Le 19 mai 2025, les taxis réunionnais se sont mobilisés massivement pour défendre l’accès aux soins et la survie de leur profession. Cette mobilisation avait conduit la préfecture et la CGSS à s’engager : la nouvelle convention TAP serait adaptée aux réalités locales (Photo : rb/www.imazpress.com)
Or, la convention publiée au Journal Officiel le 8 août 2025 et les dernières décisions de l’UNCAM constituent une trahison et une atteinte au droit.
• Une tarification discriminatoire
En métropole, un forfait additionnel de 15 € est accordé aux grandes villes (Paris, Lyon, Marseille, Toulouse, etc.) ainsi qu’aux départements 92, 93 et 94. Dans les DROM, dont La Réunion, ce forfait n’est que de 3 €.
Un écart de traitement injustifiable. La maladie d’un patient de La Réunion vaudrait cinq fois moins que celle d’un patient du 92 ? C’est une discrimination manifeste qui nie le principe d’égalité républicaine.
• Une note de service hors la loi
Lors de la réunion technique du 29 août 2025 à la CGSS de Saint-Denis, en présence de M. Benoît SERIO (directeur de la CGSS), de M. Vincent Bernard-LAFOUCRIÈRE (directeur du cabinet du préfet), d’un représentant de la Chambre des Métiers et de l’Intersyndicale des Taxis 974, nous avons appris qu’une note de service de l’UNCAM interdit toute adaptation locale de la convention et toute négociation sur les carences avant un délai de six mois minimums. C’est une décision inacceptable. Cela revient à ignorer les problèmes déjà identifiés et à imposer aux taxis réunionnais de subir d’abord les effets destructeurs de cette convention avant même de pouvoir en discuter. Un mépris total du dialogue social.
Pire encore, cette directive est hors cadre réglementaire : le décret publié au Journal Officiel prévoit explicitement la possibilité d’adapter immédiatement la convention en cas de carences locales. En dérogeant à ce décret, l’UNCAM agit en dehors de la loi et prive les territoires ultramarins de leur droit légitime à la négociation.
• Un transfert abusif de responsabilités
La convention impose que toute irrégularité sur une Prescription Médicale de Transport (PMT) – prescription a posteriori, erreur du médecin, incompatibilité avec l’état réel du patient – soit à la charge du taxi. C’est inadmissible : un taxi n’est pas un prescripteur. Le professionnel du transport ne peut pas porter la responsabilité d’une erreur médicale. Ce transfert illégal de responsabilité fragilise encore plus la profession.
• Une mobilisation après le 8 septembre
La Préfecture et la CGSS ont promis de relayer nos revendications, mais sans garantie de résultats. Face à ce mépris, l’Intersyndicale des Taxis 974 annonce qu’une mobilisation générale aura lieu après la définition du nouveau gouvernement et le vote de confiance du 8 septembre 2025.
Nous le disons clairement :
Un patient réunionnais vaut un patient parisien.
Un taxi n’est pas un médecin.
Aucune note de service ne peut déroger à la loi.
Aujourd’hui, nous prenons nos responsabilités. Il appartient désormais à l’État, aux élus et aux institutions de prendre les leurs. La santé des Réunionnais et la survie de notre profession en dépendent.
