Barrages filtrants des taxis sur plusieurs routes, ils réclament une réunion avec l’Assurance maladie

  • Publié le 8 octobre 2025 à 05:35
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Ce mercredi 8 octobre 2025, les chauffeurs de taxis en colère durcissent leur mobilisation contre la nouvelle convention de transport sanitaire. Réunis devant la préfecture ce mardi, ils ont décidé d'installer des barrages filtrants dans le sud et l'ouest de l'île, ainsi qu'à Saint-Denis. Ils se sont ensuite donnés rendez-vous devant la CGSS, endroit où est censé avoir lieu une réunion en visio avec la direction de l'Union nationale des caisses d'assurance maladie (Uncam) pour discuter de la convention. Nous sommes en direct (Photo : sly/www.imazpress.com)

  • Les taxis sur la quatre voies de Gillot

    À Gillot, les taxis sont également sur place, sur la quatre voies de Sainte-Marie, au-dessus du rond-point de Gillot, dans le sens est-nord, la circulation est bloquée. Les automobilistes doivent emprunter les bretelles de sorties.

  • Une centaine de conducteurs de taxis stationnés à Pierrefonds

    Dans le sud de l'île, à Pierrefonds (Saint-Pierre), c'est depuis 3 heures ce matin que les taxis en colère sont sur la quatre voies pour mettre en place des barrages filtrants, obligeant les automobilistes à emprunter les bretelles de sortie 

    (Photos : Stevens Hoarau)

  • Trois barrages filtrants mis en place

    Les conducteurs de taxis en colère l'ont annoncé, sans retour sur une possible réunion avec l'Assurance maladie, trois barrages filtrants vont être mis en place ce mercredi.

    Ils seront positionnés sur la quatre voies de Pierrefonds, à Saint-Paul et sur la quatre voies de Sainte-Marie, à hauteur de Gillot.

  • Bonjour à tous,

    Merci de nous retrouver en ce mercredi 8 octobre 2025 pour suivre avec nous la mobilisation des taxis contre la nouvelle convention de transport sanitaire de la Caisse d'Assurance maladie.

À propos

Hier, mardi 7 octobre 2025, les chauffeurs de taxis avaient été reçus par le secrétaire général de la préfecture, après avoir mobilisé plus de 350 véhicules dès le petit matin devant la préfecture de Saint-Denis. La chaine de soin reste impactée, 7.000 patients restent sans transport sanitaire.

Pour le président de la fédération réunionnaise des artisans taxis (FRAT), Grégory Tréport, "on sera satisfait quand nous aurons rencontré le directeur de la caisse nationale, Thomas Fatome et qu'il aura compris les difficultés dans lesquelles nous sommes et pourquoi nous le faisons".

"On a patienté tout l'après-midi pour avoir l'horaire de la réunion de mercredi, qu'on ne nous a jamais donné", dénonce Grégory Treport. "Ça nous amène à changer de mode de mobilisation. Pour que la population soit bien informée, il y aura trois barrages filtrants exceptionnels : dans le sud, l'ouest, et à Saint-Denis", annonce-t-il.

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- Les taxiteurs demandent l'application du décret signé avec l'État et la CGSS -

"Pour que la grève cesse, il faut que la Caisse nationale d’assurance maladie nous accorde le forfait de 15 euros", indique Grégory Tréport, président de la fédération réunionnaise des artisans taxis (FRAT).

Ils souhaitent des réponses "cohérentes". "Que La Réunion soit reconnue avec ses spécificités locales. On ne demande rien d'autre que de respecter le décret signé avec l'État et la CGSS en mai, qu'une note de service efface", lance Martin Jackson, chauffeur de taxi. 

Pour eux, cela doit être fait avant le 8 octobre, date butoir avant la mise en place progressive de la nouvelle convention, puisque selon une note de service l'Uncam, aucune négociation n'est possible avant mars 2026.

"Le 8 octobre, l'intersyndicale des taxis doit signer le protocole d'accord avec la caisse de La Réunion et le 31 octobre, les 481 sociétés de taxis qui représentent les 512 licenciés doivent s'adhérer à une convention que l'on n'accepte pas", lance Grégory Tréport, président de la fédération réunionnaise des artisans taxis (FRAT).

- La nouvelle convention, "un désastre pour la profession" -

La nouvelle convention de transport sanitaire imposée par l'Union nationale des caisses d'assurance maladie (Uncam) "sera problématique pour notre patientèle qui demain sera mise en précarité, avec un service dégradé par rapport à une tarification qui ne sera pas juste pour nous", ajoute Grégory Tréport, président de la fédération réunionnaise des artisans taxis (FRAT).

Il ajoute : "si demain votre entreprise vous dit que vous allez devoir supprimer 40% de votre salaire, personne ne l'accepterait". "40% de baisse de chiffre d'affaires, c'est impactant pour nos sociétés qui proposent un service public pour un public en besoin."

La convention publiée au Journal Officiel le 8 août 2025 accorde un forfait additionnel de 15 euros aux grandes villes (Paris, Lyon, Marseille, Toulouse, etc.) ainsi qu’aux départements 92, 93 et 94. Mais dans les DROM, dont La Réunion, ce forfait n’est que de 3 euros.

"3 euros c'est du mépris total", s'indigne Grégory Tréport. Pour l'intersyndicale, c'est oublier le coma circulatoire que connait La Réunion, les endroits reculés où vivent certains patients et oublier "que nous avons le plus fort taux de diabète de type 2". 

- Un numérus clausus pour les taxis qui ne passe pas -

Autre point de crispation pour les chauffeurs de taxis, c'est que cette convention "prévoit la mise en place d'un numérus clausus qui conditionne le conventionnement des licences de taxis", expliquait Grégory Tréport.

La Sécurité sociale "évoquant une commission annuelle qui fera état de la demande pour conventionner des nouveaux taxis". Une aberration, "alors que le nombre de malades augmente".

À l'inverse "et certainement pour faire des économies, on nous impose de faire du transport partagé allant jusqu'à 8 personnes par taxis", s'insurge le président de la fédération réunionnaise des artisans taxis. Un dispositif qui va "rallonger les trajets, les temps d'attente et ce ne sera pas possible alors que les patients n'ont pas de rendez-vous en même temps", peste-t-il.

- Plus de 7.000 patients sans transport sanitaire -

Ce mardi, 350 taxis se sont mobilisés devant les jardins de la préfecture à Saint-Denis.

Une mobilisation plus "présente" mais pas "impactante", expliquaient les syndicats, alors que la veille – le lundi 6 octobre – les taxis avaient menés une journée "blanche", "zéro taxis".

Ce lundi, 100% des 512 taxis conventionnés à La Réunion s'étaient mis en grève, impactant le transport de milliers de patients vers leurs centres de soins. 

Des mouvements ayant comme impact l'arrêt de la chaine de soins. Plus de 7.000 patients se sont retrouvés sans taxis pour aller à leurs rendez-vous.

À La Réunion, le transport sanitaire en taxi représente plus de 500 taxis conventionnés et plus de 85.000 usagers par an, soit près d’un million de courses annuelles.

En France, la prise en charge des trajets des malades coûte 6,8 milliards d’euros à la Sécu, selon le ministère de la Santé.

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ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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