouest afin d'orienter et de conseiller au mieux les commerçants en prenant considération de la situation particulière de chacun.

Cependant, pour les principaux concernés, ces mesures ne suffisent pas. "Nous ne sommes pas rassurés. Vous nous proposez un étalement des dettes, mais ce n'est pas ça qui va relancer nos activités", lance un commerçant.

Une prochaine réunion devrait avoir lieu le jeudi 13 octobre. En attendant, les commerçants ont prévu de se rassembler ce dimanche à 16h à Boucan Canot pour une mobilisation. "C'est gentil de nous recevoir, mais ça reste insuffisant pour nous. Ce dimanche, il s'agira d'une manifestation silencieuse, mais si nous n'avons pas des solutions rapidement, nous allons monter au créneau", a prévenu la délégation.

Samia Omarjee pour
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