Incendie du Maïdo (actualisé)

Les deux foyers se sont rejoints

  • Publié le 17 octobre 2010 à 12:07

Les deux foyers d'incendie du Maïdo se sont rejoints dans la nuit du samedi 16 au dimanche 17 octobre 2010. La propagation du sinistre a été modérée au Sud et à l'Ouest et a pu être contenue par les pompiers. Au Sud et au Sud-Ouest, une action majeure est menée par les sections de l'UIISC (unité instruction intervention de la sécurité civile) et le SDIS (service d'incendie et de secours) afin de ralentir la progression des flammes en direction de la forêt des Bénares et de celle des Tamarins. "À l'Est, les moyens du SDIS déployés sur la piste rénovée du sentier de la Glacière protègent le cirque de Mafate" indique la préfecture dans un communiqué publié ce dimanche matin. 700 hectares de forêt ont déjà brulé. Les flammes ont franchi ce samedi la ligne des 1 800 mètres

30 nouveaux sapeurs pompiers militaires sont arrivés en renfort de métropole ce dimanche matin. Mardi ils seront rejoints par 30 de leurs collègues et par un avion bombardier d'eau d'une capacité de 12 000 litres. Le nombre de camions citernes des sapeurs pompiers sera également porté de 23 à 33 auxquels s'ajouteront 4 camions citernes de carburant transformés en porteurs d'eau. "Les 6 hélicoptères restent mobilisés en permanence" ajoute la préfecture.

Ils seront appuyés par trois gros engins de chantier réquisitionnés auprès d'un entreprise locale permettant d'affouiller le sol pour éviter la propagation souterraine et ouvrir des pare-feux efficaces.

Cet incendie va avoir des conséquences graves pour le Piton Maïdo, site inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco et situé au c?ur du Parc national. Même si la végétation éricoïde d'altitude du piton Maïdo s'observe sur d'autres sommets de l'île, on en compte plusieurs milliers d'hectares répartis sur différents sites, "plusieurs micro habitats qui se trouvent également sur cette zone sont en danger" souligne le parc national. C'est particulièrement le cas des sophoraies, milieux naturels dominés par le Petit Tamarin des Hauts (Sophora denudata). "Leur destruction serait une perte importante pour la biodiversité, car ces sophoraies se différencient au niveau floristique de celles que l'on peut trouver dans les autres régions de l'île" commente le parc national. On peut déjà également déplorer la destruction par les flammes d'une zone dans laquelle poussait une plante très rare, de la famille des composées.

Côté faune, plusieurs espèces rares sont menacées. Les habitats du lézard vert des hauts, répartis sur environ 1,5 km le long des rempart du Maïdo, ont ainsi été touchés à plusieurs reprises par les flammes. "Les pertes de cette population d'altitude, pour laquelle les études en cours indiquent qu'elle pourrait être unique au monde, sont estimées pour le moment à 2 % sur une population totale d'environ 600 individus" poursuit le parc national. Le jeu d'insectes lié aux sophoraies du Maïdo, également spécifique, est menacé par la disparition de son habitat.

Le parc national note aussi que les Pétrels de Barau, nichant dans les remparts autour du Grand Bénare, peuvent être des victimes collatérales de cet incendie. En effet, ces oiseaux, qui vont se nourrir en mer, sont susceptibles de passer au-dessus des zones en feu, lors de leur retour au nid pendant la nuit. "Attirés par les lumières, ils risquent de se jeter dans les flammes ou de se poser à proximité. Etant dans l'impossibilité de redécoller, ils sont également condamnés" déplore le parc national.


Mahdia Benhamla pour

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